Le Liban condamne «tout ce qui porte atteinte» à l’Arabie saoudite

L'Arabie saoudite a interdit l'importation des produits agricoles en provenance du Liban, après que les autorités ont saisi une cargaison de grenades truffée de stupéfiants à Dammam. (Photo fournie)
L'Arabie saoudite a interdit l'importation des produits agricoles en provenance du Liban, après que les autorités ont saisi une cargaison de grenades truffée de stupéfiants à Dammam. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 28 avril 2021

Le Liban condamne «tout ce qui porte atteinte» à l’Arabie saoudite

  • Le président Michel Aoun a dirigé une réunion de haut niveau à Beyrouth afin de trouver une solution aux problèmes des frontières poreuses
  • L'Arabie saoudite a interdit l'importation de produits agricoles en provenance du Liban

BEYROUTH: Le Liban a condamné mardi le trafic de stupéfiants et «tout ce qui porte atteinte à la sécurité et à la stabilité du Royaume ainsi qu’à la sécurité de son peuple».

L'Arabie saoudite a interdit l'importation de produits agricoles en provenance du Liban, après que les autorités ont saisi une cargaison de grenades remplie de stupéfiants à Dammam.

Le ministre libanais de l’Intérieur, Mohammed Fahmi, a eu pour mission d’informer la partie saoudienne des mesures prises pour lutter contre la contrebande.

Fahmi, qui a appelé le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lui a affirmé que le «Liban condamne le trafic de stupéfiants, et tout ce qui porte atteinte à la sécurité et à la stabilité du Royaume ainsi qu’à la sécurité de son peuple».

Le président Michel Aoun a dirigé une réunion de haut niveau à Beyrouth afin de faire face à l’impact économique de cette interdiction et trouver une solution aux problèmes des frontières poreuses.

Mais la déclaration publiée par la suite a été critiquée, car elle ignore les activités de contrebande à partir de la Syrie, ainsi qu’à travers les passages légitimes dont certains seraient gérés par le Hezbollah.

Les Organisations économiques libanaises, présidées par l'ancien ministre Mohammed Choucair, préviennent que l'État et ses institutions demeurent «en jeu». Elles ont également critiqué les méthodes adoptées par les autorités pour faire face aux défis en cours, «notamment en annonçant des positions flamboyantes» qui n’ont plus aucune valeur au niveau national ou international. Elles espèrent que les recommandations formulées au cours de la réunion déboucheront sur des mesures pratiques de lutte contre la drogue et les trafiquants, le contrôle des passages légaux et la fermeture des passages illégaux.

«Ainsi, l'État peut protéger sa réputation, sa dignité, son économie et ses relations extérieures, en particulier avec les pays frères.» Les Organisations craignent que «l’apathie» ne permette aux criminels de «défier davantage l'État» et de persister dans leurs activités. Elles ont de plus appelé à des mesures de répression policière: poursuivre les trafiquants et les passeurs de drogue et les traduire en justice, impliquer l'armée et les services de sécurité afin d’empêcher la contrebande à la frontière entre le Liban et la Syrie, contrôler les ports, dresser une liste d'exportateurs de bonne réputation et enfin équiper les ports et les passages frontaliers avec des scanners.

«Nous travaillons avec l'Arabie saoudite depuis quarante ans sans le moindre problème», se désole Naïm Khalil, qui dirige le Syndicat des exportateurs et importateurs de fruits et légumes.

Il exige que l’État fournisse des «scanners sophistiqués, des chiens policiers et un personnel fort et vigilant dans le port, car les choses sont désormais hors de contrôle».

Ibrahim Tarshishi, chef de l’Association des agriculteurs de la Bekaa, rappelle que quarante camions chargés de produits libanais se trouvent entre le port de Djeddah, le port de Beyrouth et les frontières syro-libanaises.

