La communauté internationale doit «rejeter» l’élection présidentielle syrienne

Cette photographie présente une affiche électorale pour le scrutin du mai 2014 à Damas. Lundi dernier, le Réseau syrien pour les droits de l'homme, situé à Paris, a appelé à rejeter l’élection présidentielle prévue au mois de mai. (Photo, AP)
Cette photographie présente une affiche électorale pour le scrutin du mai 2014 à Damas. Lundi dernier, le Réseau syrien pour les droits de l'homme, situé à Paris, a appelé à rejeter l’élection présidentielle prévue au mois de mai. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 27 avril 2021

La communauté internationale doit «rejeter» l’élection présidentielle syrienne

  • Depuis l’élection Bachar al-Assad en 2014 pour son actuel mandat de sept ans, près de 48 000 civils syriens ont été tués dans ce conflit, dont plus de 8 000 enfants
  • Parmi les exigences d’éligibilité figure l’approbation de la candidature par le Parlement, alors que la majorité des députés sont des membres du parti au pouvoir

BEYROUTH: Un organisme syrien d’envergure engagé dans la défense des droits de l’homme a appelé lundi dernier la communauté internationale à rejeter l’élection présidentielle prévue au mois de mai dans la mesure où elle se doit se dérouler sous le régime du président Bachar al-Assad, impliqué dans des crimes de guerre.

Le Réseau syrien pour les droits de l'homme, situé à Paris, tient ce scrutin pour une imposture. Selon lui, la date fixée par le gouvernement d'Al-Assad contrevient à la feuille de route tracée par l'Organisation des nations unies (ONU), destinée à trouver une solution politique à cette guerre qui dure depuis dix ans.

Selon la résolution de 2015, une élection présidentielle ne doit avoir lieu qu'après la rédaction d'une nouvelle Constitution qui permette le vote libre et respecte la concurrence.

«À quoi sert, sinon, une issue politique [appuyée par l'ONU]?» s’interroge le directeur du Réseau, Fadel Abdel Ghany. «Le régime a torpillé la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Le monde doit mettre l’accent sur le fait que ces élections sont illégitimes», affirme-t-il.

L’élection du 26 mai sera la deuxième depuis que la guerre civile du pays a éclaté il y a dix ans. Les Syriens qui vivent à l'étranger pourront voter le 20 mai.

Le groupe de défense rappelle que des enquêteurs internationaux sont parvenus à démontrer qu'Al-Assad et ses troupes avaient commis des crimes de guerre contre des civils, en utilisant des armes chimiques, à de nombreuses reprises.

Les conclusions de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques ont été contestées par Al-Assad et ses alliés, qui nient le recours à de telles armes contre des civils.

En attendant, les pourparlers de l'ONU s’enlisent car Al-Assad bénéficie du soutien d’États qui disposent du droit de veto au Conseil de sécurité, comme la Russie, la Chine ou l'Iran.

Le Réseau affirme que les crimes contre les Syriens se poursuivent. Depuis l’élection d’Al-Assad en 2014 pour son actuel mandat de sept ans, près de 48 000 civils syriens ont été tués dans ce conflit, dont plus de 8 000 enfants. Par ailleurs, selon l’organisme qui partage sa base de données avec l'ONU, plus de 44 000 personnes ont été victimes de disparitions forcées.

À ce jour, plus de deux douzaines de candidats ont postulé pour participer au scrutin du mois prochain. Abdel Ghany explique qu'aucun d'entre eux ne représente une véritable concurrence pour Bachar al-Assad.

Selon la Constitution de 2012, les candidats doivent avoir vécu en Syrie au cours des dix dernières années, ce qui, concrètement, empêche tout membre de l'opposition de se porter candidat contre Al-Assad.

Parmi les autres exigences d’éligibilité figure l’approbation de la candidature par le Parlement, alors que la majorité des députés sont des membres du parti au pouvoir.

Si le conflit armé a baissé d’un cran, la Syrie reste déchirée. Des milliers de soldats étrangers sont postés partout dans le pays, et plus de 30% du territoire échappe au contrôle d’Al-Assad, ce qui représente près de 7 millions d’habitants.

Quatre provinces n’auront pas droit aux urnes car elles sont sous le contrôle des forces kurdes ou de celles de l’opposition, révèle Abdel Ghany.

«Compte-t-il devenir le président de certaines parties de la Syrie [seulement]?», s’interroge-t-il en parlant d’Al-Assad.

 

Cet article est la traduction d'un article paru sur Arab News.


Gaza: Netanyahu promet qu'Israël entrera dans Rafah, «avec ou sans accord» de trêve avec le Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de remporter une « victoire totale » dans la guerre (Photo, Reuters).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de remporter une « victoire totale » dans la guerre (Photo, Reuters).
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  • «L'idée que nous allons arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question»
  • «Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord»

JÉRUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis mardi que l'armée israélienne entrerait dans Rafah, localité du sud de la bande de Gaza, qu'un accord de trêve pressenti soit conclu ou non avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"L'idée que nous allons arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord (de trêve), afin d'obtenir une victoire totale", a déclaré M. Netanyahu, cité dans un communiqué publié par son cabinet, à des représentants de familles d'otages à 


Selon David Cameron, le Hamas doit accepter l’accord de trêve et être exclu de la direction de Gaza  

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
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  • Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages
  • «Le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a affirmé le Premier ministre pakistanais

RIYAD: Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens.

