Dix ans après la mort de Ben Laden, une direction d'Al-Qaïda affaiblie

PETE SOUZA / THE WHITE HOUSE / AFP
PETE SOUZA / THE WHITE HOUSE / AFP
Short Url
Publié le Mercredi 28 avril 2021

Dix ans après la mort de Ben Laden, une direction d'Al-Qaïda affaiblie

  • Al-Qaïda tient entre les mains d'un vieux monsieur malade, voire mourant
  • Un désintérêt relatif peut-être lié à l'affaiblissement progressif de la centrale jihadiste, coïncidant avec l'émergence fulgurante du groupe Etat islamique (EI)

PARIS: Al-Qaïda restera comme la première centrale jihadiste planétaire, responsable des pires attentats de l'histoire moderne. Mais dix ans après la mort de son fondateur Oussama ben Laden, l'organisation ne s'est pas trouvée de successeur à sa mesure.

Gestionnaire sans charisme, théoricien rébarbatif, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri qui lui a succédé est terré depuis des années, possiblement autour de la frontière afghano-pakistanaise. Et l'organisation a, avec lui, perdu de sa superbe. "Al-Qaïda centrale est l'ombre de ce qu'elle a été", tranche pour l'AFP Barak Mendelsohn, professeur à l'université Haverford de Pensylvannie. "Le plus grand succès de Zawahiri est d'avoir maintenu Al-Qaïda vivante". 

Le disciple de Ben Laden, âgé de 69 ans, a dû pour se faire multiplier les "franchises" et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l'Afghanistan, en Syrie et en Irak. Et accepter que celles-ci s'émancipent, jusqu'à réduire la direction d'Al-Qaïda au rang de "conseil consultatif" selon Barak Mendelsohn. 

"Al-Qaïda est devenue de plus en plus décentralisée, l'autorité reposant principalement dans les mains des responsables de ses filiales", renchérit le think-tank spécialisé Counter Extremism project (CEP), qui attribue à Zawahiri un rôle majeur dans la réorganisation de nombreux groupes jihadistes.  

Fin 2020, des sources bien informées avaient donné crédit à des rumeurs le donnant mort d'une maladie cardiaque. Zawahiri est réapparu depuis dans une vidéo dénonçant le sort réservé en Birmanie à la minorité musulmane des Rohingyas. Mais ses propos assez flous et l'absence de date certifiée n'ont permis ni d'écarter, ni de confirmer sa disparition. 

 

 

Pakistan: le docteur Afridi, bouc émissaire dans la mort de Ben Laden

Présenté en héros aux Etats-Unis, mais rejeté comme un traître au Pakistan, le docteur Shakeel Afridi a déjà payé un prix très lourd pour son rôle dans la mort d'Oussama ben Laden. Dix ans après, son supplice semble pourtant encore loin d'être fini.

En organisant une fausse campagne de vaccination contre l'hépatite C, ce médecin pakistanais a aidé la CIA à localiser Ben Laden à Abbottabad, dans le nord du Pakistan, où le chef d'Al-Qaïda allait être tué par forces spéciales américaines le 2 mai 2011.

Emprisonné depuis lors, il est détenu à l'isolement dans une prison de la province du Pendjab (centre). Et rien ne laisse penser qu'il sera exonéré un jour par la justice pakistanaise. Il passe aujourd'hui son temps à compter les jours, que rien ne différencie les uns des autres.

"Soyons clair: Afridi a payé le prix le plus élevé pour le raid contre OBL", a expliqué à l'AFP Michael Kugelman, directeur adjoint Asie au Wilson Center de Washington. "Il est devenu le bouc émissaire".

L'AFP a reconstitué le quotidien de M. Afridi grâce à des entretiens avec son frère et son avocat, le docteur n'étant à autorisé à parler à personne d'autre que sa famille et ses défenseurs.

Pour s'entretenir physiquement, il tourne en rond dans sa cellule de deux mètres sur deux et fait de temps en temps des pompes, selon sa famille. Il a un exemplaire du Coran, mais n'a le droit à aucun autre livre.

Quelques fois par semaine, il se rase en présence d'un garde, mais n'est pas autorisé à avoir le moindre contact avec les autres détenus.

Les membres de sa famille peuvent lui rendre visite deux fois par mois, mais doivent rester derrière une grille métallique et ne peuvent échanger avec lui en pachto, leur langue maternelle.

« Donner une leçon » 

"Les autorités carcérales nous ont dit que nous ne pouvons pas parler de politique, ni de la situation à l'intérieur de la prison", a raconté son frère, Jamil Afridi.

Originaire des zones tribales du nord-ouest du Pakistan, le médecin était bien placé, avec sa maîtrise du pachto, pour aider la CIA qui se rapprochait de la cachette de Ben Laden.

L'agence américaine n'avait plus besoin que d'une preuve matérielle de la présence à Abbottabad du cerveau des attentats du 11 septembre 2001. Elle a donc demandé à Shakeel Afridi de lancer une fausse campagne de vaccination pour obtenir un échantillon d'ADN d'une personne vivant dans sa résidence.

Le rôle exact joué par le docteur dans l'identification de Ben Laden n'est pas clairement établi. Mais il fut arrêté par les autorités pakistanaises quelques semaines plus tard.

Il n'a jamais été condamné en lien avec la mort de Ben Laden. Mais il a écopé d'une peine de 33 ans de prison pour avoir financé un groupe extrémiste, en vertu d'une obscure loi datant de l'époque coloniale.

Les administrations américaines successives ont protesté contre le sort qui lui était réservé. Au fil des ans, l'éventualité d'un échange de prisonniers a été évoquée, mais aucun accord n'a jamais été conclu.