Il demande de passer au crible les exportateurs et de prioriser les entreprises de bonne réputation. «Quant aux entreprises qui sont entrées récemment sur le marché, elles n'ont ni solde bancaire ni immatriculation commerciale. Nous espérons également que leurs certificats d’origine seront vérifiés.»

De nombreux agriculteurs ont souligné que les rumeurs selon lesquelles l'interdiction servirait à réduire les prix sont inexactes.

Les agriculteurs espèrent que «les mesures conduiront à arrêter les sociétés fictives qui exportent des produits agricoles, alors que nous ne connaissons même pas leurs propriétaires. La compagnie Cedar, responsable de l'expédition des grenades, fait partie de ces entreprises».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan : au moins 14 civils tués par les paramilitaires en fuyant une ville assiégée du Darfour, selon une ONG

Des membres du Croissant-Rouge soudanais transportent dans un sac les restes exhumés d'une tombe improvisée pour être réinhumés au cimetière local d'al-Azhari, dans la banlieue sud de Khartoum, le 2 août 2025. (Photo d'Ebrahim Hamid / AFP)
Des membres du Croissant-Rouge soudanais transportent dans un sac les restes exhumés d'une tombe improvisée pour être réinhumés au cimetière local d'al-Azhari, dans la banlieue sud de Khartoum, le 2 août 2025. (Photo d'Ebrahim Hamid / AFP)
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  • Selon l'ONG Emergency Lawyers, qui documente les atrocités depuis le début de la guerre, l'assaut des FSR « a causé la mort d'au moins 14 civils et blessé des dizaines d'autres ». Plusieurs civils ont également été arrêtés.
  • Ces derniers jours, les paramilitaires ont lancé une nouvelle offensive contre la ville d'el-Facher, qu'ils assiègent depuis mai 2024 sans parvenir à la prendre à l'armée. 

KHARTOUM,SOUDAN : Une ONG a indiqué  lundi qu'au moins 14 civils avaient été tués dans l'ouest du Soudan par les paramilitaires, en guerre contre l'armée soudanaise, alors qu’ils tentaient de fuir la ville assiégée d'el-Facher, capitale du Darfour-Nord.

Jeudi, l'administration politique des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) avait appelé les civils à quitter el-Facher pour se rendre au village de Qarni, situé juste à la sortie de la ville, où l'attaque est survenue samedi.

Selon l'ONG Emergency Lawyers, qui documente les atrocités depuis le début de la guerre, l'assaut des FSR « a causé la mort d'au moins 14 civils et blessé des dizaines d'autres ». Plusieurs civils ont également été arrêtés, ajoute l'ONG.

« Les victimes avaient quitté El-Facher pour fuir le siège et les combats qui s'intensifiaient », a-t-elle précisé.

L'AFP n'a pas pu vérifier dans l'immédiat le bilan et les circonstances de l'attaque, la vaste région du Darfour étant coupée des communications et largement inaccessible aux journalistes.

Ces derniers jours, les paramilitaires ont lancé une nouvelle offensive contre la ville d'el-Facher, qu'ils assiègent depuis mai 2024 sans parvenir à la prendre à l'armée. 

Les familles ont survécu grâce à de la nourriture pour animaux, dont une pénurie a été annoncée la semaine dernière par les autorités locales.

L'ONU a à plusieurs reprises alerté sur le sort de centaines de milliers de civils piégés à el-Facher, dernière capitale du Darfour à ne pas être tombée aux mains des FSR, engagées depuis avril 2023 dans un conflit avec l'armée.

- Appel à évacuer -

La semaine dernière, l'administration politique des FSR a appelé les civils à évacuer el-Facher et à rejoindre le village de Qarni.

« Je vous exhorte à quitter El-Facher et à vous diriger vers la région de Qarni, la porte nord-ouest de la ville, où se trouvent nos forces et celles de la coalition Tasis, qui assureront votre sécurité », a déclaré jeudi dans une vidéo Al-Hadi Idris, gouverneur du Darfour nommé par les FSR.

