Après l'interview du prince héritier, les chefs d'entreprise saoudiens voient de grandes opportunités en perspective

Bien que le Royaume n'ait pas l'intention de cesser prochainement de se concentrer sur le pétrole, il cherche à maximiser les avantages qu'il tire du secteur, tels que les industries en aval (Photo, Archive)
Bien que le Royaume n'ait pas l'intention de cesser prochainement de se concentrer sur le pétrole, il cherche à maximiser les avantages qu'il tire du secteur, tels que les industries en aval (Photo, Archive)
Waleed Bakarman, le directeur financier de Raseel Holding Co.
Waleed Bakarman, le directeur financier de Raseel Holding Co.
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Publié le Jeudi 29 avril 2021

Après l'interview du prince héritier, les chefs d'entreprise saoudiens voient de grandes opportunités en perspective

  • Les experts félicitent le prince héritier pour ses plans économiques et leur mise en œuvre jusqu'à présent
  • Si la vente d'Aramco est finalisée, cela entraînerait de grandes opportunités pour le groupe et pour le Royaume

RIYAD: Les experts saoudiens de divers domaines ont salué les commentaires du prince héritier, Mohammed ben Salmane, au cours d’un entretien télévisé mardi à l’occasion du 5e anniversaire du lancement du projet Vision 2030. 

Naif Aldandeni, spécialiste des stratégies énergétiques, déclare que le prince héritier a soulevé de nombreux points concernant l’avenir du pétrole dans le cadre des plans économiques du Royaume. 

«Si nous remontions dans le temps, le pétrole a sans aucun doute grandement servi l'Arabie saoudite», souligne le prince héritier. «Mais nous savons que l'Arabie saoudite a été un pays établi avant le pétrole.» 

Bien que le Royaume n'ait pas l'intention de cesser prochainement de se concentrer sur le pétrole, il cherche à maximiser les avantages qu'il tire du secteur, tels que les industries en aval», note M. Aldandeni. 

«Nous ne devons pas nous y fier», déclare le prince héritier lors de son entretien de quatre-vingt-dix minutes. «Un autre élément lié au secteur pétrolier: lorsque vous vous concentrez sur l'aval, votre rentabilité augmente.» 

Pour les analystes de l’énergie, l’un des moments forts de l'entretien fut lorsque le prince héritier Mohammed ben Salmane a révélé que les responsables du Royaume étaient en discussion pour la vente d’une part de 1 % de la compagnie pétrolière Saudi Aramco. L’introduction en bourse en 2019 de la plus grande compagnie pétrolière du monde constituait le pilier du programme de diversification économique du Royaume, qui vise également à stimuler les investissements étrangers. 

Bien que le prince héritier n'ait pas cité le pays ou la société participant aux discussions, il a déclaré qu'il existe également d'énormes opportunités pour Aramco de se développer dans différents secteurs – du transport maritime aux gazoducs et aux câbles. 

«Nous voulons augmenter les bénéfices que nous tirons du pétrole pour les orienter vers les industries manufacturières et autres, puis créer de nouvelles opportunités en dehors du secteur pétrolier afin de diversifier notre économie», explique-t-il. 

M. Aldandeni annonce que si la vente d'Aramco est finalisée, cela entraînerait de grandes opportunités pour Aramco et le Royaume. 

 

EN BREF

  • Les analystes saluent le projet de vente de la participation de 1 % de Saudi Aramco. 
  • Les experts considèrent le programme Shareek comme un catalyseur pour stimuler la croissance du secteur privé. 
  • Les efforts du gouvernement pour stimuler le secteur immobilier ont été salués. 

Waleed Bakarman, directeur financier de Raseel Holding Co., déclare que le nouveau programme Shareek devrait aider les entreprises du secteur privé à créer des opportunités de croissance et d'expansion en interagissant davantage avec le secteur public pour créer des emplois. 

Le secteur public peut bénéficier des capacités techniques et financières du secteur privé pour atteindre ses objectifs dans des domaines tels que la santé, l'éducation, les infrastructures et autres, souligne M. Bakarman. Cependant, ajoute-t-il, le secteur public doit offrir des incitations afin de stimuler et encourager les entreprises privées à rejoindre le programme. 

Khaled al-Mobaid, PDG de Menassat Realty Co., indique que le domaine immobilier constitue la deuxième plus grande ressource économique après le pétrole. Au cours de ces quatre dernières années, le gouvernement a publié plus de 50 lois et règlements régissant ce secteur afin de le stimuler et l'encourager à contribuer à résoudre la crise du logement, ajoute-t-il. 

Il estime qu'il existe encore de grandes opportunités sur le marché de l’immobilier, qui rencontre une forte demande. 

Le Dr Abdallah Baeshen, conseiller financier, précise que le prince héritier a systématiquement abordé l'emploi sous différents angles au cours de son interview, en indiquant que les ressources humaines sont le pilier le plus important du développement dans le Royaume, après l'eau et les ressources naturelles. 

«Le prince héritier a courageusement admis qu'il n’est pas acceptable de voir le chômage atteindre 14 % dans une économie qui dispose d'énormes ressources humaines», déclare M. Baeshen. 

Faisal al-Fadl, secrétaire général du Saudi Green Building Forum, souligne que la capitale du pays, Riyad, devient «un leader mondial de la production et de la consommation solaires, tout en faisant de grands progrès dans la préservation des espaces ouverts». 

Il félicite le prince héritier d’avoir investi «des centaines de millions de riyals afin de revitaliser ses bâtiments, ses parcs et ses quartiers tout en construisant certains des projets les plus écologiques du Royaume». 

Abdelaziz Aloqail, membre du conseil d'administration de la société Environmental Green Horizons, rejoint l’avis du prince héritier lorsqu'il déclare que l'homme n'est pas isolé de l'environnement dans lequel il vit, mais qu'il en fait partie. 

«Chaque être humain a le droit de vivre dans un environnement propre et durable qui offre une qualité de vie et protège les droits des générations futures à vivre dans un environnement similaire», selon M. Aloqail. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com