Un cinéaste iranien emprisonné risque la mort, affirme l'ONU

Le cinéaste Mohammad Nourizad. (Photo, Les licences Creative Commons/ Wikimedia Commons/Diyarenoon)
Le cinéaste Mohammad Nourizad. (Photo, Les licences Creative Commons/ Wikimedia Commons/Diyarenoon)
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Publié le Mercredi 05 mai 2021

Un cinéaste iranien emprisonné risque la mort, affirme l'ONU

  • Les experts des droits de l’homme de l’ONU affirment que refuser à Mohammed Nourizad des soins médicaux requis relève de la torture
  • L'homme de 68 ans a été emprisonné après avoir cosigné une lettre appelant à un changement constitutionnel et à la démission du chef suprême de l'Iran.

NEW YORK: Des experts des droits de l'homme à l'ONU ont appelé mardi les autorités iraniennes à libérer immédiatement le cinéaste et militant politique Mohammed Nourizad.

Ils ont averti que sa santé et sa vie sont désormais en danger s'il n’a pas accès au traitement médical requis. Ils ont également révélé que son cas est emblématique de la situation à laquelle de nombreux militants politiques en détention sont confrontés en Iran.

«Il est clair que l’état de santé de Mohammad Nourizad ne lui permet pas de rester en prison», indique le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, dans un communiqué conjoint avec d’autres experts.

Le communiqué cite les conclusions de la propre organisation médicale légale de la justice iranienne et d’autres professionnels de la santé, et qui expliquent que la santé de Nourizad s’est détériorée au point où le refus de soins médicaux adéquats peut constituer «de la torture et d’autres formes de traitements cruels, inhumains et dégradants».

«Nous sommes sérieusement préoccupés par les mauvais traitements infligés à Mohammad Nourizad,     et par son emprisonnement continu pour avoir simplement exprimé son opinion», ont-ils ajouté.

Le cinéaste de 68 ans a été condamné en février 2020 pour des accusations liées à une lettre ouverte que lui et 14 autres militants avaient signée en juin de l'année précédente, et qui appelait à un changement constitutionnel et à la démission du chef suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Tous les signataires ont d’ailleurs été arrêtés.

Nourizad a été condamné à plusieurs peines, dont sept ans et demi de prison pour «appartenance à un groupe illégal dans l'intention de perturber la sécurité nationale», et un an et demi pour s'être engagé avec des groupes d'opposition dans une «campagne de propagande» contre l'État.

Pendant sa détention, Nourizad a entamé des grèves de la faim et refusé de prendre des médicaments. La tentative la plus récente a débuté le 10 mars de cette année, pour protester contre son incarcération et les mauvais traitements infligés à sa famille par les autorités. Il aurait en outre tenté de se suicider pendant sa détention et, en février, il a commencé à s'automutiler en guise de protestation.

Les experts de l'ONU rappellent que Nourizad a une maladie cardiaque diagnostiquée, et qu’il a perdu connaissance à plusieurs reprises en prison. Le mois dernier, après un incident de ce genre, il a repris connaissance à temps pour constater qu'on lui injectait une matière non identifiée sans son consentement. Les autorités n'ont pas répondu à sa demande d'enquête sur ces injections, ni offert d'informations sur le produit administré.

Les experts signalent que de nombreuses personnes sont détenues en Iran, simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression. Ils ont rappelé au gouvernement iranien que de telles détentions constituent des violations manifestes de plusieurs de ses obligations en matière de droits humains en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

«Nous restons extrêmement inquiets par les rapports continus faisant état de détenus, notamment ceux emprisonnés pour avoir exercé leurs droits humains, et qui sont privés ou inutilement empêchés de recevoir des traitements médicaux ou des soins adéquats», ont averti les experts.

«Dans les cas extrêmes, le refus d'un traitement médical approprié conduira à une mort certaine. Le gouvernement et l'appareil judiciaire iraniens ont l'obligation de veiller à ce que tous les détenus reçoivent un traitement convenable, conformément non seulement au droit interne, mais également en vertu de ses obligations internationales en matière des droits de l'homme et des règles de Mandela sur les normes minimales de traitement des prisonniers».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et l'Irak signent un protocole d'accord pour lutter contre le trafic de stupéfiants

L'accord a été signé par le ministre saoudien de l'intérieur, le prince Abdulaziz bin Naif, et le ministre irakien de la santé et président de la commission suprême de contrôle des drogues, Saleh Mahdi Al-Hasnawi. (AFP)
L'accord a été signé par le ministre saoudien de l'intérieur, le prince Abdulaziz bin Naif, et le ministre irakien de la santé et président de la commission suprême de contrôle des drogues, Saleh Mahdi Al-Hasnawi. (AFP)
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  • Le protocole d'accord souligne les efforts conjoints pour lutter contre le commerce illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de précurseurs chimiques, a rapporté l'Agence de presse saoudienne
  • L'agence de presse irakienne a indiqué que l'accord comprenait 17 articles clés couvrant un large éventail de mesures de coopération

Le protocole d'accord souligne les efforts conjoints pour lutter contre le commerce illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de précurseurs chimiques, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.
DUBAI : L'Arabie saoudite et l'Irak ont signé mercredi à Riyad un protocole d'accord visant à renforcer la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue et la contrebande.

Le protocole d'accord souligne les efforts conjoints pour lutter contre le commerce illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de précurseurs chimiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

L'agence de presse irakienne a indiqué que l'accord comprenait 17 articles clés couvrant un large éventail de mesures de coopération telles que l'échange de renseignements, la formation technique, les systèmes d'alerte précoce et l'élaboration de stratégies conjointes de prévention et de surveillance. L'accord met également l'accent sur le renforcement de la coordination aux postes frontières, où les deux pays sont confrontés à des défis croissants liés à la contrebande transfrontalière.

