L'oxygène saoudien sauve les vies dans une Inde ravagée par le Covid-19

Un patient atteint de la Covid-19 quitte un hôpital de New Delhi le 24 avril 2021 (Photo, AFP)
Un patient atteint de la Covid-19 quitte un hôpital de New Delhi le 24 avril 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 avril 2021

L'oxygène saoudien sauve les vies dans une Inde ravagée par le Covid-19

  • Les expéditions d'oxygène du Royaume atténuent la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une flambée dévastatrice de cas
  • La coopération pendant la pandémie a encore renforcé les liens historiquement forts entre l'Inde et l'Arabie saoudite

NEW DELHI: Sous le choc d'une vague dévastatrice de cas de coronavirus, l'Inde a reçu près de 80 tonnes métriques d'oxygène de l'Arabie saoudite afin d’atténuer la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une vague mortelle de Covid-19.

Les images de la première expédition de réservoirs cryogéniques et de bouteilles d'oxygène médical à destination d'un port indien ont suscité un élan de gratitude et de soulagement sur les réseaux sociaux de la population locale.

La pénurie catastrophique d’oxygène en Inde souligne la gravité de la crise du coronavirus qui ravage le deuxième pays le plus peuplé du monde. Les chaînes d'approvisionnement fragiles n'ont pas réussi à suivre le rythme de la demande croissante, exerçant une pression accrue sur les systèmes de santé, les crématoriums et le gouvernement fédéral.

L'Inde a enregistré près de 18,7 millions de cas de la Covid-19, juste derrière les États-Unis, et plus de 207 000 décès à ce jour. Dans ces circonstances, l'envoi d'oxygène saoudien arrive juste à temps.

Les liens commerciaux et culturels entre l'Inde antique et la région arabe remontent à près de 5 000 ans. Des relations diplomatiques officielles entre New Delhi et Riyad ont été établies peu après l'indépendance de l'Inde en 1947. Aujourd'hui, l'Arabie saoudite est l'un des principaux fournisseurs de pétrole de l'Inde ainsi que l'un de ses principaux partenaires commerciaux.

 L'Inde a reçu près de 80 tonnes métriques d'oxygène de l'Arabie saoudite afin d’atténuer la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une vague mortelle de Covid-19. (Photo fournie)
 L'Inde a reçu près de 80 tonnes métriques d'oxygène de l'Arabie saoudite afin d’atténuer la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une vague mortelle de Covid-19. (Photo fournie)

Les relations bilatérales ont atteint de nouveaux sommets en février 2019 lorsque le prince héritier Mohammed ben Salmane a effectué une visite à New Delhi. Les deux pays ont signé des accords d'investissement d'une valeur de 100 milliards de dollars dans les domaines de l'énergie, du raffinage, de la pétrochimie, des infrastructures, de l'agriculture et de l’industrie. Une proposition du conseil de partenariat stratégique s'est concrétisée en octobre de la même année.

Depuis l'année dernière, la pandémie confirme que les relations entre l'Inde et l'Arabie saoudite appliquent le dicton «c'est dans le besoin que l'on reconnaît ses amis». En tant que plus grand fabricant de vaccins au monde, le Serum Institute of India (SII), une société de biotechnologie et de produits pharmaceutiques basée à Pune, a jusqu'à présent fourni à l'Arabie saoudite 3 millions de doses du vaccin Oxford-AstraZeneca.

Mais à présent, c’est le tour de l'Inde de faire appel aux pays amis pour compenser le déficit massif de matériel médical. Ils ont répondu à cet appel en envoyant de l'oxygène liquide, des concentrateurs d'oxygène et des réservoirs d'oxygène cryogénique, des kits de test de diagnostic et des respirateurs artificiels, ainsi que des équipements de protection individuelle. De plus, les États-Unis ont «identifié des sources de matières premières spécifiques requises de toute urgence à la fabrication du vaccin Covishield (Oxford-AstraZeneca) en Inde».