S’exprimant lors d’une réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, l’ancien Premier ministre britannique a déclaré que le groupe militant palestinien avait reçu «une offre très généreuse de cessez-le-feu soutenu de quarante jours, ainsi que la libération de milliers de prisonniers palestiniens potentiels, en échange de la libération de ces otages».

Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages, dans le cadre d’une guerre qui dure dans l’enclave depuis sept mois environ et qui a éclaté après que des militants ont tué près de 1 200 personnes dans le sud d’Israël le 7 octobre.

«J’espère que les dirigeants du Hamas accepteront cet accord. À vrai dire, tous les regards devraient être rivés sur eux aujourd’hui et toute la pression mondiale exercée pour leur demander d’accepter cet accord», a soutenu M. Cameron. Ce dernier a jouté que la proposition conduirait à «l’arrêt des combats, tant souhaité par nous tous».

L’Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent depuis des mois de négocier un accord entre Israël et le Hamas, mais, ces derniers jours, une certaine effervescence diplomatique semble suggérer un nouvel élan vers l’arrêt des hostilités.

Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré qu’un changement radical de mentalité était nécessaire, tant du côté israélien que palestinien, pour que l’État palestinien puisse voir le jour.

Pour que naisse un «horizon politique en faveur d’une solution à deux États», avec une Palestine indépendante coexistant avec Israël, «les responsables du 7 octobre et la direction du Hamas devront quitter Gaza et il faudra démanteler les infrastructures du groupe terroriste à Gaza», a-t-il indiqué.

«Il faudrait garantir un avenir politique pour le peuple palestinien, mais assurer à tout prix également la sécurité d’Israël. Ces deux objectifs doivent aller de pair», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui a rejoint Cameron au sein du panel, a évoqué ce que les décideurs politiques devaient faire pour dynamiser la croissance mondiale. Il est même allé plus loin et a déclaré que, sans paix, le monde ne pourrait se concentrer sur le développement économique.

«Je tiens à être très clair: le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a-t-il insisté.

M. Sharif a précisé que le conflit entre la Russie et l’Ukraine avait déjà mis en garde contre l’incidence du conflit sur la croissance. Selon lui, cette guerre a provoqué une montée en flèche des prix des produits de première nécessité, exacerbé l’inflation et entraîné des répercussions sur les importations ainsi que sur les exportations de produits alimentaires et de matières premières.

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, a fait écho aux propos du dirigeant pakistanais. Il a fait savoir que les niveaux de croissance économique actuels étaient inférieurs à ceux qui étaient souhaités. Il a ajouté qu’une productivité accrue et une collaboration mondiale étaient indispensables pour améliorer la situation.

«La productivité doit augmenter. Nous devons nous concentrer sur les outils et sur les interventions qui nous aideront à accroître notre productivité», a-t-il souligné.

«Ensuite, la question est de savoir si nous préférons la collaboration ou la fragmentation. Un monde plus fragmenté est un monde à faible croissance et la fragmentation entraîne des coûts élevés. Sans collaboration, nous ne pouvons atteindre des taux de croissance plus élevés pour l’économie mondiale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken se rend en Jordanie pour discuter de l'aide humanitaire à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
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  • En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi
  • Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se rend mardi en Jordanie pour discuter des moyens d'accroître l'aide humanitaire à la bande de Gaza, et remercier discrètement le royaume pour son aide lors de l'attaque iranienne sans précédent contre Israël à la mi-avril.

M. Blinken s'est envolé dans la matinée pour Amman après s'être entretenu avec les dirigeants des pays arabes du Golfe à Ryad, en Arabie saoudite, dans le cadre de sa septième tournée dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi, ainsi que Sigrid Kaag, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour la bande de Gaza.

M. Blinken se rendra ensuite en Israël où il abordera les négociations en cours visant à instaurer une trêve dans la bande de Gaza et obtenir une libération des otages qui y sont retenus depuis le 7 octobre.

Colère grandissante  

Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas, tout en exhortant son proche allié à faire plus pour protéger les civils.

"Le président Biden a insisté pour qu'Israël prenne des mesures spécifiques, concrètes et mesurables, afin de mieux répondre aux souffrances humanitaires, aux dommages causés aux civils et à la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza", a affirmé M. Blinken à ses homologues du Golfe à Ryad.

"Nous avons constaté des progrès mesurables au cours des dernières semaines, notamment l'ouverture de nouveaux points de passage, une augmentation du volume des livraisons d'aide vers Gaza et à l'intérieur de Gaza, et la construction du couloir maritime américain, qui sera ouvert dans les semaines à venir", a-t-il déclaré.