Tasis est une coalition politique dominée par les FSR qui a nommé, fin juillet, les dirigeants d'un gouvernement installé à Nyala, la capitale de l'État du Darfour-Sud.

Ce gouvernement n'a toutefois reçu aucune reconnaissance internationale. Mercredi, l'Union africaine a appelé ses membres à « ne pas reconnaître ce prétendu gouvernement parallèle ». 

Selon Al-Hadi Idris, les forces alliées aux FSR offriraient un passage sécurisé vers des zones comme la ville occidentale de Tawila, « tout comme elles ont sécurisé des milliers de personnes ayant quitté El-Facher ces six derniers mois ».

Dans la localité de Tawila, des centaines de milliers de personnes sont confrontées à une grave épidémie de choléra, selon l'ONU, après avoir survécu aux attaques des FSR contre les camps de déplacés autour d'el-Facher en avril.

La guerre, entrée dans sa troisième année, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, l'ONU décrivant « la pire crise humanitaire au monde ».

Le pays reste fracturé : l'armée contrôle le centre, l'est et le nord du Soudan, tandis que les paramilitaires tiennent la quasi-totalité du Darfour à l'ouest, à l'exception d'el-Facher, ainsi que certaines parties du sud.

Les deux camps ont été accusés de viser des civils, de bombarder aveuglément des zones habitées et d'empêcher l'acheminement de l'aide humanitaire. Les paramilitaires sont tout particulièrement accusés de commettre des violences sexuelles systématiques, des pillages et du nettoyage ethnique.


L'Algérie nettoie ses plages face à une algue brune invasive

Des bénévoles retirent des amas d'algues invasives Rugulopteryx okamurae, originaires d'Asie de l'Est, échouées sur la plage d'Al-Marsa à Alger, le 30 juillet 2025. (Photo AFP)
Des bénévoles retirent des amas d'algues invasives Rugulopteryx okamurae, originaires d'Asie de l'Est, échouées sur la plage d'Al-Marsa à Alger, le 30 juillet 2025. (Photo AFP)
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  • À Sidi Fredj, célèbre station balnéaire située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, des dizaines de volontaires et de membres d'associations ratissent le rivage et ramassent la « Rugulopteryx okamurae », son nom scientifique, par pelletées.
  • À Marseille, en France, ainsi qu'en Espagne, la présence de cette algue a également été signalée ces dernières années. 

ALGER, ALGERIE : Sur certaines plages d'Algérie, l'algue brunâtre a recouvert le sable doré et donné à l'eau de mer un aspect boueux. Face à cette espèce invasive, les autorités ont lancé une campagne de nettoyage, avec l'aide de bénévoles et de tractopelles.

À Sidi Fredj, célèbre station balnéaire située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, des dizaines de volontaires et de membres d'associations ratissent le rivage et ramassent la « Rugulopteryx okamurae », son nom scientifique, par pelletées.

Selon le Dr Lamia Bahbah, enseignante-chercheuse affiliée à l'École nationale supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (Enssmal), la présence de cette algue originaire de l'océan Pacifique a été détectée fin 2023 sur la côte centre.

L'espèce a rapidement proliféré, menaçant l'écosystème local. Elle est particulièrement reconnaissable à son odeur nauséabonde.

« Quand elle échoue sur le rivage, on ne peut pas se baigner », regrette Salim Hemmedi, un vacancier de 43 ans. Mais grâce à cette campagne, qui se poursuit jusqu'au 16 août, « nous espérons que la situation s'améliorera pour que nous puissions profiter » et que « les enfants puissent nager en toute tranquillité ». 

En visite sur une plage, la ministre de l'Environnement, Nadjiba Djilali, a voulu rassurer.

« Les eaux sont-elles adaptées à la baignade ? Oui », a-t-elle affirmé à la presse.

« Ces algues vont-elles provoquer des allergies chez les baigneurs ? À l'heure actuelle, non », a-t-elle insisté.