L'accord a été signé par le ministre saoudien de l'intérieur, le prince Abdulaziz bin Naif, et le ministre irakien de la santé et président de la commission suprême de contrôle des drogues, Saleh Mahdi Al-Hasnawi.

La cérémonie de signature, à laquelle assistait l'ambassadrice d'Irak en Arabie saoudite, Safia Al-Suhail, intervient alors que la région s'inquiète de plus en plus de l'augmentation des crimes liés à la drogue et de leur impact sur la santé publique et la sécurité nationale.

Le ministère irakien de la santé a déclaré que l'accord reflétait "l'approfondissement des liens bilatéraux et de l'intégration institutionnelle" entre les deux pays dans la lutte contre l'une des menaces transnationales les plus urgentes de la région.


Sissi dénonce une «guerre d'extermination» à Gaza et défend le rôle de l'Egypte

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  • "La guerre en cours à Gaza n'est plus une guerre pour atteindre des objectifs politiques ou libérer des otages uniquement", a déclaré M. Sissi lors d'une conférence de presse avec son homologue vietnamien Luong Cuong
  • "Cette guerre a depuis longtemps dépassé toute logique ou justification et est devenue une guerre de famine et de génocide, ainsi qu'un moyen d'extermination de la cause palestinienne" a-t-il ajouté

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a dénoncé mardi une "guerre de famine et de génocide" en cours à Gaza, tout en réfutant des accusations selon lesquelles l'Egypte empêcherait l'entrée de l'aide humanitaire via le poste-frontière de Rafah.

"La guerre en cours à Gaza n'est plus une guerre pour atteindre des objectifs politiques ou libérer des otages uniquement", a déclaré M. Sissi lors d'une conférence de presse avec son homologue vietnamien Luong Cuong.

"Cette guerre a depuis longtemps dépassé toute logique ou justification et est devenue une guerre de famine et de génocide, ainsi qu'un moyen d'extermination de la cause palestinienne" a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté déclaré mardi qu'Israël devait "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages. Selon la presse israélienne, l'armée pourrait aller jusqu'à occuper l'ensemble de la bande de Gaza.

Fin juillet, après l'annonce par Israël d'une pause limitée des combats, des camions d'aide internationale étaient entrés à Gaza en provenance d'Egypte après avoir franchi le point de passage de Rafah, fermé du côté palestinien depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle en mai 2024.

Le président égyptien a qualifié de "propos irresponsables" des accusations selon lesquelles Le Caire bloquerait l'entrée de l'aide via Rafah, seul point de passage entre Gaza et l'Egypte.

Ce point de passage "n'a jamais été fermé par l'Egypte", a-t-il souligné, affirmant que "depuis 20 ans, le rôle de l'Egypte a été de chercher à calmer tout éventuel conflit".

M. Sissi a expliqué que l'aide humanitaire ne pouvait entrer que "tant qu'aucune force israélienne ne stationnait du côté palestinien" de la frontière, tout en affirmant que plus de 5.000 camions attendent toujours du côté égyptien.

Depuis le début de la guerre en octobre 2023, l'Egypte joue, avec le Qatar et les Etats-Unis, un rôle de médiateur entre Israël et le Hamas, tout en se positionnant publiquement contre le déplacement forcé des Palestiniens vers son territoire.

"L'Egypte restera toujours une porte d'entrée pour l'aide et non une porte pour le déplacement des Palestiniens", a assuré mardi le chef de l'Etat.

Fin juillet, M. Sissi avait exhorté le président américain Donald Trump à agir face à la crise humanitaire à Gaza et affirmé que "le moment est venu de mettre fin à la guerre".


Israël interdit au grand mufti de Jérusalem l'accès à la mosquée Al-Aqsa suite à son sermon sur Gaza

 Cheikh Mohammed Hussein, le grand mufti de Jérusalem et des Territoires palestiniens. (Wafa)
Cheikh Mohammed Hussein, le grand mufti de Jérusalem et des Territoires palestiniens. (Wafa)
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  • L'avocat du cheikh Hussein a déclaré qu'Israël avait étendu l'interdiction initiale de 8 jours à 6 mois
  • Le ministère des dotations et des affaires religieuses de l'Autorité palestinienne a condamné la décision israélienne

LONDRES : Les autorités israéliennes ont prolongé mercredi l'interdiction d'entrée dans la mosquée Al-Aqsa du cheikh Mohammed Hussein, grand mufti de Jérusalem et des territoires palestiniens, en raison d'un sermon prononcé à Gaza.

L'avocat du cheikh Hussein a déclaré qu'Israël avait prolongé de six mois l'interdiction initiale de huit jours d'entrer dans le lieu saint situé à Jérusalem-Est.

Les autorités ont imposé la première interdiction après un sermon du vendredi à la fin du mois de juillet, au cours duquel le cheikh Hussein a dénoncé la politique de famine menée par Israël à l'encontre de deux millions de Palestiniens à Gaza, a rapporté l'agence de presse Wafa. Les forces israéliennes ont convoqué le grand mufti le 27 juillet et lui ont délivré un ordre d'expulsion de huit jours de la mosquée, qui pourrait être renouvelé.

Le ministère des dotations et des affaires religieuses de l'Autorité palestinienne a condamné la décision israélienne.

"L'interdiction du mufti est une tentative évidente de l'occupation (israélienne) de vider Al-Aqsa des autorités religieuses qui s'opposent à ses plans, et de démontrer l'étendue et la portée de ses violations dans la bande de Gaza et en Cisjordanie en général, et dans la mosquée Al-Aqsa en particulier", a déclaré le ministère dans un communiqué.