«Les Enfants de l’Ennemi», raconte la mission d’un grand-père qui veut sauver ses petits-enfants de Daech

Le film a été présenté en première mondiale au Festival du film documentaire de Copenhague CPH: DOX. Photo Fournie
Le film a été présenté en première mondiale au Festival du film documentaire de Copenhague CPH: DOX. Photo Fournie
Short Url
Publié le Mardi 04 mai 2021

«Les Enfants de l’Ennemi», raconte la mission d’un grand-père qui veut sauver ses petits-enfants de Daech

  • En voyageant à travers l'Irak vers la Syrie, son périple est marqué par la culpabilité d'avoir perdu une fille, ainsi que par l'incertitude
  • Le film de Muller ne dramatise pas, ce qu’une version romancée de l’histoire l’aurait obligé à faire

CHENNAI: L'un des aspects les plus émouvants du documentaire «Les Enfants de l'Ennemi», de l'auteur suédo-chilien Gorki Glaser-Muller, est l'amour parental et la compassion pour un enfant.

Le film, qui a été récemment présenté en première mondiale au Festival du film documentaire de Copenhague CPH:DOX, va encore plus loin en transmettant le message que les enfants ont toujours besoin de soins et de compréhension, même si leurs parents ont commis des crimes horribles.

Muller suit son ami, et «héros» de son documentaire, Patricio Galvez, un musicien suédo-chilien âgé d’une cinquantaine d’années et atteint d'une maladie cardiaque, alors qu'il part à la recherche de ses sept petits-enfants.

L'histoire est bien connue en Suède parce que leur père, Michael Skramo, a rejoint Daech et a voyagé avec sa jeune épouse radicalisée, Amanda, et quatre enfants, à Raqqa en Syrie, en 2014. Le couple a eu trois autres enfants en Syrie, alors que leur père était devenu un recruteur actif pour le groupe terroriste, utilisant les réseaux sociaux pour accroître ses effectifs.

Le film de Muller commence avec le grand-père Galvez qui regarde des photos de ses petits-enfants qui lui ont été envoyées par Amanda, séries de photos qui se sont arrêtées net quand elle et son mari ont été tués, laissant derrière eux sept orphelins.

Chez lui à Göteborg, Galvez mène une vie malheureuse, se languissant d'une fille qu'il adorait et souhaitant ardemment voir ses enfants. Musicien aux manières douces, il dit: «Penser que ma fille a rejoint cette secte terroriste est horrible. Mais les enfants n’ont rien à voir avec cela, ils ne doivent pas souffrir.»

photo
C'est ce sentiment d'humanité qui rend ce documentaire captivant de 95 minutes si important et si puissant. Photo Fournie

C'est ce sentiment d'humanité qui rend ce documentaire captivant de 95 minutes si important et si puissant.

Le gouvernement suédois était peu disposé à l'aider à ramener les enfants à la maison, et Galvez s'est rendu compte qu'il aurait à se battre seul. Il s’envole ainsi en 2019 pour Erbil, en Irak, avec Muller, qui était une de ses connaissances. Le documentaire le suit alors qu’il est assis dans des chambres d'hôtel, dans de longues nuits solitaires, entouré des jouets et des vêtements qu'il avait achetés pour les enfants.

En voyageant à travers l'Irak vers la Syrie, son voyage est marqué par la culpabilité d'avoir perdu une fille, ainsi que par l'incertitude. Son introspection sur la radicalisation de sa fille constitue une grande partie du récit, et celle qui évite de façon heureuse à ce documentaire d'être une mission de sauvetage banale conduite par un super héros.

photo
C'est une œuvre qui pousse à la réflexion, et qui arrive en temps opportun pour ouvrir le débat sur la manière de traiter les enfants des combattants de Daech. Photo Fournie

Le film retrace un voyage de 45 jours horriblement tortueux et rempli de périls, mais qui voit finalement Galvez retrouver ses sept petits-enfants. Cela relève du miracle, et cet élément emporte les spectateurs au-delà des gros titres - l'histoire a été largement couverte dans les médias - et met en lumière la dure réalité de vies innocentes vivant dans un camp sordide, et payant pour les actions de leurs parents.

Le film de Muller ne dramatise pas, ce qu’une version romancée de l’histoire l’aurait obligé à faire. Il a confié qu'il était dans une certaine mesure «un poisson hors de l'eau dans cette odyssée» car il était d’abord et surtout un réalisateur de longs métrages, tout en admettant que sa connaissance de la situation en Irak et en Syrie était insuffisante.

«Pour être honnête, j'étais terrifié à l'idée d'y aller. J'avais peur pour ma vie», a-t-il déclaré aux médias. Cette émotion sert toutefois le film en montrant à quel point Muller s’était investi dans cette mission, de nombreux spectateurs sympathisant avec eux lorsque, après une avancée, le grand-père et le réalisateur fondront en larmes.

