Une enquête turque «dépolitisée» exigée sur l’assassinat d’un éminent journaliste

Des manifestants tiennent une banderole «Pour Hrant, pour la justice» lors d'un rassemblement devant le palais de justice de Caglayan à Istanbul, le 26 mars 2021. (AFP)
Des manifestants tiennent une banderole «Pour Hrant, pour la justice» lors d'un rassemblement devant le palais de justice de Caglayan à Istanbul, le 26 mars 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 30 mars 2021

Une enquête turque «dépolitisée» exigée sur l’assassinat d’un éminent journaliste

  • «Les autorités turques doivent mener une enquête impartiale et dépolitisée sur l’assassinat du journaliste Hrant Dink»
  • Le CPJ a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant au fait que la Turquie devienne un endroit de plus en plus dangereux pour les journalistes qui travaillent de manière indépendante

LONDRES: Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé Ankara à faire en sorte qu'une enquête transparente soit menée sur l’assassinat en 2007 d'un éminent journaliste turco-arménien par un nationaliste turc.

«Les autorités turques doivent mener une enquête impartiale et dépolitisée sur l’assassinat du journaliste Hrant Dink, et veiller à ce que toutes les personnes impliquées dans la planification et la perpétration de l’assassinat soient tenues responsables», a déclaré lundi le CPJ.

L’assassinat de ce journaliste a provoqué l'indignation après la diffusion d'images de son assassin félicité et présenté à côté d’un drapeau turc par des policiers antiterroristes souriants.

Faire porter à l'armée turque la responsabilité

Vendredi, un tribunal d’Istanbul a acquitté 37 des 77 accusés jugés pour l’assassinat de Hrant Dink et en a condamné 26, selon le journal indépendant local Bianet, qui a rapporté que quatre des condamnés ont eu une peine de prison à perpétuité. Treize autres personnes n'ont pas été jugées parce qu'elles ne se sont pas présentées au tribunal.

Les dernières décisions sont le résultat d'une combinaison de la révision du procès initial pour meurtre et de la fusion des enquêtes sur des responsables de l'État et de l'armée, précise le CPJ.

Parmi les personnes reconnues coupables du meurtre figurait Ercan Gun, un ancien rédacteur en chef de Fox News Turquie qui, selon les autorités, a conspiré pour faire porter à l'armée turque la responsabilité de l'assassinat de Hrant Dink.

Faire appel du verdict

Ercan Gun a plaidé non coupable, mais il a été condamné à dix ans de prison pour «appartenance à une organisation terroriste armée».

Le CPJ et la famille de Hrant Dink se sont déclarés préoccupés par le fait que le verdict de lundi n’ait pas révélé la profondeur du complot contre l’écrivain et journaliste assassiné. La famille a promis de faire appel du verdict.

«Les poursuites engagées dans l’affaire de l’assassinat du journaliste turc Hrant Dink restent insatisfaisantes, comme l’ont exprimé la famille Dink et leurs avocats», a déclaré Gulnoza Said, coordinatrice du programme Europe et Asie centrale du CPJ.

«Les autorités turques doivent autoriser une enquête impartiale et complète sur chaque acteur soupçonné d'être impliqué dans le complot et ne rien laisser dans l'ignorance. L’appel de la famille devrait offrir aux autorités une nouvelle chance de traiter cette affaire avec le sérieux qu’elle mérite.»

Inquiétude

Les autorités turques affirment que des personnes proches du prédicateur exilé Fethullah Gulen, qu’elles accusent de la tentative de coup d’État en 2016, ont joué un rôle dans l’assassinat du journaliste.

Le CPJ a fait part de ses préoccupations via des documents selon lesquels les accusations politiques contre Gulen ont affecté l’enquête sur l’assassinat de Hrant Dink.

Le CPJ et d'autres groupes de défense des droits ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant au fait que la Turquie devient un endroit de plus en plus dangereux pour les journalistes qui travaillent de manière indépendante.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.
 


Israël - Iran: Les Émirats arabes unis mettent en garde contre les «actions mal calculées»

Des membres des forces de sécurité israéliennes se déploient sur le site d'impact d'un missile iranien dans un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel Aviv, le 17 juin 2025. (AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes se déploient sur le site d'impact d'un missile iranien dans un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel Aviv, le 17 juin 2025. (AFP)
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  • Le ministre des affaires étrangères, Sheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, déclare que les dirigeants émiratis se consacrent à la promotion de la stabilité, de la prospérité et de la justice
  • Il souligne "les risques d'actions imprudentes et mal calculées qui pourraient s'étendre au-delà des frontières" d'Israël et de l'Iran

LONDRES : Alors que les échanges militaires entre Israël et l'Iran se poursuivaient mardi pour la cinquième journée consécutive, le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, le cheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, a mis en garde contre la menace plus large que représente la poursuite du conflit et a appelé à un cessez-le-feu immédiat.

