Washington veut faire du climat une priorité du commerce international

Katherine Tai, la représentante du commerce des Etats-Unis (Photo, AFP)
Katherine Tai, la représentante du commerce des Etats-Unis (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 avril 2021

Washington veut faire du climat une priorité du commerce international

  • Le sommet sur le climat, prévu les 22 et 23 avril à l'initiative du président américain, doit rassembler virtuellement une quarantaine de dirigeants du monde
  • Les efforts américains en matière de protection du climat ne devraient pas se traduire par une exportation d'industries polluantes vers des pays aux normes moins strictes

WASHINGTON: Katherine Tai, la représentante au commerce des Etats-Unis, a plaidé jeudi en faveur de l'utilisation des règles du commerce international pour lutter contre le changement climatique, à quelques jours d'un sommet virtuel organisé par le président Joe Biden. 

Le sommet sur le climat, prévu les 22 et 23 avril à l'initiative du président américain, doit rassembler virtuellement une quarantaine de dirigeants du monde. 

« Pendant trop longtemps, la communauté commerciale traditionnelle a résisté à l'idée que la politique commerciale puisse être un outil légitime pour aider à résoudre la crise climatique », a déploré l'ambassadrice américaine dans son premier discours prononcé jeudi lors d'une conférence virtuelle organisée par le Center for American Progress, un institut politique américain.  

« Comme nous l'avons si souvent vu avec les questions de (droits du) travail, on s'abrite derrière l'idée que tout cela est une affaire de politique intérieure et que nous n'avons pas besoin de nous attaquer à la tâche ardue de construire un consensus international autour de nouvelles règles », a-t-elle souligné. 

Selon elle, ne pas intégrer les questions environnementales dans la réglementation du commerce international a conduit à ce que « les règles existantes de la mondialisation incitent à une pression à la baisse en matière de protection de l'environnement ».  

« A l'avenir, le commerce a un rôle à jouer », a-t-elle martelé. 

L'administration Biden souhaite faire progresser à grands pas les Etats-Unis en matière de lutte contre le réchauffement climatique en adoptant un plan d'investissements massifs dans les infrastructures vertes, a-t-elle rappelé. 

Mais les Etats-Unis doivent aussi travailler avec leurs partenaires commerciaux pour protéger la planète, « pour (...) atténuer les pressions climatiques et s'y adapter », a noté Katherine Tai. 

Elle a cité « deux problèmes pratiques » en particulier: mettre un terme à l'exploitation forestière illégale et lutter contre la surpêche qui détruit l'écosystème marin. 

Des progrès ont été faits mais on peut « faire plus », estime-t-elle.  

« Les forêts sont les poumons de notre planète et nous devons utiliser des politiques commerciales et des mesures d'application du commerce pour les protéger ».  

« Nous ne traiterons véritablement ce problème à l'échelle mondiale que par le biais de règles mondiales », a-t-elle insisté. 

Même chose pour résoudre la question de la pêche intensive et de la pollution des océans qui détruit le milieu marin.  

« C'est pourquoi les négociations sur la pêche à l'OMC sont si cruciales », a-t-elle ajouté. 

Chaînes d'approvisionnement 

S'agissant de l'atténuation du changement climatique, « le développement de technologies, de biens et de services environnementaux innovants et le développement de chaînes d'approvisionnement internationales stratégiques pour le commerce seront essentiels », avance-t-elle.  

De l'énergie propre aux véhicules à faibles émissions et à d'autres technologies, « un accès fiable à ces biens et services sera essentiel pour notre transition vers le zéro net d'ici 2050 », a-t-elle encore commenté. 

Le discours de Katherine Tai s'inscrit dans la ligne droite de la politique voulue par Joe Biden qui entend utiliser tous les ministères et pas seulement les agences chargées de l'environnement pour lutter contre le changement climatique. 

En janvier, le président démocrate avait signé un décret signalant que le climat serait « un élément essentiel de la politique étrangère et de la sécurité nationale des Etats-Unis ». 

Il a récemment dévoilé un plan de plus de 2 000 milliards de dollars pour des investissements dans les infrastructures au cours des huit prochaines années qui doit notamment donner un coup d'accélérateur sur le déploiement des voitures électriques ou la transition vers les énergies renouvelables. 

Les efforts américains en matière de protection du climat ne devraient pas se traduire par une exportation d'industries polluantes vers des pays aux normes moins strictes, promet l'administration Biden. 

Pour cela, seule une action mondiale et concertée peut permettre de relever ce défi. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com