Chez Carrefour, les salariés mobilisés contre un «confinement social»

La direction n'a compté pour sa part qu'«environ 2 000» grévistes sur «85 000 salariés» (Photo, AFP).
La direction n'a compté pour sa part qu'«environ 2 000» grévistes sur «85 000 salariés» (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 avril 2021

Chez Carrefour, les salariés mobilisés contre un «confinement social»

  • «Fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire», les salariés de Carrefour «refusent un confinement social» après «l'annonce de résultats 2020 exceptionnels» pour le groupe
  • «C'est une réussite», il y a eu «5 000 grévistes» qui ont «débrayé ou fait grève toute la journée», a précisé Sylvain Macé, délégué syndical groupe France de la CFDT

PARIS: «La direction nous méprise»: des salariés du groupe Carrefour se sont mobilisés samedi dans toute la France, avec des grèves ou manifestations à l'appel de la CFDT et de la CGT, pour dénoncer de mauvaises conditions de travail et réclamer embauches et hausses des salaires.

«Fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire», les salariés de Carrefour «refusent un confinement social» après «l'annonce de résultats 2020 exceptionnels» pour le groupe, a souligné la CFDT dans un communiqué.

A Marseille, la mobilisation a perturbé l'accès au plus grand magasin Carrefour de la ville, dans les quartiers Nord, où les clients ont été bloqués dans la matinée sur plus d'un kilomètre, dans un concert de klaxons, avec l'entrée du parking entravée par des chariots couchés à terre et un barrage filtrant organisé par les grévistes. «Le magasin continue de tourner, mais nous essayons au maximum de dissuader les clients», a expliqué Fiona Agueni, étudiante et caissière de l'hypermarché.

A Liévin (Pas-de-Calais), les salariés ont fait «grève, avec un filtrage impactant», en distribuant des tracts, a indiqué Philippe Hureau, délégué CFDT, qui, outre les questions salariales, critique «le manque de personnel en magasin». «On ne nous donne pas les moyens de satisfaire les clients. Il y a beaucoup d'attente en caisse», a-t-il déploré.

Les grévistes dénoncent aussi un projet de cession en location-gérance de 40 magasins en 2021, qui entraînerait une baisse de rémunération pour les salariés concernés. «On ne veut pas devenir comme Leclerc ou Intermarché», s'est inquiété M. Hureau.

D'après les deux syndicats organisateurs, au total, une centaine d'hypermarchés et une trentaine de supermarchés ont suivi le mouvement. «C'est une réussite», il y a eu «5 000 grévistes» qui ont «débrayé ou fait grève toute la journée», a précisé Sylvain Macé, délégué syndical groupe France de la CFDT. «C'est un succès», mais «la direction refuse de dialoguer», a regretté son homologue de la CGT, Philippe Allard, qui a comptabilisé «10 000 grévistes». 

«On a nourri les gens»

La direction n'a compté pour sa part qu'«environ 2 000» grévistes sur «85 000 salariés». Une porte-parole a aussi relevé que Carrefour avait «versé cette année les montants d'intéressement et de participation les plus élevés depuis dix ans, qui atteignent 1 200 euros en moyenne pour les salariés des magasins, soit 200 euros de plus que l'an dernier».

A côté, un accord prévoyant «1,2% de hausse des salaires en supermarchés» et «+0,9% en hypermarchés avec une prime de 200 euros brut» a été signé, a-t-elle ajouté. Faux, a rétorqué M. Macé. «La hausse n'est que de 1% en moyenne» dans les supermarchés, tandis que «pour les hyper, c'est +0,5% en mars et +0,4% en septembre», a-t-il détaillé.

Comme la direction n'a apporté «aucune réponse aux revendications, on risque une perturbation chronique», a-t-il mis en garde.

Dans le Val-de-Marne, trois magasins étaient mobilisés samedi, notamment à Ivry-sur-Seine. «Carrefour va verser 400 millions d'euros à ses actionnaires, et seulement 200 euros brut (de prime) à ses salariés. C'est inacceptable, surtout dans les conditions dans lesquelles nous travaillons», avec «des clients agressifs» et «le manque d'embauches», a protesté Betty, déléguée CFDT.

