Les collectivités attendent un plan de relance qui tire les leçons de la crise

Les gens portent des masques en se promenant dans une rue à côté d'un panneau indiquant "Ici, le port du masque est obligatoire" à Nantes,  le 21 août 2020 (Loic Venance / AFP)
Les gens portent des masques en se promenant dans une rue à côté d'un panneau indiquant "Ici, le port du masque est obligatoire" à Nantes, le 21 août 2020 (Loic Venance / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 22 août 2020

Les collectivités attendent un plan de relance qui tire les leçons de la crise

  • Le gouvernement dévoilera mardi lors du conseil des ministres de la rentrée son plan de 100 milliards d'euros pour redresser l'économie
  • "Les mairies font déjà beaucoup plus que leur part"

PARIS : Des relocalisations, du soutien à l'économie circulaire, la 4G dans les zones rurales, ou encore des accès simplifiés aux aides européennes: les collectivités attendent du plan de relance du gouvernement, qui sera présenté mardi, qu'il tire "les leçons de la crise" sanitaire.

"Nous espérons que le plan de relance soit à la hauteur des enjeux et qu'il considère réellement l'échelon régional comme un partenaire important", affirme à l'AFP Jules Nyssen, délégué général de Régions de France. 

Le gouvernement dévoilera mardi lors du conseil des ministres de la rentrée son plan de 100 milliards d'euros pour redresser l'économie, qui a subi de plein fouet la crise du coronavirus au printemps, avec une contraction attendue du PIB de 11% cette année. 

"On va sans doute beaucoup parler de relocalisation, de territoires, d'économie circulaire", estime M. Nyssen, en allusion notamment aux problèmes d'approvisionnement en masques rencontrés au début de l'épidémie, souhaitant que "les leçons de la crise soient tirées".  

"Nous espérons que le modèle économique qui sera derrière le plan de relance reposera plus sur les territoires de façon à être moins dépendant des grands flux de la mondialisation", explique-t-il. 

A ses yeux, il ne s'agit pourtant pas "de tourner le dos à la mondialisation, mais de réinstaller des activités économiques dans les territoires, de leur donner plus de sens". 

Les attentes des régions sont apparemment en ligne avec la volonté de favoriser les relocalisations exprimée à plusieurs reprises par le gouvernement depuis le début de la crise, la question de la dépendance à l'étranger s'étant posée posée de façon aiguë, notamment dans le secteur pharmaceutique. 

Des compensations pour les mairies

A l'échelon des municipalités, les élus attendent plus d'autonomie pour faire face à la crise. "Nous demandons à ce que nous soyons à la manoeuvre, qu'il y ait un peu de liberté pour les communes à mettre en place des soutiens différenciés pour les petits commerces", a expliqué à l'AFP Agnès Le Brun, porte-parole et vice-présidente de l’Association des Maires de France (AMF).

Comme la France devrait aussi bénéficier de 40 milliards d'euros du plan de relance européen, Mme Le Brun saisit l'opportunité pour demander "un accès beaucoup plus simplifié aux financements européens de la part des communes. En France, on est les rois de la complexification", ironise-t-elle. 

Mais les maires redoutent aussi que la relance économique les contraigne à assurer de nouvelles responsabilités sans en avoir forcément le financement. 

"Nous sommes pris en étau", dénonce la porte-parole de l'AMF. "Les dotations ont été diminuées d'année en année avec une augmentation des responsabilités sans les compensations qui allaient avec", s'insurge-t-elle. 

"Les mairies font déjà beaucoup plus que leur part" dans la gestion de la crise, assure la porte-parole de l'AMF, qui exige que "toutes des charges induites par la crise sanitaire soient intégralement compensée aux communes par l'Etat".

Dans les villages ruraux, les maires souhaitent que la relance de l'économie fasse avancer des demandes qui "traînent en longueur" depuis des années, affirme à l'AFP Cédric Szabo, directeur de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). 

Il cite comme exemple "la question du très haut débit et de la 4G" pour que les communes rurales puissent aussi bénéficier d'un accès aux technologies. "Notre pays est loin d'être en tête de peloton sur ce dossier", souligne-t-il.

Mais il attend aussi du plan de relance qu'il soutienne les municipalités "à reconvertir et à transformer leurs villages autour de la question du maintien des personnes âgées".

Et aussi des aides à "la rénovation des coeurs de village à travers les mécanismes de rénovation du bâti public ou de l'ancien et privé. Aujourd'hui, c'est une opportunité formidable", souligne M. Szabo. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com