Kaïs Saïed et Abdel Fattah al-Sissi unis contre le terrorisme et l’islamisme

Une photo fournie par la page Facebook de la présidence tunisienne le 9 avril 2021 montre le président tunisien Kais Saied (à gauche) rencontrant le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Caire. Page Facebook de la présidence tunisienne / AFP
Une photo fournie par la page Facebook de la présidence tunisienne le 9 avril 2021 montre le président tunisien Kais Saied (à gauche) rencontrant le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Caire. Page Facebook de la présidence tunisienne / AFP
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Publié le Mardi 13 avril 2021

Kaïs Saïed et Abdel Fattah al-Sissi unis contre le terrorisme et l’islamisme

  • La visite officielle de trois jours du président Kaïs Saïed en Égypte a permis de renforcer les relations entre les deux pays, notamment sur les plans stratégique et géopolitique
  • À la suite du succès de cette rencontre le président tunisien a invité son homologue égyptien à visiter la Tunisie «le plus tôt possible»

TUNIS: Après avoir échangé au cours des douze derniers mois bien plus qu’avec leurs autres partenaires, les présidents tunisien et égyptien ont scellé une véritable alliance sacrée contre ces «dangers qui menacent l’unité des États et des sociétés».

Établir un canal de communication et de consultation «entre les directions des deux pays», et élaborer «des visions et des conceptions nouvelles renforçant la coopération exceptionnelle entre la Tunisie et l’Égypte afin de répondre aux aspirations légitimes des peuples frères à la stabilité et au développement». Tel était l’objectif de la visite officielle de trois jours (du 9 au 11 avril) du président Kaïs Saïed en Égypte. Mission accomplie, selon le bilan qu’ont dressé les deux dirigeants lors d’une conférence de presse.

Dans le domaine stratégique, les deux présidents sont sur la même longueur d’onde. Notamment au sujet du terrorisme et de l’islamisme. D’après le président Al-Sissi, les deux parties sont d’accord pour «faire face aux interventions régionales négatives dans la région, empêcher le travail de sape de l’État national, et lutter contre le terrorisme et la pensée extrémiste».

Convergence

Le président tunisien – qui, contrairement à son homologue, a improvisé son intervention – a mis en exergue la nécessité de «faire face à ces dangers (…) pour préserver les institutions et les infrastructures publiques et immuniser les sociétés contre les mouvements qui ne croient pas en l’unité de l’État et des sociétés».

Al-Sissi et Saïed ont également exprimé leur convergence sur la question libyenne. Le premier a indiqué: «Nous avons bien accueilli (…) la récente formation de l’autorité exécutive, et réaffirmé notre disposition à lui apporter toute forme de soutien lui permettant de jouer son rôle dans la conduite de la phase transitoire, organiser les élections à la fin de l’année en cours, mettre fin aux interventions étrangères et faire sortir de Libye toutes les forces étrangères, les mercenaires, les combattants et les terroristes, de manière à garantir le recouvrement par la Libye de la stabilité recherchée et préserver sa souveraineté et l’unité de son territoire».

Enfin, dans l’affaire du barrage de la Renaissance et du partage des eaux du Nil entre l’Égypte et l’Éthiopie, le chef de l’État tunisien a apporté un soutien total à la position égyptienne.

Ombre au tableau

Seule ombre au tableau, quelques problèmes bilatéraux demeurent. Kaïs Saïed a dévoilé qu’ils ont été évoqués par son homologue égyptien – sans dire lesquels –, mais qu’ils seront «facilement surmontés».

M. Al-Sissi a laissé percevoir une certaine frustration quant aux relations économiques tuniso-égyptiennes, assurant que son pays était disposé à les développer, notamment dans les domaines du commerce et des investissements, «pour les élever au niveau de nos relations politiques exceptionnelles».

Les deux hommes auront bientôt l’occasion de remettre l’ouvrage sur le métier. En effet, lors de la conférence de presse, Kaïs Saïed a lancé à son hôte une invitation – acceptée par M. Al-Sissi – à visiter la Tunisie «le plus tôt possible». Un «cadeau» que le défunt président Béji Caïd Essebsi n’avait pas pu faire au chef de l’État égyptien – avec lequel il avait pourtant noué des relations étroites –, probablement pour ménager son allié de l’époque, le mouvement islamiste Ennahdha. Qui, c’est un euphémisme, ne porte pas le régime égyptien dans son cœur.


