Les Houthis épinglés pour avoir recruté des élèves du primaire à des fins militaires

Un garçon porte une arme en compagnie de partisans houthis lors d'un rassemblement à Sanaa, au Yémen. (Photo du dossier REUTERS)
Un garçon porte une arme en compagnie de partisans houthis lors d'un rassemblement à Sanaa, au Yémen. (Photo du dossier REUTERS)
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Publié le Dimanche 25 avril 2021

Les Houthis épinglés pour avoir recruté des élèves du primaire à des fins militaires

  • Les Houthis ont également apporté des modifications au programme d'enseignement et transformé les écoles en camps d'entraînement militaire, selon le ministre de l'Éducation Tareq Salim Al-Akbari

AL-MUKALLA: Des représentants du gouvernement yéménite et des militants locaux des droits de l'homme ont accusé les Houthis de lavage de cerveau et de formation d'élèves du primaire à la guerre.

Leur accusation intervient alors que des vidéos sur les réseaux sociaux montraient des élèves portant des vêtements militaires et s’incitant mutuellement à prendre les armes pour combattre les ennemis des Houthis.

Dans une vidéo, filmée dans une école primaire de Sanaa, un enfant se faisant passer pour un soldat a appelé un autre enfant à  combattre les ennemis de l'islam et des musulmans.

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Les écoles des territoires contrôlés par les Houthis ont radicalisé les jeunes. (Fichier / AFP)

«Nous devons faire des sacrifices pour que la génération future vive dans la dignité et l’honneur», déclare le premier enfant au second, qui se faisait passer pour la mère. La «mère» lui dit plus tard de se battre auprès de «la maison du prophète», une référence aux Houthis.

Les responsables déclarent que les vidéos montrent l'ampleur de l'endoctrinement des Houthis et de l'exploitation des enfants par le groupe. Ils précisent que les vidéos confortent les accusations de longue date selon lesquelles les rebelles recrutent des enfants pour combattre.

Les Houthis ont également apporté des modifications au programme d'enseignement et transformé les écoles en camps d'entraînement militaire, selon le ministre de l'Éducation Tareq Salim Al-Akbari.

«Nous réitérons notre condamnation de la militarisation des écoles et des étudiants et de l’exploitation des établissements d’enseignement sous le contrôle des Houthis dans leur guerre contre l’État», déclare le ministre à Arab News, affirmant que le groupe cherche à transmettre ses idéologies radicales aux élèves à travers les manuels scolaires et les activités. «Ils ont introduit des changements sectaires dans les programmes d'études qui n'ont rien à voir avec l'identité et la culture yéménites.»

«Nous réitérons notre condamnation de la militarisation des écoles et des étudiants et de l’exploitation des établissements d’enseignement sous le contrôle des Houthis dans leur guerre contre l’État»

Tareq Salim Al-Akbari, ministre de l'Éducation

Des responsables rapportent que les Houthis ont ajouté des chapitres aux livres d’enseignement primaire qui glorifiaient le fondateur du groupe, Hussein Al-Houthi, et des personnalités chiites.

Le ministre avertit que les Houthis forment une génération d'extrémistes qui constituera une menace pour le Yémen, la région et le monde.

«L'impact de l'endoctrinement des enfants par les Houthis est désastreux. Cela donne naissance à une génération porteuse d'idéologie sectaire qui n’a rien à voir avec l'identité pacifiste yéménite.

Les militants qui ont vu les vidéos ont également exprimé leur inquiétude.

Zafaran Zaid déclare que les écoles des territoires contrôlés par les Houthis ont radicalisé les enfants.

«Les écoles dans les zones contrôlées par la milice houthie constituent une menace sérieuse pour la mentalité et le psychisme des enfants», a-t-elle tweeté.

Ali Al-Bukhaiti, un ancien porte-parole du mouvement Houthi qui a changé de camp et quitté le Yémen, souligne que les Houthis exploitent les écoles pour répandre leurs idéologies et contrôler la jeune génération.

«Regardez comment les Houthis cultivent la violence chez les enfants à l'école», a-t-il tweeté. «Ils nourrissent leurs esprits de superstitions pour les envoyer mourir au combat.»

Des groupes de défense des droits qui documentent les abus des Houthis déclarent que le groupe a recruté des milliers d'enfants depuis le début de son expansion militaire à la fin de 2014, et des centaines d’entre eux sont morts au combat l'année dernière.

Prenant la parole devant les militants des droits humains dans la ville centrale de Marib la semaine dernière, l'avocate Huda Al-Sarari  a déclaré que 1410 enfants, âgés de 10 à 15 ans et recrutés par la milice, avaient été tués au cours des combats en 2020.

Elle a ajouté que les Houthis avaient mis en place 52 points militaires pour endoctriner et former les enfants, et qu'ils avaient enrôlé plus de 40 000 enfants dans la guerre au cours des sept dernières années.


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.