L'Iran a-t-il conclu de sa pénible expérience avec l'Amérique de Trump qu'il avait besoin d'un parapluie international pour le protéger de l'isolement et du poids des sanctions, et lui fournir un flux de marchandises et de technologie? Est-il maintenant prêt à payer le prix de trouver refuge sous ce genre de parapluie?
L'Iran s'est-il rendu compte que le slogan «ni Orient ni Occident», qui a été soulevé au début de la révolution n'est plus valable? Le chef de la révolution ne l’a-t-il pas admis en appelant, il y a deux ans, à se tourner vers l’Est?
Le soutien chinois constitue-t-il la garantie nécessaire qui peut remplacer la politique nucléaire iranienne? L'Iran a-t-il découvert que le rêve d'expulser l'Amérique du Moyen-Orient est impossible? Que le rêve de l'Iran de devenir le plus grand partenaire du «Grand Satan» est également irréalisable? A-t-il conclu que l'Europe est une partie sur laquelle on ne peut pas compter pour protéger ou renforcer un accord?
Des voix s'élèveront-elles plus tard en Iran pour s'interroger sur la viabilité des cadeaux offerts à la Chine, en particulier les prix du pétrole et du gaz, d'autant plus que l'ancien président Ahmadinejad n'a pas hésité à remettre en question cette direction?
Les dirigeants iraniens ont-ils conclu que le parapluie chinois ne constituait pas une menace pour l’esprit du régime iranien, car il ne stipulait pas de concessions sur les élections, les libertés et les droits de l’homme, tandis que les revendications occidentales posaient des questions et des doutes sur le mur du régime?
Certains vont plus loin pour se demander si l’Iran a décidé de se lancer dans les bras de la Chine, sur la base de son évaluation de la répartition des rôles dans le club des adultes dans les années à venir.
Il est normal que la signature du «document global de coopération» entre l'Iran et la Chine, qui durera un quart de siècle, suscite un tel intérêt.
La Chine, à son tour, vient de sortir d'une expérience pas si simple avec l’Amérique de Trump. Mais quand il s'agit du dragon rouge, il faut lire attentivement et tirer des conclusions
La Chine d’aujourd’hui n’est pas connue pour être aventureuse. Il est difficile de croire qu'elle vise à élever le niveau du défi avec les États-Unis au bord d'un conflit houleux. Ses intérêts sont plus larges et ses calculs sont plus complets. Une lecture attentive de l’ampleur de la coopération entre la Chine et plusieurs pays importants voisins montre l’intérêt de Pékin à maintenir ses relations diversifiées et ses portes ouvertes à plus d’une direction. On peut observer par exemple la valeur des échanges commerciaux entre la Chine et le Pakistan, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Turquie.
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