Soudan: au moins 18 civils tués par les paramilitaires dans le Kordofan-Nord

Des membres du Croissant-Rouge soudanais et des experts médico-légaux exhument les dépouilles de personnes enterrées dans des tombes de fortune pour les réinhumer dans le cimetière local d'al-Azhari, dans la banlieue sud de Khartoum, la semaine dernière. (AFP)
Des membres du Croissant-Rouge soudanais et des experts médico-légaux exhument les dépouilles de personnes enterrées dans des tombes de fortune pour les réinhumer dans le cimetière local d'al-Azhari, dans la banlieue sud de Khartoum, la semaine dernière. (AFP)
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  • Au moins 18 civils ont été tués jeudi par les paramilitaires dans le Kordofan-Nord, dans l'ouest du Soudan en guerre depuis plus de deux ans
  • La région, théâtre de combats acharnés entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et l'armée, est largement isolée, les lignes de communication étant quasi inexistantes

KHARTOUM: Au moins 18 civils ont été tués jeudi par les paramilitaires dans le Kordofan-Nord, dans l'ouest du Soudan en guerre depuis plus de deux ans, a indiqué samedi une ONG.

La région, théâtre de combats acharnés entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et l'armée, est largement isolée, les lignes de communication étant quasi inexistantes.

Selon Emergency Lawyers, qui documente les exactions depuis le début du conflit, l'attaque des FSR survenue jeudi contre deux villages dans le sud de la région d'Umm Kuraydim "a causé la mort de 18 civils et blessé des dizaines d'autres".

Faute d'accès aux soins sur place, les blessés ont été transférés vers el-Obeid, à quelques dizaines de kilomètres au sud-est.

Cette ville, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région du Darfour, avait été assiégée par les paramilitaires pendant près de deux ans avant d'être reprise par l'armée en février.

Depuis la perte de Khartoum, reconquise par l'armée en mars, les paramilitaires se sont repliés vers l'ouest, intensifiant notamment leurs attaques au Darfour, qu'ils contrôlent déjà presque entièrement.

L'ONG a aussi fait état "de pillages, d'agressions et d'enlèvements de jeunes."

Alors que la guerre est entrée dans sa troisième année, les deux camps ont été accusés de viser des civils, de bombarder aveuglément des zones habitées et d'empêcher l'acheminement de l'aide humanitaire. Les paramilitaires sont tout particulièrement mis en cause pour des violences sexuelles systématiques, pillages et nettoyage ethnique.

Le conflit, déclenché en avril 2023 et décrit par l'ONU comme "la pire crise humanitaire au monde", a déjà fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

Le Soudan fait aussi face à une épidémie de choléra, une maladie diarrhéique grave transmise par de l'eau ou des aliments contaminés. Depuis juillet 2024, près de 100.000 cas ont été enregistrés à travers le pays, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


Liban: une explosion de munitions tue six soldats dans un site du Hezbollah

Lebanese army soldiers check the wreckage of a vehicle that was reportedly targeted by an Israeli strike, on the highway near the village of Ansarieyh, south of the coastal city of Sidon on August 8, 2025. (AFP)
Lebanese army soldiers check the wreckage of a vehicle that was reportedly targeted by an Israeli strike, on the highway near the village of Ansarieyh, south of the coastal city of Sidon on August 8, 2025. (AFP)
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  • L'armée libanaise a annoncé la mort de six de ses soldats dans une explosion survenue lors d'une opération de déminage dans un "dépôt d'armes" du sud du Liban, appartenant au Hezbollah
  • En vertu de la trêve conclue en novembre, qui a mis fin à la récente guerre entre Israël et le Hezbollah, allié de l'Iran, l'armée déploie des troupes dans le sud du pays et démantèle les infrastructures du groupe armé

BEYROUTH: L'armée libanaise a annoncé la mort de six de ses soldats dans une explosion survenue lors d'une opération de déminage dans un "dépôt d'armes" du sud du Liban, appartenant au Hezbollah selon une source militaire.

En vertu de la trêve conclue en novembre, qui a mis fin à la récente guerre entre Israël et le Hezbollah, allié de l'Iran, l'armée déploie des troupes dans le sud du pays et démantèle les infrastructures du groupe armé.

Cet incident survient quelques jours après que le gouvernement a chargé l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, à mettre en oeuvre d'ici la fin de l'année et auquel le mouvement chiite s'oppose. Téhéran a affirmé samedi son opposition à cette décision.

"Alors qu'une unité de l'armée recherchait et démantelait un dépôt d'armes à Wadi Zebqin, à Tyr, une explosion s'est produite à l'intérieur, faisant six morts et plusieurs blessés parmi les soldats", a indiqué l'armée dans un bilan provisoire, ajoutant avoir ouvert une enquête.