C'est une œuvre qui pousse à la réflexion, et qui arrive en temps opportun pour ouvrir le débat sur la manière de traiter les enfants des combattants de Daech - et de plus dans un monde où la virulence et la haine sont souvent l'émotion dominante. C'est un débat qui devait avoir lieu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Abou Dhabi accueillera la première de «F1 The Movie» avec Brad Pitt en juin prochain

La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière. Il s'associe à une écurie de course en difficulté et à une recrue de premier plan jouée par Damson Idris. (Photo fournie)
La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière. Il s'associe à une écurie de course en difficulté et à une recrue de premier plan jouée par Damson Idris. (Photo fournie)
Short Url
  • «F1 The Movie» a été en partie tourné au Grand Prix d'Abou Dhabi l'année dernière
  • La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière

ABOU DHABI: Le film de Brad Pitt sur la Formule 1 sera présenté en première régionale à Abou Dhabi le 25 juin, avant sa sortie officielle au Moyen-Orient le 26 juin.

Réalisé par Joseph Kosinski et produit par Jerry Bruckheimer et le septuple champion de F1 Lewis Hamilton, «F1 The Movie» a été en partie tourné au Grand Prix d'Abou Dhabi l'année dernière.

La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière, et qui s'associe à une équipe de course en difficulté et à une recrue de premier plan jouée par Damson Idris.

Les acteurs et l'équipe reviendront à Abou Dhabi pour la première du tapis rouge après 29 jours de tournage dans l'émirat, notamment sur le circuit de Yas Marina et à l'aéroport international de Zayed. La production a mobilisé 284 membres de l'équipe locale et 15 stagiaires, avec le soutien du partenaire local Epic Films et du système de rabais de la Commission du film d'Abou Dhabi.

Mohamed Dobay, de l'Autorité des médias créatifs, a qualifié ce retour de «moment de clôture approprié» pour un projet qui a eu un impact significatif sur l'économie créative d'Abou Dhabi. Le film est l'une des 180 productions majeures soutenues par la Commission du film d'Abou Dhabi depuis 2013.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Live-action « Lilo & Stitch » : « amour et authenticité » au cœur de la réalisation, selon le producteur

Le classique animé de Disney "Lilo & Stitch", qui raconte l'histoire d'une fillette hawaïenne orpheline de six ans et de son animal de compagnie extraterrestre perturbateur, est prêt à captiver une fois de plus le public. (Fourni)
Le classique animé de Disney "Lilo & Stitch", qui raconte l'histoire d'une fillette hawaïenne orpheline de six ans et de son animal de compagnie extraterrestre perturbateur, est prêt à captiver une fois de plus le public. (Fourni)
Short Url
  • Le classique animé de Disney « Lilo & Stitch » est prêt à captiver une fois de plus le public grâce à une adaptation en prises de vue réelles qui sort cette semaine
  • Le réalisateur Dean Fleischer Camp et le producteur Jonathan Eirich partagent un amour profond pour le film original, sorti en 2002

DUBAI : Le classique animé de Disney « Lilo & Stitch » - qui raconte l'histoire d'une petite Hawaïenne orpheline de six ans et de son animal de compagnie extraterrestre perturbateur - est prêt à captiver une fois de plus le public grâce à une adaptation en prises de vue réelles qui sort cette semaine.

Le réalisateur Dean Fleischer Camp et le producteur Jonathan Eirich partagent un amour profond pour le film original, sorti en 2002.

« Cela a toujours été mon film d'animation Disney préféré. Je l'ai vu à sa sortie et j'en suis immédiatement tombé amoureux, comme tant d'autres », a confié Fleischer Camp à Arab News.

« Il s'agit vraiment de trouver des conteurs qui sont des fans de l'original, qui peuvent l'honorer de sorte que chaque choix en cours de route soit fait avec amour et authenticité », a expliqué Eirich en qualifiant la signature avec Fleischer Camp de "kismet". « Si vous faites cela correctement, et que vous faites ce que vous aimez, alors j'espère que le public ressentira la même chose », a-t-il ajouté.

Eirich a noté la nostalgie croissante qui entoure Stitch, en observant comment le personnage apparaît de plus en plus dans la culture populaire.  

« Nous avons commencé à voir des sacs à dos et des produits dérivés partout. Nous avons senti que c'était le bon moment pour revisiter cette histoire, mais nous savions que nous devions faire les choses correctement. Nous nous sommes demandé quels éléments les fans seraient contrariés de perdre ». Cette philosophie a guidé le processus de création, garantissant que le film serait à la fois familier et nouveau.  

Certains moments emblématiques de la version animée n'étaient pas négociables. La scène du hamac avec Nani, la grande sœur de Lilo, qui chante, et la scène finale sur la plage étaient particulièrement importantes.

« La scène où Nani chante "Aloha Hawaii" était un véritable déchirement dans la version originale, et c'est un moment magnifique. Mais il semble aussi qu'avec une adaptation en prises de vues réelles, il est possible de l'approfondir et d'en faire quelque chose de nouveau, tout en capturant le bel esprit de cette scène », a déclaré Fleischer Camp.