«La direction nous méprise», s'est insurgé son collègue Stéphane Desgranges, représentant CGT. «On a été ouvert depuis un an, on a nourri les gens…», a-t-il rappelé. «Aujourd'hui, (...) on laisse le magasin ouvert (...) mais si la direction ne nous entend pas, on passera à l'étape supérieure», a-t-il prévenu.

A Angers, où des salariés ont organisé un barrage filtrant avec distribution de tracts, «il y a un vrai ras-le-bol», a résumé Patrice Auvinet, délégué CGT. «Les gens se sentent méprisés par une direction qui affiche les meilleurs résultats depuis vingt ans, alors que les salariés n'en voient que les miettes (…) Ce n'est même plus une question d'argent, c'est une question de dignité», a-t-il jugé.   

L'appel syndical a également mobilisé en Bretagne, Seine-Saint-Denis, à Etampes, Bourges, Châlons-en-Champagne, Annecy, Dijon, etc. A Nice, deux hypermarchés étaient touchés par le mouvement, qui a même gagné l'hypermarché Carrefour de la Principauté monégasque.


Des chercheurs de l'université KAUST mettent au point des techniques de dessalement pour accroître la production agricole saoudienne

Les chercheurs de la KAUST collaborent avec les agriculteurs locaux et le ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture pour remédier à la grave pénurie d'eau douce dans l'agriculture en Arabie saoudite. (Dossier/SPA)
Les chercheurs de la KAUST collaborent avec les agriculteurs locaux et le ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture pour remédier à la grave pénurie d'eau douce dans l'agriculture en Arabie saoudite. (Dossier/SPA)
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  • L'initiative se concentre sur le dessalement et le traitement des eaux usées afin de fournir de l'eau « suffisamment propre » pour la culture hydroponique de produits de grande valeur.
  • Le nouveau centre d'excellence KAUST pour la sécurité alimentaire durable vise à améliorer l'agriculture dans les régions arides.

DJEDDAH : Des chercheurs de l'université des sciences et technologies du roi Abdallah collaborent avec des agriculteurs locaux et le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture pour remédier à la grave pénurie d'eau douce dans l'agriculture en Arabie saoudite.

Le nouveau centre d'excellence KAUST pour la sécurité alimentaire durable vise à améliorer l'agriculture dans les régions arides en combinant l'agriculture en milieu contrôlé et le dessalement des ressources en eau non conventionnelles, selon un communiqué de presse.

L'initiative se concentre sur le dessalement et le traitement des eaux usées afin de fournir de l'eau « suffisamment propre » pour la culture hydroponique de produits de grande valeur, en tenant compte de la santé des plantes et de l'accessibilité financière.

Le professeur Noreddine Ghaffour, chercheur principal en sciences et ingénierie de l'environnement à la KAUST, a déclaré : « Pourquoi ne pas adapter la technologie de dessalement en ne retirant que ce que l'on veut retirer ? Cela coûtera moins cher que les pratiques précédentes, car nous utiliserons moins d'énergie et nous ciblerons des cultures spécifiques. »

Son équipe développe des solutions pour parvenir à l'abondance alimentaire et à la croissance économique. « En cas de succès, le Royaume exportera ces technologies au lieu de les importer », a ajouté M. Ghaffour.

Selon le communiqué, les pratiques actuelles de dessalement de l'eau saumâtre locale par les agriculteurs sont inefficaces et coûteuses. Ces procédés éliminent également tous les ions, y compris les nutriments précieux absents des sols locaux, et l'eau doit donc être partiellement reminéralisée.

L'approche sélective de l'équipe de Ghaffour élimine uniquement ce que chaque type de culture ne peut supporter. Cela permet de réduire le nombre d'étapes, la consommation d'énergie et les coûts.

« Certaines cultures ont besoin de plus de sel, d'autres de plus de nutriments, et certaines sont sensibles au bore. Notre objectif est de minimiser les coûts en adaptant le dessalement », explique M. Ghaffour.