- Invasion -

Mais ces algues ont fortement proliféré par rapport aux années précédentes, a averti Youcef Segni, ingénieur maritime et biologiste en laboratoire.

« Elles envahissent les lieux de vie d'autres algues dans les fonds marins, ce qui conduit à la disparition de ces algues indigènes, puis à celle d'animaux comme les poissons », explique-t-il.

À Marseille, en France, ainsi qu'en Espagne, la présence de cette algue a également été signalée ces dernières années. 

En février, le club de football espagnol Betis Séville a lancé un nouveau maillot fabriqué à partir de la « Rugulopteryx okamurae » afin de sensibiliser le public à la crise écologique provoquée par cette algue sur la côte andalouse.

Selon le ministère algérien de l'Environnement, la présence d'algues a été observée dans trois des quatorze wilayas (préfectures) côtières du pays, dont la capitale, avec seize plages concernées.

Selon le Dr Bahbah, stopper la prolifération de cette algue est « malheureusement impossible à ce stade ». Cela est notamment dû à son mode de reproduction « sexué et asexué » : « un petit fragment détaché peut vivre longtemps et donner naissance à un nouvel individu ».

La température de la mer Méditerranée et les moyens de transport maritime (elle peut s'accrocher aux coques des bateaux) favorisent également sa propagation.

En Algérie, pour éviter que les amas d'algues récupérés ne se décomposent sur les plages, des camions et des tractopelles sont venus les transporter.

« Cette algue brune, Rugulopteryx okamurae, qui vient du Japon, on va la combattre. Le réseau de surveillance des macro-algues toxiques et invasives suit régulièrement son expansion, son développement et son évolution », affirme Fella Zaboudj, ingénieure d'État en sciences marines.

Des études sont en cours pour voir si elle peut être valorisée, notamment comme engrais.


Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les otages à Gaza selon l'ambassadeur israélien

Une vue générale montre une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des civils dans les conflits armés, au siège de l'ONU à New York, le 23 mai 2023. (AFP)
Une vue générale montre une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des civils dans les conflits armés, au siège de l'ONU à New York, le 23 mai 2023. (AFP)
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  • Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, quelques jours après la publication de vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis.
  • Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « pour fournir de la nourriture » et « un traitement médical » aux otages.

NATIONS-UNIES, ETATS-UNIS : Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra mardi une réunion d'urgence sur la question des otages à Gaza, a annoncé dimanche l'ambassadeur d'Israël, alors que l'indignation quant à leur sort dans l'enclave ravagée par la guerre et menacée de famine ne cesse de croître.

Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, quelques jours après la publication de vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis.

M. Danon a précisé que le Conseil allait « se réunir ce mardi pour une réunion d'urgence sur la situation désastreuse des otages à Gaza ».

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant ces deux otages israéliens très affaiblis par le mouvement islamiste palestinien Hamas et son allié du Jihad islamique a provoqué un vif émoi et ravivé en Israël le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour libérer ces captifs, enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « pour fournir de la nourriture » et « un traitement médical » aux otages.

Peu après, la branche armée du Hamas a affirmé être prête à répondre « positivement » à toute demande du CICR, mais a exigé au préalable « l'ouverture de corridors humanitaires (…), pour le passage de nourriture et de médicaments » dans la bande de Gaza. 

Les Brigades Qassam « ne privent pas délibérément les prisonniers de nourriture », a soutenu le mouvement, ajoutant que les otages « ne recevront aucun traitement de faveur tant que le blocus et la politique de famine se poursuivront ».

Les vidéos publiées par le Hamas font référence à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza.

Selon l'ONU, ce territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une « famine généralisée ».

Les organisations internationales dénoncent les entraves répétées des autorités israéliennes, qui alimentent le chaos. Selon des sources humanitaires et des experts, l'aide, qui arrive au compte-gouttes, est également pillée par des gangs dans le plus grand chaos.