Sur le front, les soldats ukrainiens prêts à faire face à la Russie

Un soldat ukrainien surveille les mouvements des forces pro-russes sur la ligne de front (Photo, AFP).
Un soldat ukrainien surveille les mouvements des forces pro-russes sur la ligne de front (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Sur le front, les soldats ukrainiens prêts à faire face à la Russie

  • Les heurts avec les séparatistes prorusses sont quasi quotidiens sur la ligne de front, avec son lot de victimes
  • Les forces ukrainiennes affrontent les rebelles prorusses dans l'est du pays depuis 2014, dans une guerre qui a fait plus de 13 000 morts

ZAITSEVE: « Notre tâche est qu'ils n'aillent pas plus loin », lance Taras Mykytseï, un militaire posté dans les tranchées de l'est de l'Ukraine. Face aux craintes d'une invasion russe, les soldats ukrainiens se préparent à faire face. 

Sous le ciel gris d'avril, le chant des oiseaux se fait entendre, donnant une certaine illusion de tranquillité qui ne trompe personne, alors que les heurts avec les séparatistes prorusses sont quasi quotidiens sur la ligne de front, avec son lot de victimes.

Cette semaine, « un soldat a été tué, deux autres blessés dans notre bataillon », raconte Iouri, un barbu de 43 ans, posté sur les positions ukrainiennes dans le village de Zaïtsevé, à une trentaine de kilomètres de Donetsk, l'un des bastions des séparatistes.

En cause, l'explosion d'une mine antipersonnel POM-2, fournie par la Russie aux séparatistes, soutient le militaire. Les rebelles l'ont « lancé dans la nuit », touchant les soldats postés près d'un point de passage.

« Le plus grand nombre de victimes est causé par les tireurs d'élite », explique toutefois Vladyslav, un autre soldat de 28 ans.

Les séparatistes tentent « d'infliger des pertes maximum au forces ukrainiennes pour provoquer une riposte », a estimé le commandant adjoint de l'opération militaire de Kiev dans l'est, Oleksandr Ganouchtchak, qui accuse en outre l'adversaire de se servir d'infrastructures civiles comme couverture.

« Nous sommes prêts à tout développement », assure-il.

Les forces ukrainiennes affrontent les rebelles prorusses dans l'est du pays depuis 2014, dans une guerre qui a fait plus de 13 000 morts. Après des mois de relative accalmie, les violences ont considérablement augmenté depuis le début de l'année, tandis que la Russie a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière pour des « exercices militaires ».

Selon Kiev, une trentaine de ses soldats ukrainiens ont été tués sur le front depuis le début de l'année, contre 50 pour l'ensemble de 2020. Les rebelles ont fait état d'au moins vingt morts dans leurs rangs depuis janvier.

Russie: un diplomate ukrainien arrêté par les services de sécurité

Un diplomate ukrainien a été arrêté par les services de sécurité russes (FSB), qui l'accusent d'avoir reçu des informations sensibles d'un citoyen russe, a annoncé samedi le FSB.

« Un diplomate ukranien, un consul du consulat général d'Ukraine à Saint-Pétersbourg, Alexandre Sossoniouk, a été arrêté vendredi par le FSB », a précisé le communiqué du FSB.

Sossoniouk a été pris « la main dans le sac » lors d'une rencontre avec un citoyen russe alors qu'il cherchait à obtenir des informations classées secrètes, selon le FSB.

« Une telle activité est incompatible avec le statut diplomatique et d'une nature clairement hostile à la Fédération de Russie », a encore commenté le FSB, ajoutant que « des mesures » seraient prises envers lui, « en conformité avec le droit international ».

Depuis l'annexion de la Crimée par Moscou et le début du conflit dans l'est russophone et indépendantiste de l'Ukraine, la Russie a arrêté un certain nombre de citoyens ukrainiens en les accusant d'espionnage, mais l'arrestation d'un diplomate est rare.

Ces dernières semaines, les tensions ont augmenté entre les deux pays, Kiev accusant Moscou de masser des troupes à sa frontière pour chercher à détruire l'Etat ukrainien.

Kiev est en guerre contre les indépendantistes, soutenus officiellement par Moscou - sans aide militaire, affirme Moscou, niant les accusations occidentales - depuis 2014, et les affrontements se sont intensifiés depuis le début de l'année, mettant à mal le cessez-le-feu signé en juillet 2020.

« Prêts à une agression »

Depuis des semaines, Kiev dit craindre une invasion russe pure et simple et accuse le Kremlin de chercher, via les séparatistes, à provoquer un casus belli qui justifierait une telle intervention militaire.

Moscou s'est jusqu'à présent contentée, selon Kiev et les Occidentaux, à soutenir financièrement et militairement les séparatistes tout en démentant toujours toute présence de ses forces sur le front.

Soufflant le chaud et le froid ces deux dernières semaines, la Russie a assuré qu'elle ne « menaçait personne » tout en accusant Kiev de « provocations », sur fond de tensions exacerbées avec les Etats-Unis.

La Russie « masse » ses troupes et « personne ne connaît ses intentions » relève Mykytseï, 52 ans. « Notre tâche est de ne pas permettre une percée de l'ennemi », ou au moins « de lui infliger un maximum de pertes jusqu'à l'arrivée des renforts », dit-il, avant d'ajouter : « Je pense que nous allons y arriver ». 

Même avis chez son camarade de 45 ans, qui se présente sous le nom de guerre « Alik » : « Nous nous préparons à une agression, nous renforçons nos positions. S'il y a une offensive des troupes russes, nous allons protéger les frontières de l'Ukraine », dit-il, arme en main. 

Alors que le gouvernement espère le soutien occidental au-delà des mots, voire à intégrer l'Otan, ses militaires préfèrent compter sur eux-mêmes. 

Pour Alik, l'aide des « alliés » -- l'Otan et Washington -- est bienvenue, mais la guerre est avant tout l'affaire des Ukrainiens. « C'est notre terre, notre Ukraine, nous devons défendre notre pays », dit-il.

« Nous devons compter sur nos propres forces. Quel pays étranger souhaitera envoyer ses soldats mourir ? » souligne Iouri, un sergent posté près du village de Chtchatsia, dans la région de Lougansk, autre bastion des séparatistes.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.