Dans le cadre de ce projet de recherche de deux ans, qui a débuté en septembre 2024, les chercheurs de la KAUST évaluent des solutions technologiques telles que la nanofiltration, l'électrodialyse et l'osmose inverse pour l'eau saumâtre. Leur objectif est de déterminer ce qui fonctionne le mieux. L'une de ces solutions est l'« osmose directe », qui utilise des engrais en phase liquide pour alimenter le processus.

Le projet utilise également la technologie des bioréacteurs à membrane anaérobie combinée à la désinfection par ultraviolets pour récupérer les eaux usées municipales, améliorant ainsi la qualité de l'eau du système CEA et la disponibilité des nutriments.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Italie: déficit commercial en janvier dû à la facture énergétique

La Première ministre italien Giorgia Meloni s'exprime lors d'une conférence de presse le 9 mars 2023 dans la région de Calabre en Italie (Photo, AFP).
La Première ministre italien Giorgia Meloni s'exprime lors d'une conférence de presse le 9 mars 2023 dans la région de Calabre en Italie (Photo, AFP).
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  • L'Italie a enregistré en janvier un déficit commercial de 264 millions d'euros, contre un excédent de 2,5 milliards pendant le même mois en 2024, en raison de la hausse de la facture énergétique.
  • Le déficit de la balance énergétique a atteint 4,7 milliards d'euros en janvier, contre 4,2 milliards pendant le même mois de l'année dernière.

MILAN : L'Italie a enregistré en janvier un déficit commercial de 264 millions d'euros, contre un excédent de 2,5 milliards pendant le même mois en 2024, en raison de la hausse de la facture énergétique, a indiqué mardi l'Institut national des statistiques (Istat).

Le déficit de la balance énergétique a atteint 4,7 milliards d'euros en janvier, contre 4,2 milliards pendant le même mois de l'année dernière.

La troisième économie de la zone euro a vu ses exportations progresser de 2,5 % sur un an, malgré la chute des livraisons de voitures (- 15,8 %) et de produits pétroliers raffinés (- 16,7 %) ainsi que des ventes d'articles de mode (- 9,2 %).

Les importations ont connu en janvier une hausse de 8,8 %, supérieure à celle des exportations.

Les exportations de produits pharmaceutiques, chimiques et botaniques (+33,6 %), de produits alimentaires, de boissons et de tabac (+7,4 %) et de métaux de base et de produits métalliques (+6,4 %) ont affiché une nette hausse. 

Parmi les pays qui ont le plus contribué à la hausse des exportations figurent la Tchéquie (+30,8 %), la Suisse (+13,6 %), le Royaume-Uni (+12,1 %), les Etats-Unis (+6,2 %), l'Espagne (+4,8 %) et la France (+2,6 %).

À l'inverse, les exportations vers la Chine ont chuté de 24,1 %.

L'Italie a affiché en 2024 un excédent commercial en nette hausse, à 54,92 milliards d'euros, grâce à la baisse de la facture énergétique.

Quatrième exportateur mondial, l'Italie risque d'être l'un des pays européens les plus touchés par la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Son excédent commercial vis-à-vis des États-Unis a atteint 38,9 milliards d'euros en 2024. 


Les Bourses mondiales hésitent entre plans d'investissement en Europe et guerre commerciale

Des traders travaillent sur le parquet du New York Stock Exchange dans le Financial District à New York City, le 14 mars 2025, à l'heure de la cloche d'ouverture. (Photo par TIMOTHY A. CLARY / AFP)
Des traders travaillent sur le parquet du New York Stock Exchange dans le Financial District à New York City, le 14 mars 2025, à l'heure de la cloche d'ouverture. (Photo par TIMOTHY A. CLARY / AFP)
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  • Les Bourses mondiales évoluent autour de l'équilibre : l'Europe résiste mieux que Wall Street malgré la guerre commerciale menée par Donald Trump.
  • Les investisseurs se focalisent sur les plans de relance en Allemagne et plus largement en Europe.

PARIS : Les Bourses mondiales évoluent autour de l'équilibre : l'Europe résiste mieux que Wall Street malgré la guerre commerciale menée par Donald Trump, et les investisseurs se focalisent sur les plans de relance en Allemagne et plus largement en Europe.

