A Pantin, les musulmans retrouvent leur mosquée, fermée pendant six mois      

Ce lieu de culte d'environ 1.300 fidèles avait été fermé le 21 octobre sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier reprochait notamment à son recteur d'avoir relayé sur Facebook la vidéo d'un père d'élève à l'origine de l'engrenage qui avait conduit au meurtre du professeur d'histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine dans les Yvelines. (AFP).
Ce lieu de culte d'environ 1.300 fidèles avait été fermé le 21 octobre sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier reprochait notamment à son recteur d'avoir relayé sur Facebook la vidéo d'un père d'élève à l'origine de l'engrenage qui avait conduit au meurtre du professeur d'histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine dans les Yvelines. (AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 09 avril 2021

A Pantin, les musulmans retrouvent leur mosquée, fermée pendant six mois      

  • Peu avant midi, une poignée de bénévoles en gilets jaunes ou orange siglés "Grande mosquée de Pantin" installaient tapis et bouteilles de gel hydroalcoolique à l'intérieur du bâtiment
  • Ce lieu de culte d'environ 1.300 fidèles avait été fermé le 21 octobre sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin

PARIS : Près de 200 fidèles musulmans de Pantin en Seine-Saint-Denis ont retrouvé vendredi avec soulagement leur mosquée, fermée après l'assassinat de Samuel Paty il y a près de six mois.


Peu avant midi, une poignée de bénévoles en gilets jaunes ou orange siglés "Grande mosquée de Pantin" installaient tapis et bouteilles de gel hydroalcoolique à l'intérieur du bâtiment, devant lequel avait été placardé l'arrêté préfectoral autorisant sa réouverture.


Ce lieu de culte d'environ 1.300 fidèles avait été fermé le 21 octobre sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier reprochait notamment à son recteur d'avoir relayé sur Facebook la vidéo d'un père d'élève à l'origine de l'engrenage qui avait conduit au meurtre du professeur d'histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine dans les Yvelines.


Le ministre avait exigé le départ de l'imam, formé au Yémen et soupçonné d'être "impliqué" dans cette mouvance islamiste, qui avait démissionné dès le 26 octobre.


Il avait aussi fixé comme condition sine qua non le retrait du recteur, M'hammed Henniche, qui avait relayé la vidéo sur le compte Facebook de la mosquée.


M. Henniche, qui ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire, s'était excusé pour le partage de la vidéo - "une maladresse", avait-il regretté -.


Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et politiques depuis vingt ans, y compris du président Nicolas Sarkozy, M'hammed Henniche a longuement refusé de céder sa place, avant de finir par démissionner en mars.


Vendredi, avant la prière de 13H00, le nouveau recteur Abdourahmane Dramé, ancien imam et impliqué de longue date dans cette mosquée, a estimé que M. Henniche avait "bien travaillé" pendant huit ans. "Mais ce qu'il a fait, c'est ça qui a gâché tout", a-t-il regretté.


"C'est une injustice réparée, il n'y a que de la joie", a réagi vendredi auprès de l'AFP Ismaël Touré, bénévole de la mosquée. 


"La fermeture de notre mosquée, c'est juste pour l'exemple. Sinon quelle est l'implication de la mosquée de Pantin par rapport aux événements du meurtre du professeur?", s'est-il interrogé.


"C'est une bonne chose que la mosquée puisse rouvrir. Le recteur avait fait une faute inexcusable en relayant cette vidéo, mais sanctionner l'ensemble des fidèles était injuste", avait de son côté déclaré jeudi à l'AFP le maire PS de la ville, Bertrand Kern.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.