Pour Eirich, la célèbre citation de Stitch sur le fait de trouver sa propre "famille" a été clairement retenue.  

« Brisé mais toujours bon » devait absolument figurer dans le film, a-t-il lancé. « C'est le cœur de l'histoire. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cannes: Assange sur la Croisette pour promouvoir un documentaire à son sujet

Le fondateur de Wikileaks Julian Assange, "rétabli" de ses nombreuses années d'enfermement selon sa femme Stella Assange, était à Cannes mercredi pour la projection d'un documentaire à son sujet, avec des images inédites. (AFP)
Le fondateur de Wikileaks Julian Assange, "rétabli" de ses nombreuses années d'enfermement selon sa femme Stella Assange, était à Cannes mercredi pour la projection d'un documentaire à son sujet, avec des images inédites. (AFP)
Short Url
  • Le documentariste Eugene Jarecki, qui a été récompensé d'un Golden Globe mardi à Cannes pour l'ensemble de son oeuvre, souhaite présenter une nouvelle image de l'ancien hacker de 53 ans et ses "qualités héroïques"
  • Ce dernier a été libéré d'une prison britannique de haute sécurité en juin dernier après un accord avec le gouvernement américain qui souhaitait le traduire en justice pour avoir publié des informations diplomatiques et militaires top secrètes

CANNES: Le fondateur de Wikileaks Julian Assange, "rétabli" de ses nombreuses années d'enfermement selon sa femme Stella Assange, était à Cannes mercredi pour la projection d'un documentaire à son sujet, avec des images inédites.

Venu promouvoir le film du réalisateur américain Eugene Jarecki "The six billion dollar man", l'activiste australien, dont les ennuis judiciaires ont pris fin en juin 2024 après cinq années en prison en Grande-Bretagne, n'a pas souhaité s'exprimer directement, se réservant pour "quand il se sentira prêt", a indiqué son épouse à l'AFP.

Il est tout de même apparu lors d'une séance photo mardi vêtu d'un t-shirt blanc portant les prénoms d'enfants palestiniens tués à Gaza en représailles aux attaques du 7 octobre.

Le documentariste Eugene Jarecki, qui a été récompensé d'un Golden Globe mardi à Cannes pour l'ensemble de son oeuvre, souhaite présenter une nouvelle image de l'ancien hacker de 53 ans et ses "qualités héroïques", contrant les idées reçues sur Assange, dont les méthodes et la personnalité ont fait une figure controversée.

Ce dernier a été libéré d'une prison britannique de haute sécurité en juin dernier après un accord avec le gouvernement américain qui souhaitait le traduire en justice pour avoir publié des informations diplomatiques et militaires top secrètes.

L'activiste a passé cinq ans derrière les barreaux en Angleterre, s'opposant par tous les moyens à son extradition vers les Etats-Unis, après être resté sept ans reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres, où il avait demandé l'asile politique.

Aujourd'hui, "nous vivons au milieu d'une nature luxuriante (en Australie). Julian adore passer du temps dehors. (...) Il s'est vraiment rétabli physiquement et mentalement", s'est réjouie Stella Assange, avocate hispano-suédoise qui a défendu son mari devant les tribunaux.

Correa présent

"Je pense que Julian Assange s'est mis en danger pour le principe d'informer le public sur ce que les entreprises et les gouvernements du monde entier font en secret," a pour sa part déclaré Jarecki à l'AFP.

Toute personne prête à sacrifier des années de sa vie pour des principes doit être considérée comme quelqu'un avec des "qualités héroïques", a poursuivi le réalisateur de 55 ans.

Son film comprend des images intimes fournies par Stella Assange, qui avait rejoint Wikileaks en tant que conseillère juridique. L'avocate a eu deux enfants avec son mari alors qu'il se trouvait dans l'ambassade d'Equateur à Londres.

L'actrice Pamela Anderson, une amie d'Assange, et le lanceur d'alerte Edward Snowden apparaissent également dans le documentaire.

Jarecki ne s'attarde pas sur les zones d'ombre de son protagoniste, notamment lorsqu'il a mis des vies en danger en publiant des câbles diplomatiques américains non caviardés, avec les noms d'informateurs, y compris des militants des droits humains.

Le réalisateur rejette également tout lien entre Wikileaks et les services secrets russes au sujet de la fuite des e-mails du parti démocrate juste avant la présidentielle américaine de 2016, qui a débouché sur la défaite d'Hillary Clinton face à Donald Trump.

Le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté sur l'ingérence russe dans cette élection, a découvert des preuves indiquant que les renseignements militaires russes avaient piraté le Parti démocrate pour ensuite transférer les informations à Wikileaks.

"En dehors de déclarations de gens du Parti démocrate, nous n'avons trouvé aucune trace d'un lien entre Wikileaks et la Russie", a assuré Jarecki.

L'ancien président de gauche d'Equateur Rafael Correa, qui a offert l'asile à Assange dans son ambassade londonienne, est également présent pour la première cannoise.