Au cœur de Tunis, la lagune, ses flamants roses... et ses poubelles

L’étendue humide, pourtant classée, est toujours plus menacée par la pollution et l'urbanisme croissant (Capture d’écran, AFP).
L’étendue humide, pourtant classée, est toujours plus menacée par la pollution et l'urbanisme croissant (Capture d’écran, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 30 mars 2021

Au cœur de Tunis, la lagune, ses flamants roses... et ses poubelles

  • La moitié des Tunisois vit aujourd'hui aux abords de la «sebkhet», ou lagune de Sijoumi, l'une des plus importantes zones humides d'Afrique du Nord
  • Les habitants se plaignent toutefois d'invasions de moustiques, de la pollution et des inondations récurrentes

SIJOUMI: Des centaines de flamants roses pataugent dans l'eau trouble d'une vaste lagune en plein Grand Tunis, où des canards barbotent près d'un frigo rouillé : cette étendue humide, pourtant classée, est toujours plus menacée par la pollution et l'urbanisme croissant.

La moitié des Tunisois vit aujourd'hui aux abords de la « sebkhet », ou lagune de Sijoumi, l'une des plus importantes zones humides d'Afrique du Nord, où hivernent plus de 100 000 oiseaux d'une centaine d'espèces différentes.

tunisie
Environ 48% des habitants de Tunis vivent aux abords de la lagune selon le dernier recensement (2014) et les quartiers l'entourant sont particulièrement denses avec quelque 2 800 habitants au kilomètre carré. (AFP).

Les habitants se plaignent toutefois d'invasions de moustiques, de la pollution et des inondations récurrentes. Un projet d'aménagement porté par les autorités, et prévoyant un éventuel bétonnage d'une partie du site, entend régler ces désagréments mais inquiète les défenseurs de l'environnement.

Hamdi, un commerçant de 31 ans du quartier populaire de Sidi Hassine, espère des travaux pour embellir le paysage et surtout régler le « problème des déchets plastiques et des eaux de pluie qui débordent ». 

La vasière a un rôle crucial, tant comme lieu de reproduction pour les oiseaux migrateurs qui s'y retrouvent à la fin de l'hiver, que pour absorber le trop-plein d'eau lors des fortes pluies.

Mais de nombreuses constructions anarchiques ont fleuri dans les anciens faubourgs agricoles de Tunis à mesure que la population rurale y a migré. La lagune est alors devenue un dépotoir de gravats, débris de construction et autres détritus.

Plus de 1,8 million de mètres cubes de déchets solides y ont été déversés depuis 2009, selon une étude gouvernementale. Résultat : l'étang de 2 600 hectares n'arrive plus à absorber toute l'eau des crues.

Le gouvernement étudie depuis 2015 un projet pour dépolluer la lagune, réconcilier les habitants et leur environnement, et protéger la zone des inondations, tout en développant son potentiel économique par des constructions.

Des oiseaux et des hommes

Environ 48% des habitants de Tunis vivent aux abords de la lagune selon le dernier recensement (2014) et les quartiers l'entourant sont particulièrement denses avec quelque 2 800 habitants au kilomètre carré.

Côté nord, s'alignent des immeubles en béton et briques nues, construits sans aucune autorisation.

tunisie
L'aménagement de deux quartiers d'affaires, Lac-1 et Lac-2, dans une vaste zone marécageuse voisine au début des années 90, avait déjà fait fuir la plupart des flamants roses vers Sijoumi et d'autres espaces humides. (AFP).

Une partie des berges côté sud est, elle, restée sauvage, refuge pour les majestueux flamants roses, les canards ou encore les goélands.

Mais rares sont les promeneurs à venir profiter du paysage d'oliviers et de coquelicots au bord de l'eau, la sebkhet étant aussi considérée comme une décharge à éviter.

Des canalisations y déversent des eaux usées industrielles ou domestiques, et des carcasses de voitures et camions s'entassent sur les berges.

En hiver, les quartiers mitoyens sont par ailleurs inondés à chaque grosse averse, obligeant commerces et écoles à fermer, déplore Hamdi.

