Le prince Hamza promet de « rester fidèle » au roi Abdallah II de Jordanie

Le roi de Jordanie Abdallah II a confié à son oncle le soin de régler le problème avec le prince Hamza (à gauche) comme une affaire de famille. (Fichier / AFP)
Le roi de Jordanie Abdallah II a confié à son oncle le soin de régler le problème avec le prince Hamza (à gauche) comme une affaire de famille. (Fichier / AFP)
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Publié le Mardi 06 avril 2021

Le prince Hamza promet de « rester fidèle » au roi Abdallah II de Jordanie

  • Le demi-frère du roi a signé le document d'allégeance au domicile du prince Hassan, que le roi Abdallah II a délégué pour régler l'affaire
  • Le prince Hamza, 41 ans, avait affiché jusqu'alors sa défiance en refusant d'obéir aux injonctions de cesser ses «activités» et de restreindre ses mouvements

AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie a pris l'initiative d'engager une médiation avec son demi-frère le prince Hamza, qui a promis de lui «rester fidèle» après avoir été accusé au cours du weekend de faire partie d'un complot «maléfique» contre son pays, a annoncé le palais royal lundi soir.

«Je resterai fidèle à l'héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu'à son prince héritier, et je me mettrai à leur disposition pour les aider et les soutenir», a écrit le prince Hamza dans une lettre signée devant des membres de la famille royale et publiée lundi soir dans un communiqué du palais royal.

Peu avant, le palais avait annoncé que le souverain avait pris l'initiative d'une médiation avec son demi-frère pour tenter de régler la fracture au sein d'une famille qui aura régné le 11 avril depuis un siècle sur la Jordanie.

«Sa Majesté le roi Abdallah II a décidé de traiter la question du prince Hamza dans le cadre de la famille hachémite», avait tweeté le palais, précisant que le roi avait confié une mission de médiation à son oncle «le prince Hassan qui, à son tour, a communiqué avec le prince Hamza et ce dernier a répondu qu'il adhérait à l'approche de la famille».

Agé de 74 ans, le prince Hassan ben Talal a été prince héritier de Jordanie de 1965 à 1999.

Le prince Hamza, 41 ans, avait affiché jusqu'alors sa défiance en refusant d'obéir aux injonctions de cesser ses «activités» et de restreindre ses mouvements.

Il a nié dès samedi les allégations à son encontre et a accusé en retour le pouvoir de «corruption» et d'«incompétence».

Dans une conversation enregistrée et diffusée dimanche soir sur Twitter, il affirmait à un interlocuteur non identifié: «C'est sûr que je n'obéirai pas (aux ordres du chef d'état-major, le général Youssef Huneiti) quand il me dit que je ne suis pas autorisé à sortir, à tweeter, à communiquer avec les gens et que je suis seulement autorisé à voir ma famille».

Le complot, premier du genre depuis la création du royaume hachémite il y a 100 ans, a éclaté au grand jour samedi avec la mise en cause d'Hamza dans des «activités» pouvant nuire au royaume puis l'annonce de l'arrestation pour «raisons de sécurité» d'une quinzaine de personnes dont Bassem Awadallah, un ex-conseiller du roi.

Le même jour, le fils aîné du roi Hussein décédé en 1999 et de la reine Noor, une Américaine, a affirmé être assigné à résidence dans son palais à Amman. Les autorités n'ont pas confirmé cette mesure.

Le vice-Premier ministre Aymane Safadi a affirmé dimanche que la «sédition» avait été «tuée dans l'oeuf», après avoir accusé le prince Hamza d'avoir collaboré avec une «puissance étrangère», non identifiée, pour tenter de déstabiliser le royaume.

Internet coupé

A la demande du roi, le chef d'état-major s'était rendu samedi chez le prince pour lui demander de cesser «tous les mouvements et activités visant la sécurité et la stabilité de la Jordanie», mais la réunion s'est mal passée, avait ajouté M. Safadi. 

«J'ai enregistré toute la conversation et je l'ai distribuée (...) Maintenant j'attends de voir ce qui va arriver et ce qu'ils vont faire. Je ne veux pas bouger (pour l'instant) car je ne veux pas aggraver la situation», avait dit le prince dans son dernier enregistrement, en dénonçant une situation «inacceptable».

Des habitants indiquaient lundi matin que l'accès à internet était interrompu depuis deux jours dans le quartier huppé de Dabouq (ouest d'Amman), où vivent le prince Hamza ainsi que d'autres princes et princesses.

Conformément au souhait de son père, Hamza avait été nommé prince héritier lorsque Abdallah II était devenu roi. Mais le souverain lui a retiré ce titre en 2004 pour le donner à son propre fils aîné, Hussein.

Pour Ahmad Awad, qui dirige à Amman l'institut Phenix Center for Economics and Informatics Studies, »ce qui est arrivé est une première par son intensité dans l'histoire de la Jordanie».

«C'est le début d'une crise et pas la fin. Cela montre qu'il faut des réformes tant politiques, qu'économiques et démocratiques», a-t-il dit.

Soutiens étrangers

Les messages de soutien au roi Abdallah II ont continué d'affluer lundi de l'étranger. Les Etats-Unis lui ont renouvelé leur «soutien total», le porte-parole du département d'Etat Ned Price soulignant à la presse que la Jordanie représentait «un partenaire stratégique inestimable».

Selon M. Safadi, «les enquêtes ont révélé des liens entre Bassem Awadallah et des parties extérieures (...) pour mettre en œuvre des plans maléfiques visant à ébranler la stabilité de la Jordanie».

«Une personne ayant des liens avec des services de sécurité étrangers a été en contact avec la femme du prince Hamza et lui a proposé de mettre à sa disposition un avion pour quitter la Jordanie», a-t-il ajouté sans préciser l'identité de cette «personne».

L'Israélien Roy Shaposhnik, se présentant comme «un ami du prince Hamza», a indiqué avoir fait un «geste humanitaire modeste» en «invitant la femme et les enfants du prince à venir chez lui en Europe». Il a cependant souligné n'avoir «jamais été un agent du renseignement d'Israël ou d'un aucun autre pays».


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".