Visite du Premier ministre sud-coréen en Iran la semaine prochaine, sur fond de tensions concernant les fonds gelés de Téhéran

Le pétrolier battant pavillon sud-coréen, Hankuk-Chemi, est escorté par la marine des Gardiens de la révolution iraniens après avoir été saisi dans le Golfe le 4 janvier 2021 (Tasnim News via AFP)
Le pétrolier battant pavillon sud-coréen, Hankuk-Chemi, est escorté par la marine des Gardiens de la révolution iraniens après avoir été saisi dans le Golfe le 4 janvier 2021 (Tasnim News via AFP)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Visite du Premier ministre sud-coréen en Iran la semaine prochaine, sur fond de tensions concernant les fonds gelés de Téhéran

  • Les autorités iraniennes ont saisi le pétrolier Hankuk-Chemi dans le détroit d'Ormuz, au large d'Oman en janvier, et ont libéré le navire et son capitaine cette semaine
  • L’Iran a accepté de libérer les vingt membres d’équipage du navire à l’exception du capitaine en février

SÉOUL: Le Premier ministre Chung Sye-kyun se rendra en Iran la semaine prochaine pour des entretiens sur les relations bilatérales et d'autres questions, a annoncé vendredi son bureau, sur fond de tensions persistantes concernant l'appel de Téhéran à débloquer ses fonds gelés en Corée du Sud.

La visite de Chung en Iran, qui sera organisée de dimanche à mardi prochain – premier voyage de ce type effectué par un Premier ministre sud-coréen en quarante-quatre ans – fait suite à la libération par Téhéran cette semaine d'un pétrolier coréen et de son capitaine, environ trois mois après sa saisie pour une prétendue pollution maritime par des produits pétroliers. Les autorités iraniennes avaient saisi en janvier le pétrolier Hankuk-Chemi dans le détroit d'Ormuz au large d'Oman.

«L'Iran, qui a de longues côtes dans le golfe Arabique et la mer d'Oman, insiste sur le respect total des réglementations maritimes, notamment la protection de l'environnement, et surveille toutes les violations à cet égard», a déclaré Said Khatibzadeh, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Il a affirmé que la décision iranienne de libérer le capitaine avait pris en considération son absence d’antécédents de violations des réglementations dans la région.

«Grâce à cette visite, le Premier ministre Chung créera l’opportunité de renforcer les relations amicales traditionnelles entre la Corée du Sud et l’Iran, et de les développer de manière tournée vers l’avenir», a souligné le bureau du Premier ministre Chung Sye-kyun dans un communiqué de presse.

Il n’a pas précisé qui il allait rencontrer, mais il devrait s’entretenir avec de hauts responsables de Téhéran sur une série de questions, notamment les fonds iraniens – d’une valeur de 7 milliards de dollars américains (5,7 milliards d’euros) – gelés dans des comptes bancaires coréens.

Les deux pays se sont concertés sur la manière de débloquer une partie des fonds iraniens, dans le cadre d’un accord commercial humanitaire suisse destiné à faciliter l’acheminement de matériel humanitaire aux Iraniens.

Un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a affirmé aux journalistes que les deux parties s’étaient entendues sur le fait qu’il n’y avait pas de relation entre la question du navire et celle des fonds bloqués. La Corée du Sud a promis d'aider à débloquer l'argent.

«Nous avons exprimé notre ferme volonté de résoudre cette question», a poursuivi le responsable, qui a souhaité garder l’anonymat.

Le ministère sud-coréen a déclaré dans un communiqué que le pétrolier avait quitté l'Iran après avoir effectué les procédures administratives. Aucune mention n’est faite de la demande de  déblocage des fonds gelés.

«Le capitaine et les marins sont en bonne santé», a affirmé le ministère.

La Corée du Sud a déclaré que le navire n'avait causé aucune pollution. Le responsable du ministère a affirmé que l'Iran avait abandonné l’idée de poursuites pénales contre la compagnie maritime.

L'Iran a nié les allégations selon lesquelles la saisie du pétrolier et de son équipage constituait une prise d'otages, affirmant que c'était la Corée du Sud qui détenait des fonds iraniens en otage.

Le gel des fonds est lié aux sanctions américaines que Washington a de nouveau imposées à Téhéran en 2018, après le retrait du président Donald Trump de l'accord nucléaire iranien de 2015 avec les puissances mondiales.

Sous l'administration Biden, les États-Unis et l'Iran ont entamé des pourparlers indirects sur un retour à l'accord.

Les États-Unis ont récemment accepté d'autoriser l'Iran à utiliser ces fonds à des fins non militaires. L’Iran en a dépensé une partie pour s’approvisionner en vaccins contre le coronavirus, via le programme mondial Covax, a précisé le responsable du ministère, sans donner de montant précis.

 

- avec l'agence de presse Yonhap

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.