À partir de cette semaine, le Gujarat enregistre à lui seul au moins 100 décès et près de 15 000 nouveaux cas de la Covid-19 chaque jour. La situation dans l’État du premier Ministre Narendra Modi est désormais si précaire que les hôpitaux sont contraints de refuser des patients, incapables d’offrir des lits ou d’offrir suffisamment d’oxygène.

Afin d’alléger la pression sur les hôpitaux, les mosquées du Gujarat ont créé leurs propres salles de Covid-19, équipées de réservoirs d’oxygène offerts par des alliés régionaux, afin d’aider les personnes en détresse respiratoire aiguë. La mosquée Dar Al-Ouloum, dans la ville de Vadodara, peut accueillir plus de 1 000 lits, mais doit limiter l’accueil de ses patients en raison de la pénurie sévère.

Un patient respire à l'aide de l'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte pour les sikhs, à l'intérieur d'un pousse-pousse motorisé à Ghaziabad. (Photo, AFP)
Un patient respire à l'aide de l'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte pour les sikhs, à l'intérieur d'un pousse-pousse motorisé à Ghaziabad. (Photo, AFP)

«Nous n’exploitons que 142 lits, dont 120 seulement sont équipés de raccords d’oxygène», explique à Arab News Ashfaq Malek Tandalja, membre du comité exécutif de Dar Al-Ouloum. «Lors de la première vague de Covid-19, nous exploitions une installation de 1 000 lits, mais cette fois, nous ne le pouvons pas en raison de la pénurie d'oxygène dans l'État».

Tandalja a également ajouté: «Grâce à l'oxygène en provenance d'Arabie saoudite et d'autres pays, nous pouvons envisager d'agrandir les installations. Et dans les prochains jours, nous allons sûrement le faire, car les gens ont vraiment besoin de plus de lits».

«L'Arabie saoudite a répondu à la crise à laquelle l'Inde est confrontée, et elle nous aide avec de l'oxygène. Ce geste va certainement sauver de nombreuses vies et familles», affirme-t-il.

Mercredi, les autorités indiennes ont signalé un record quotidien de plus de 360 000 nouveaux cas et 3 050 décès environ sur le territoire, bien qu’un grand nombre d’experts pensent que le vrai chiffre est beaucoup plus élevé.

Le taux de nouveaux cas s'est accéléré ces dernières semaines au moment où le pays densément peuplé, et qui compte 1,3 milliard de personnes, est aux prises avec une deuxième vague beaucoup plus agressive. La capitale New Delhi, qui est parmi les plus touchées avec un taux d'infection d'environ 36%, s’est vue strictement confinée il y a une semaine.

La semaine dernière, au moins cinquante patients gravement malades sont décédés dans deux hôpitaux de la ville en raison de la pénurie. Mahendra Chouhan a perdu sa femme dimanche, alors qu'il cherchait désespérément de l'oxygène ou un lit dans un hôpital. «J'ai couru dans tous les sens pour trouver de l'oxygène. Mais au moment où je l'ai obtenu, ma femme s'était effondrée», dit-il à Arab News.

«L’oxygène fourni par de l’Arabie saoudite va sauver tant de vies. Le gouvernement a en effet besoin du soutien des pays étrangers afin de survivre à cette crise».

Les patients atteints du coronavirus Covid-19 respirent à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara à Ghaziabad. (Photo, AFP)
Les patients atteints du coronavirus Covid-19 respirent à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara à Ghaziabad. (Photo, AFP)

Les pénuries sont en grande partie le résultat de problèmes logistiques et d'une mauvaise gestion bureaucratique, car les approvisionnements n'arrivent pas à atteindre les zones les plus démunies.

Bien que l'Inde soit un important producteur d'oxygène, produisant environ 7 000 tonnes métriques par jour, les hôpitaux dépendent généralement de camions qui parcourent de longues distances pour se réapprovisionner.