Une source militaire qui a requis l'anonymat a déclaré à l'AFP que l'explosion s'était produite "à l'intérieur d'une infrastructure militaire du Hezbollah", alors que les soldats "retiraient des munitions et engins non explosés".

Le président Joseph Aoun a, selon un communiqué de la présidence, contacté l'armée pour lui présenter ses condoléances et s'enquérir des circonstances de "l'incident tragique", qui a fait plusieurs "martyrs et blessés" parmi les soldats.

"C'est avec une profonde douleur que le Liban salue les fils de notre vaillante armée tombés en martyrs dans le sud, alors qu'ils accomplissaient leur devoir national", a écrit sur X le Premier ministre Nawaf Salam.

- Pression gouvernementale -

Le cessez-le-feu de novembre, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, stipule que le port des armes au Liban doit être limité aux appareils de sécurité étatiques.

Le gouvernement, qui a décidé de désarmer le mouvement d'ici fin 2025, s'est réuni à deux reprises cette semaine sur le sujet, tandis que le Hezbollah a rejeté cette décision.

Un haut conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé samedi que "la République islamique d'Iran est certainement opposée au désarmement du Hezbollah, car l'Iran a toujours aidé le peuple libanais et la Résistance, et continue de le faire".

Jeudi, le gouvernement libanais a examiné une proposition américaine comprenant un calendrier pour le désarmement du Hezbollah, Washington pressant Beyrouth d'agir.

L'exécutif a approuvé l'introduction du texte américain sans fixer de délais précis, et a appelé au déploiement de troupes libanaises dans les zones frontalières ainsi qu'au retrait des forces israéliennes de cinq secteurs du sud du Liban occupés depuis la récente guerre.

Le même jour, le porte-parole des Casques bleus au Liban, Andrea Tenenti, a indiqué que les soldats de l'ONU avaient "découvert un vaste réseau de tunnels fortifiés" dans la même zone.

Le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Farhan Haq, a précisé aux journalistes que les Casques bleus et l'armée libanaise avaient trouvé "trois bunkers, de l'artillerie, des lance-roquettes, des centaines d'obus explosifs et de roquettes, des mines antichars ainsi qu'environ 250 engins explosifs improvisés prêts à l'emploi".


Le comité ministériel arabe tient Israël pleinement responsable du génocide en cours à Gaza

Un enfant regarde une photo d'Amir, un garçon palestinien de cinq ans qui a été tué alors qu'il collectait de l'aide alimentaire à Gaza, lors d'une manifestation dans le centre de Lisbonne le 7 août 2025. (AP)
Un enfant regarde une photo d'Amir, un garçon palestinien de cinq ans qui a été tué alors qu'il collectait de l'aide alimentaire à Gaza, lors d'une manifestation dans le centre de Lisbonne le 7 août 2025. (AP)
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  • La commission a également exigé un accès inconditionnel à Gaza et a souligné la nécessité de commencer immédiatement à mettre en œuvre le plan de reconstruction arabe

Le Caire: Le comité ministériel arabe chargé de la question de Gaza a déclaré samedi tenir Israël entièrement responsable des crimes génocidaires visant les civils palestiniens dans la bande de Gaza.

« Nous tenons l’occupation israélienne entièrement responsable du génocide en cours et de l’impitoyable catastrophe humanitaire sans précédent qui se déroule dans la bande de Gaza, » indique un communiqué émis par les ministres participant au Sommet arabe‑islamique sur la situation à Gaza.

Le comité a appelé la communauté internationale — en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité — à agir d’urgence pour mettre un terme aux politiques agressives illégales israéliennes.

Il a aussi demandé l’arrêt immédiat et global de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, ainsi que la fin des violations perpétrées par les forces occupantes contre les civils et les infrastructures civiles dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem‑Est.

Le comité a également exigé un accès inconditionnel à Gaza.

« Nous demandons que l’occupant israélien permette immédiatement et sans condition l’entrée à grande échelle de l’aide humanitaire – nourriture, médicaments et carburant – tout en garantissant la liberté d’opération des agences de secours et des organisations humanitaires internationales, conformément au droit international humanitaire et à ses principes applicables. »

Il a enfin souligné la nécessité de lancer sans délai la mise en œuvre du plan arabo‑islamique pour la reconstruction de la bande de Gaza, et a appelé à une participation active à la conférence de reconstruction de Gaza, qui se tiendra prochainement au Caire.

À l’issue d’une réunion du cabinet de sécurité vendredi, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé qu’un plan visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza avait été approuvé.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l’offensive militaire israélienne lancée depuis l’attaque du 7 octobre a fait plus de 61 000 morts palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com