« Poumon » tunisois

Selon Nadia Gouider, directrice de projet du lac Sijoumi au ministère de l'Equipement, l'aménagement « durable » de la lagune, dont le prix pourrait atteindre 130 millions d'euros, doit « sauver et soutenir le poumon de la capitale ».

Mais les militants écologistes craignent un bétonnage du site, classé en 2007 sur la liste Ramsar des sites humides d'importance internationale, et considéré comme la quatrième zone humide d'Afrique du Nord, compte tenu de sa biodiversité unique.

L'aménagement de deux quartiers d'affaires, Lac-1 et Lac-2, dans une vaste zone marécageuse voisine au début des années 90, avait déjà fait fuir la plupart des flamants roses vers Sijoumi et d'autres espaces humides.

Imen Rais, experte de l'organisation de défense de l'environnement WWF, déplore le recul des zones humides en Tunisie. Elle souligne leur importance pour « minimiser » les « phénomènes liés aux changements climatiques comme les inondations, la sécheresse et les tempêtes ».

tunisie
Des centaines de flamants roses pataugent dans l'eau trouble d'une vaste lagune en plein Grand Tunis, où des canards barbotent près d'un frigo rouillé : cette étendue humide, pourtant classée, est toujours plus menacée par la pollution et l'urbanisme croissant. (AFP).

« On n'est pas contre le projet de développement de façon générale », dit Hichem Azafzaf, coordinateur scientifique de l'association Les amis des oiseaux, balayant la zone avec ses jumelles depuis un observatoire en bois.

Mais « on est contre la version actuelle », qui prévoit notamment un approfondissement de la lagune. « Beaucoup d'oiseaux seront privés de nourriture parce qu'ils ne peuvent pas plonger profondément », explique-t-il. 

Au ministère, Gouider assure que « seul un tiers de la superficie du lac sera approfondie d'environ un mètre, ce qui laissera de l'espace pour les oiseaux ».

De toute façon, souligne-t-elle, entre remblaiements, décharges sauvages et urbanisme anarchique, « si nous ne faisons rien, la lagune va disparaitre ».


La Palestine salue la résolution de l'ONU, une étape clé vers la reconnaissance de son statut d'État

Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations unies. (File/AFP)
Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations unies. (File/AFP)
Short Url
  • Les responsables palestiniens ont appelé à l'application immédiate de la résolution, soulignant la nécessité de rétablir une vie normale à Gaza
  • Réaffirmant son engagement en faveur de l'unité nationale, l'État de Palestine a déclaré qu'il était prêt à assumer toutes ses responsabilités dans la bande de Gaza dans le cadre d'un État palestinien unifié


DUBAI : L'État de Palestine s'est félicité mardi de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution sur Gaza rédigée par les États-Unis, affirmant qu'elle réaffirme le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à un État indépendant.

Il a décrit cette résolution comme un pas important vers l'instauration d'un cessez-le-feu permanent et global et la garantie d'une aide humanitaire sans entrave.

Dans une déclaration, les responsables palestiniens ont appelé à la mise en œuvre immédiate de la résolution, soulignant la nécessité de rétablir une vie normale à Gaza, de protéger les civils, d'empêcher les déplacements et d'assurer le retrait total des forces israéliennes.

Ils ont ajouté que la résolution devait également soutenir les efforts de reconstruction, préserver la solution des deux États et mettre un terme à toute tentative d'annexion.

L'État de Palestine s'est dit prêt à travailler avec l'administration américaine, les membres du Conseil de sécurité, les pays arabes et islamiques, l'Union européenne, les Nations unies et tous les partenaires impliqués dans la déclaration de New York.

Les responsables ont déclaré qu'une telle coopération était essentielle pour mettre fin aux souffrances des Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tout en avançant sur la voie politique d'une paix juste et durable fondée sur le droit international et le cadre de deux États.

Réaffirmant son engagement en faveur de l'unité nationale, l'État de Palestine a déclaré qu'il était prêt à assumer toutes ses responsabilités dans la bande de Gaza dans le cadre d'un État palestinien unifié.

La déclaration remercie également les pays qui se sont engagés à soutenir les efforts visant à mettre fin à l'occupation et à instaurer la liberté et l'indépendance palestiniennes, et qualifie la résolution d'étape importante vers la paix et la stabilité régionales et mondiales.


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Short Url
  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Short Url
  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.