De plus, un nouveau variant du virus a fait irruption dans le sous-continent, et qui semble être le résultat d’une double mutation, soulevant des doutes sur l'efficacité future du déploiement, déjà lent, du vaccin en Inde.

Avant même que la pandémie ne frappe, l’infrastructure de santé du pays n’était pas en mesure de répondre à des demandes de cette ampleur. Aujourd'hui, le système de santé publique de nombreux États s'est pratiquement effondré.

«Au Gujarat, la situation est vraiment effrayante, et le chaos règne partout», se désole la Dr Mona Desai, présidente de l'Association médicale d'Ahmedabad, à Arab News. «Les lits d'hôpitaux et l'oxygène sont rares, ce qui entraîne la perte de nombreuses vies précieuses».

Les hôpitaux d'Ahmedabad, qui comptent 5,5 millions de personnes, se replient sous une flambée record de cas du coronavirus. «Outre le manque de lits, la ville est également à bout d'oxygène», a révélé Desai. «Le geste de l’Arabie saoudite contribuera à coup sûr à sauver de nombreuses vies. Ce soutien intervient à un moment où l'Inde est sous le choc d'une grave crise de l'oxygène», dit-elle.

Le 25 avril, l'Arabie saoudite a envoyé une première expédition de quatre réservoirs cryogéniques ISO de Dammam au port de Mundra au Gujarat. L'approvisionnement en matériel saoudien s’est effectué en collaboration avec le conglomérat indien Adani Group, ainsi que la multinationale britannique de produits chimiques Linde.

«L'ambassade de l'Inde est fière de s'associer avec Adani Group et M/s Linde afin d’expédier 80 tonnes métriques d'oxygène liquide en Inde», affirme la mission diplomatique dans un tweet. Elle a de plus remercié le ministère de la Santé de l'Arabie saoudite «pour toute son aide, son soutien et sa coopération».

Deux jours auparavant, l'Inde a lancé vendredi l’opération «oxygène maitri» ou «l’amitié de l’oxygène» afin de contacter un nombre de pays et se procurer le gaz vital.

Le 23 avril, le ministère indien de l'Intérieur a annoncé qu'il était en pourparlers pour acheter des réservoirs d'oxygène de grande capacité. Le lendemain, l'armée de l'air indienne a apporté de Singapour quatre réservoirs cryogéniques dédiés au transport du gaz.

«À un moment où tout le pays est confronté à de graves pénuries d'oxygène, entraînant la mort de centaines de personnes, l'aide saoudienne est digne de louanges », a déclaré le Dr Harijit Singh Bhatti, président du Forum Progressive Medicos and Scientists basé à New Delhi, à Arab News.

«Ce qui est important maintenant, c'est de sauver autant de vies que possible. L'approvisionnement locale en oxygène a augmenté. Mais avant cela, le soutien étranger reste crucial».

Il ne fait aucun doute que lorsque le pire sera passé, les relations indo-saoudiennes émergeront comme une amitié éprouvée par le temps et les circonstances.

Anil Wadhwa, ancien diplomate et chercheur principal à la Vivekananda International Foundation, un groupe de réflexion sur les politiques publiques à New Delhi, a déclaré que le geste de Riyad en cette période de crise «créera sans doute une impression plus favorable du Royaume» en Inde. 

«L’aide du gouvernement saoudien est symbolique car elle représente la volonté du Golfe et du monde arabe de venir en aide à l’Inde en cas de besoin».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël visé par des missiles iraniens après une quatrième nuit de frappes sur l'Iran

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
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  • L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive
  • La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés

JERUSALEM: L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait.

La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés.

Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.

A Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.

La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays.

Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol 

Israël a dit viser des "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est.

Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.

Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions.

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications.

Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

"Bruit terrible" 

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir.

Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

"Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays.

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".

"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam.

Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.

Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Appels à négocier 

Egalement dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième  ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre).

Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".

 


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com