Vers 11 h 15 GMT, Paris prenait 0,32 %, Francfort 0,33 %, Londres 0,17 % et Milan 0,46 %.

« Les marchés sont dans des eaux agitées au début de cette semaine dominée par les décisions des banques centrales, alors que les investisseurs naviguent à travers des courants commerciaux risqués et une incertitude géopolitique », commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Les titres européens, « soutenus par les plans de relance, résistent », souligne Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de la recherche et de la stratégie chez BFT IM, évoquant un « sursaut d'optimisme (...) en lien avec le plan +Réarmer l'Europe+ et le projet exceptionnel de relance allemand qui semble en passe d'être voté ».

Le futur chancelier Friedrich Merz peut en effet souffler : son plan d'investissements géant destiné à réarmer et moderniser l'Allemagne est désormais sur de bons rails grâce à un accord politique conclu in extremis vendredi.

Le chef des conservateurs a obtenu des députés écologistes qu'ils acceptent de lever leur veto à son « bazooka » de centaines de milliards d'euros, un programme de dépenses sans précédent pour la première économie européenne.

Vers 11 h 15 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans allemand, qui fait référence en Europe, se détendait à 2,83 %, contre 2,87 % vendredi en clôture.

Sur le marché des changes, « l'euro continue de bénéficier de l'attente que ces dépenses supplémentaires stimuleront la croissance et même la productivité en Europe », poursuit Mme Ozkardeskaya.

La monnaie unique prenait 0,25 % par rapport au billet vert, à 1,0907 dollar vers 11 heures 15 GMT.

Outre-Atlantique, « la nervosité commerciale devrait maintenir Wall Street sur le qui-vive », estime Mme Streeter.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le président américain a affirmé n'avoir « aucune intention » d'assouplir les droits de douane de 25 % imposés aux partenaires commerciaux des États-Unis sur l'acier et l'aluminium.

À Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissent présager d'une ouverture en petite baisse.

« Les causes de cette faiblesse des actions américaines depuis plusieurs semaines sont bien connues », relève Alexandre Baradez, responsable de l’analyse des marchés chez IG France. Il énumère : « guerre commerciale, positionnement géopolitique de la nouvelle administration, ajustement brutal de certains effectifs de fonctionnaires, craintes des consommateurs et des entreprises américaines face au rythme erratique des annonces de Donald Trump. »

La semaine sera riche en décisions de politique monétaire, avec notamment la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, mais aussi celle de la Banque du Japon mercredi, de la Banque d'Angleterre, de la Banque Nationale Suisse et de la Riksbank (la Banque de Suède) jeudi.

La Fed devrait opter pour le statu quo, tiraillée entre le risque d'une hausse de l'inflation et les premiers signes de ralentissement de l'activité économique, provoqués par l'avalanche de nouveaux droits de douane déclenchée par le président américain.

AstraZeneca mise sur EsoBiotec

Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé lundi le rachat, pour un montant qui pourra atteindre 1 milliard de dollars, de la société de biotechnologie belge EsoBiotec, qui développe une technologie de thérapie cellulaire destinée à accélérer considérablement les traitements.

Le titre d'AstraZeneca baissait de 1,30 % vers 11 h 15 GMT à la Bourse de Londres.

L'or se stabilise au sommet.
Le prix de l'once était presque stable lundi, à 3 000,11 dollars (+0,53 %) vers 11 h 15 GMT, après avoir atteint un nouveau record historique vendredi et avoir franchi la barre des 3 000 dollars pour la première fois de son histoire.

« L'or reste proche de nouveaux records alors que les tensions géopolitiques et les préoccupations commerciales soutiennent la demande pour cet actif refuge », affirme Mme Streeter.

« L'achat massif par les banques centrales a également maintenu les prix de l'or à un niveau élevé, la Chine continuant en particulier sa frénésie d'acquisitions », poursuit-elle.

Sur le marché pétrolier, le Brent de la mer du Nord a grimpé de 1,28 % à 71,49 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, a gagné 1,32 % à 68,07 dollars le baril vers 11 h 15 GMT.