"Aujourd'hui, il n'est gardé en prison que pour bien donner la leçon à chaque Pakistanais de ne pas coopérer avec une agence de renseignement occidentale", a affirmé à l'AFP, Husain Haqqani, qui était l'ambassadeur pakistanais aux États-Unis en 2011.

"Au lieu de dire la vérité sur la présence de Ben Laden au Pakistan, les autorités ont fait du Dr Afridi un bouc émissaire", a-t-il lui aussi considéré.

« Un crime impardonnable »

Le 10e anniversaire de la disparition de Ben Laden intervient quelques semaines après que le président américain Joe Biden a confirmé le retrait complet des troupes américaines d'Afghanistan d'ici le 11 septembre.

En justifiant ce départ dans un discours à la Nation, M. Biden a cité la mort de Ben Laden comme la preuve, à ses yeux, que les États-Unis avaient depuis longtemps déjà accompli l'objectif initial de l'invasion de l'Afghanistan. Sans surprise, il n'a pas mentionné le nom de Shakeel Afridi.

"Le retrait d'Afghanistan et l'abaissement des liens avec le Pakistan que cela pourrait provoquer, suggère qu'Afridi n'est plus une question aussi sensible qu'il l'a été par le passé", a estimé M. Kugelman.

Au Pakistan, où la spectaculaire intervention d'Abbottabad fut vécue comme une humiliation, laissant des traces profondes dans ses relations avec les États-Unis, peu de gens prêtent encore attention au sort de M. Afridi.

"Quand quelqu'un travaille pour un service de renseignement étranger, c'est l'un des crimes les plus impardonnables qui soient", a déclaré à l'AFP Asad Durrani, un ancien chef des puissants services secrets pakistanais, pour qui l'arrestation de M. Afridi lui a probablement évité d'être lynché. 

Mais même dix ans après, l'héritage de Shakeel Afridi continue à être ressenti au Pakistan. La ruse américaine a ébranlé la confiance dans la vaccination dans le pays, où nombre de familles continuent à refuser que leurs enfants soient vaccinés contre des maladies comme la polio.

Des dizaines de vaccinateurs ont été tués ces dix dernières années et ils continuent toujours à être attaqués.

Dans sa prison, Shakeel Afridi reste lui coupé du monde, passant ses journées à marcher dans sa cellule ou à réciter ses prières.

« Limité, sclérosé »

Des conjectures qui interviennent juste après la mort, en août dernier, d'Abou Mohammed al-Masri. Le numéro deux d'Al-Qaïda a été abattu à Téhéran par des agents israéliens lors d'une mission secrète commanditée par Washington, selon le New York Times. L'Iran a démenti.

La tête de la centrale tient donc entre les mains d'un vieux monsieur malade, voire mourant, certes considéré comme l'un des concepteurs des attentats du 11-septembre 2001, signature fondamentale d'Al-Qaïda, mais dépourvu de l'aura macabre de Ben Laden.

Le théoricien à la barbe fournie et aux larges lunettes, aisément reconnaissable à sa bosse sur le front, signe de grande piété, était entré dès l'âge de 15 ans chez les Frères musulmans et a survécu à 40 ans de jihad, une rarissime longévité.

Paradoxalement, les Etats-Unis offrent 25 millions de dollars pour sa capture, un record, tout en semblant se désintéresser de lui. Jamais Washington n'a semblé le traquer comme il l'avait fait avec son prédécesseur.  

 Une « surprise » possible 

Un désintérêt relatif peut-être lié à l'affaiblissement progressif de la centrale jihadiste, coïncidant avec l'émergence fulgurante du groupe Etat islamique (EI). Car après avoir présidé pendant cinq ans (2014-2019) aux destinées d'un califat auto-proclamé aussi vaste que le Royaume-Uni, entre Irak et Syrie, l'EI a volé la vedette à sa concurrente, notamment via une communication active sur les réseaux sociaux.

Les deux organisations sont aujourd'hui en conflit idéologique et militaire sur de nombreux terrains. Al-Qaïda est donc confrontée au défi de rester vivante. 

Un nom semble tenir la corde pour la diriger dans un avenir proche, selon les experts: Saif al-Adel. Cet ancien lieutenant-colonel des Forces spéciales égyptiennes s'est engagé dans les années 80 au sein du Jihad islamique égyptien (JIE). Arrêté une première fois puis relâché, il a gagné l'Afghanistan et rejoint Al-Qaïda, à l'instar de Zawahiri. 

"Adel a joué un rôle un rôle crucial dans la construction des capacités opérationnelles d'Al-Qaïda et a rapidement grimpé dans la hiérarchie", écrit le CEP, soulignant son rôle de formateur de certains pirates de l'air du 11-septembre. En 2018, un rapport des Nations unies affirmait qu'il était en Iran, où il s'était établi depuis des années.

Mais "une surprise est possible" si la nouvelle génération de l'organisation monte au créneau, prévient Barak Mendelsohn, qui rappelle que l'aura d'Adel reste incertaine au sein des jeunes combattants. Or, ils sont aujourd'hui plus nombreux de par le monde qu'au moment du décès de Ben Laden.

"Il est important de différencier l'organisation Al-Qaïda du mouvement qu'il a fondé", relève à cet égard Colin Clarke, directeur de recherche au think-tank américain Soufan Center. "Pour certains, l'organisation dirigée par Oussama Ben Laden est une relique d'une ère révolue. Mais elle a démontré par le passé sa remarquable résilience", estime-t-il. 

"Il est trop tôt pour écrire la nécrologie du groupe".


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

Short Url
  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.