"Il n'y a pas d'alternative aux solutions politiques et diplomatiques", a-t-il déclaré, appelant les Nations unies et son Conseil de sécurité à intervenir pour mettre fin à l'escalade de la violence.

Il a également souligné "les risques d'actions imprudentes et mal calculées qui pourraient s'étendre au-delà des frontières" d'Israël et de l'Iran, a rapporté l'Agence de presse des Émirats arabes unis.

Les Émirats arabes unis estiment qu'"une approche diplomatique est nécessaire de toute urgence pour amener les deux parties à une désescalade, mettre fin aux hostilités et empêcher que la situation ne dégénère en conséquences graves et profondes", a-t-il ajouté.

L'objectif de la diplomatie internationale, a-t-il dit, doit être de mettre fin immédiatement aux hostilités, d'empêcher que le conflit ne devienne incontrôlable et d'atténuer ses effets sur la paix et la sécurité mondiales.

Les Émirats arabes unis ont condamné les frappes aériennes israéliennes sur l'Iran qui ont commencé vendredi et qui ont visé des sites nucléaires, des chefs militaires, des chefs des services de renseignement et des scientifiques atomiques. L'Iran a réagi en tirant des missiles balistiques sur des villes israéliennes situées le long de la Méditerranée, notamment Tel Aviv, Rishon LeZion et Haïfa.

Le cheikh Abdullah a déclaré que les dirigeants émiratis se consacraient à la promotion de la stabilité, de la prospérité et de la justice, et il a souligné le besoin urgent de sagesse dans une région depuis longtemps en proie à des conflits.

"Les Émirats arabes unis estiment que la promotion du dialogue, l'adhésion au droit international et le respect de la souveraineté des États sont des principes essentiels pour résoudre les crises actuelles", a-t-il ajouté.

"Les Émirats arabes unis appellent les Nations unies et le Conseil de sécurité à assumer pleinement leurs responsabilités en empêchant une nouvelle escalade et en prenant les mesures urgentes et nécessaires pour parvenir à un cessez-le-feu et renforcer la paix et la sécurité internationales.


Le système de santé à Gaza à «un point de rupture» en raison du manque de carburant, alerte l'OMS

L'OMS a plaidé mardi pour que du carburant soit autorisé à entrer dans Gaza pour permettre aux derniers hôpitaux de fonctionner, affirmant que le système de santé du territoire palestinien était à "un point de rupture". (AFP)
L'OMS a plaidé mardi pour que du carburant soit autorisé à entrer dans Gaza pour permettre aux derniers hôpitaux de fonctionner, affirmant que le système de santé du territoire palestinien était à "un point de rupture". (AFP)
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  • À Rafah, dans le sud de Gaza, les services de santé sont assurés par l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge et par deux sites médicaux partiellement fonctionnels
  • "Sans carburant, tous les niveaux de soins cesseront, entraînant davantage de décès évitables et de souffrances"

GENEVE: L'OMS a plaidé mardi pour que du carburant soit autorisé à entrer dans Gaza pour permettre aux derniers hôpitaux de fonctionner, affirmant que le système de santé du territoire palestinien était à "un point de rupture".

"Depuis plus de 100 jours, aucun carburant n'est entré à Gaza et les tentatives de récupérer des stocks dans les zones d'évacuation ont été refusées", a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé dans les territoires palestiniens.

"Combiné à des pénuries d'approvisionnement critiques, cela pousse le système de santé encore plus près de l'effondrement", a-t-il ajouté, s'exprimant depuis Jérusalem.

Selon M. Peeperkorn, seuls 17 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent actuellement, a minima ou partiellement. Ils disposent d'un total d'environ 1.500 lits, soit environ 45% de moins qu'avant le début du conflit.

Tous les hôpitaux et centres de santé dans le nord de Gaza sont actuellement hors service, a-t-il ajouté.

À Rafah, dans le sud de Gaza, les services de santé sont assurés par l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge et par deux sites médicaux partiellement fonctionnels.

M. Peeperkorn a précisé que les 17 hôpitaux partiellement fonctionnels et sept hôpitaux de campagne fonctionnaient à peine avec une quantité minimale de carburant quotidien et qu'ils n'en auront "bientôt plus du tout".

"Sans carburant, tous les niveaux de soins cesseront, entraînant davantage de décès évitables et de souffrances", a-t-il alerté.

Les hôpitaux alternaient déjà entre générateurs et batteries pour alimenter les ventilateurs, les appareils de dialyse et les incubateurs, a-t-il expliqué. Sans carburant, les ambulances ne peuvent pas fonctionner et l'approvisionnement ne peut pas être livré aux hôpitaux, a-t-il poursuivi.

Les hôpitaux de campagne dépendent par ailleurs entièrement des générateurs, et, sans électricité, la chaîne du froid pour conserver les vaccins serait rompue.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 55.493 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.