Libye: un mécanisme onusien d'observation du cessez-le-feu réduit à la portion congrue?

Jan Kubis, envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, prend la parole lors d'une conférence de presse après des entretiens avec le ministre allemand des Affaires étrangères à Berlin, en Allemagne, le 18 mars 2021. (Kay Nietfeld / POOL / AFP)
Jan Kubis, envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, prend la parole lors d'une conférence de presse après des entretiens avec le ministre allemand des Affaires étrangères à Berlin, en Allemagne, le 18 mars 2021. (Kay Nietfeld / POOL / AFP)
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Publié le Mercredi 31 mars 2021

Libye: un mécanisme onusien d'observation du cessez-le-feu réduit à la portion congrue?

  • Depuis un rapport en décembre du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, il est clair que "le contrôle du cessez-le-feu sera assuré par les Libyens"
  • A l'ONU, les Libyens avaient même fait savoir qu'ils refuseraient des observateurs venant des pays ayant multiplié les ingérences depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011

NATIONS UNIES : Pour vérifier le cessez-le-feu en Libye et le retrait des troupes étrangères et mercenaires aidant les ex-rivaux de l'est et l'ouest libyen, l'idée de mobiliser... cinq observateurs onusiens et dix Libyens a été récemment avancée, suscitant l'incrédulité de diplomates à l'ONU.

Comment assurer avec un aussi petit nombre d'observateurs l'énorme mission de contrôler l'arrêt des hostilités qui reste fragile et le départ de quelque 20.000 hommes armés?, s'interrogent-ils.

"Ils vont patrouiller? Rester dans un bureau?" Certes "l'obsession des Libyens est de ne pas avoir de bottes étrangères sur le terrain mais c'est très décevant" un tel mécanisme "symbolique", indique à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat, en craignant un "gel" des positions militaires sur le terrain. Et cela "pour empêcher la reprise de la guerre civile?" 

Il y a une semaine, lors d'un huis clos avec le Conseil de sécurité, l'émissaire de l'ONU Jan Kubis a évoqué ce chiffre de cinq observateurs civils onusiens non armés. Il a dit que ce pouvait être "cinq+cinq+cinq, soit 15 en tout" mais "cinq à la fois", indique un autre diplomate.

Voulait-il parler d'un déploiement séquencé? Ou faisait-il référence à cette règle de "1 pour 3" utilisée par les militaires pour tout déploiement: pour un soldat sur le terrain, un deuxième est au repos, le troisième à l'entrainement avant de relever le premier.

Certains diplomates assurent qu'il n'a pas évoqué la présence libyenne dans le mécanisme. Mais selon d'autres, l'idée est bien d'avoir aussi dix Libyens, pour moitié représentant l'est, pour moitié l'ouest, les deux ayant été en guerre pour le pouvoir jusqu'à octobre.

Depuis un rapport en décembre du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, il est clair que "le contrôle du cessez-le-feu sera assuré par les Libyens". A l'époque, des diplomates évoquaient une force d'une trentaine d'observateurs, une vision déjà à contre-courant du "mécanisme robuste" voulu notamment par l'Union européenne qui surveille déjà au large de la Libye les flux migratoires et l'embargo sur les armes.

A l'ONU, les Libyens avaient même fait savoir qu'ils refuseraient des observateurs venant des pays ayant multiplié les ingérences depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

"Un vrai problème" 

Depuis des mois, les responsables onusiens parlent d'une "force légère", de "Libyens à la manoeuvre sous le parapluie de l'ONU", "d'un mécanisme de surveillance évolutif".

Mais pour contrôler un cessez-le-feu et le départ de 20.000 mercenaires et soldats étrangers, c'est "un plutôt gros boulot qui nécessite davantage que quelques observateurs", relève un ambassadeur du Conseil de sécurité sous couvert d'anonymat.

Ex-puissance coloniale, le Royaume-Uni, qui a en charge le dossier libyen à l'ONU, est sous pression pour proposer une résolution destinée à soutenir le processus politique de réunification de la Libye et intégrer dans la mission de l'ONU en Libye (Manul) un mécanisme d'observation de l'arrêt des hostilités et du départ des forces étrangères.

Parmi celles-ci, figurent des mercenaires du groupe privé russe Wagner, des Syriens qui auraient commencé à partir, des groupes armés tchadiens et soudanais que le Niger ne veut pas voir s'éparpiller dans la région, et des forces turques.

Ces dernières ont la particularité d'avoir été déployées en vertu d'un accord bilatéral conclu entre Ankara et l'ex-gouvernement qui siégeait à Tripoli. Seront-elles aussi forcées à partir? 

"C'est un vrai problème, il va falloir qu'on y travaille", soupire le même ambassadeur du Conseil.

Pour l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, "tous les acteurs extérieurs impliqués dans ce conflit (doivent) commencer immédiatement à se retirer de Libye". "Il ne peut y avoir aucune exception à cette règle", a-t-elle récemment insisté, en déplorant que "la présence continue de certaines forces soit devenue une excuse pour maintenir la présence d'autres forces".

Selon un de ses homologues, requérant aussi l'anonymat, "les Russes sont les plus critiques sur la mise en place du mécanisme de surveillance". "Ils ne veulent pas se barrer tant que les Turcs ne partent pas. Et les Turcs ne sont pas prêts à partir non plus", résume-t-il.

La Russie a toujours démenti avoir des militaires en Libye. Si des citoyens russes sont dans ce pays, "ils ne représentent pas le gouvernement russe", a récemment assuré Moscou.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com