L'UE promet du social pour mieux sortir de la pandémie

Le sommet de Porto se poursuivra samedi, avec un soutien attendu des Vingt-Sept au «plan d'action» de la Commission qui prévoit trois objectifs à l'horizon 2030. (Photo, AFP)
Le sommet de Porto se poursuivra samedi, avec un soutien attendu des Vingt-Sept au «plan d'action» de la Commission qui prévoit trois objectifs à l'horizon 2030. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 08 mai 2021

L'UE promet du social pour mieux sortir de la pandémie

  • «Nous allons transformer le modèle de gouvernance économique de l'Europe. Il sera plus équilibré, plus juste, moins financier, plus économique et plus social»
  • Von der Leyen a rappelé le plan de relance de 750 milliards d'euros financé par un endettement commun inédit, un symbole de la solidarité européenne

PORTO: Les dirigeants de l'UE, réunis vendredi au Portugal, se sont entendus pour bâtir une Europe plus sociale après les dégâts économiques de la pandémie, mais la route s'annonce longue avant des réalisations concrètes tant les Vingt-Sept sont divisés.

«Nous allons transformer le modèle de gouvernance économique de l'Europe. Il sera plus équilibré, plus juste, moins financier, plus économique et plus social», a déclaré le Premier ministre portugais Antonio Costa, l'hôte du sommet à Porto (nord-ouest).

Il a promis «une Europe meilleure», au terme d'une journée de conférences avec les partenaires sociaux qu'il a qualifiée d'«historique».

«Nous devons trouver le moyen de fournir un salaire décent à toutes les personnes qui travaillent toute la journée pour qu'elles puissent au moins vivre de leur travail», a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Le sommet intervient au moment où l'Europe entrevoit le bout du tunnel, après une année de pandémie de Covid-19 qui augmenté le chômage et la pauvreté. La vaccination rapide de la population et l'allègement progressif des contraintes sanitaires laissent espérer un rebond économique.

Sous le ciel radieux de la cité portuaire, Mme von der Leyen a rappelé les réalisations de l'Europe dans la crise et notamment le plan de relance de 750 milliards d'euros financé par un endettement commun inédit, un symbole de la solidarité européenne.

Le président français Emmanuel Macron a évoqué les chantiers législatifs en cours à Bruxelles pour tenter de mieux protéger les travailleurs des nouvelles plateformes numériques ou imposer une convergence vers le haut des salaires minimum dans l'UE. Sans en occulter les difficultés.

«Résistances et réticences»

«Il y a des résistances, des réticences, des moments de crispation, mais ils sont nécessaires pour qu'il y ait aujourd'hui des avancées», a-t-il dit.

Les pays du sud, comme la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, sont favorables à une harmonisation des salaires minimums. Mais les pays du nord, attachés à leur modèle performant de négociation collective, et ceux de l'est, qui craignent de perdre leur compétitivité, s'y opposent fermement.

Vendredi soir, les chefs d'Etat et de gouvernement devaient encore participer à un dîner de travail et évoquer des sujets internationaux comme les tensions avec la Russie et la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid proposée mercredi par le président américain Joe Biden pour aider les pays pauvres.

Le sommet se poursuivra samedi, avec un soutien attendu des Vingt-Sept au «plan d'action» de la Commission qui prévoit trois objectifs à l'horizon 2030 : augmenter à 78% le taux d'emploi, former chaque année au moins 60% des adultes et réduire de 15 millions le nombre des personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale.

Seule une poignée de dirigeants ont renoncé à aller au Portugal, dont la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui y prennent part à distance.

Dumping fiscal

Des partis de gauche ont organisé un contre-sommet et prévu de manifester samedi dans les rues de Porto. «Le plan d'action de l'UE n'est pas du tout à la hauteur des enjeux», a estimé Leïla Chaibi, une députée de la France Insoumise (gauche radicale) au Parlement européen.

Olivier De Schutter, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme, souligne que 700 000 personnes en Europe dorment à la rue chaque nuit et que plus de 20 millions de travailleurs vivent dans la pauvreté en raison de l'augmentation des formes de travail précaire, notamment dans les nouvelles plateformes numériques.

Il dénonce «la concurrence fiscale» entre Etats, qui les pousse à rogner dans leurs dépenses sociales.

«Nous devons corriger cela», a reconnu Emmanuel Macron, évoquant le projet de taxe numérique soutenu par Paris qui fait l'objet de négociations à l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et entre Européens.

«Il ne peut y avoir de refonte générale de notre modèle social sans repenser notre modèle économique», a estimé Luca Visentini, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats. «Nous devons passer de l'ancien récit fondé sur l'austérité et la discipline budgétaire, uniquement axé sur les profits et la productivité, à une économie au service des personnes».

«L'augmentation des salaires et la redistribution des richesses sont le seul moyen de sortir les gens de la pauvreté», a-t-il lancé.

Samedi se déroulera aussi un sommet UE-Inde en visioconférence pour relancer les relations bilatérales et reprendre des négociations sur un accord de libre-échange suspendues depuis 2013.


Tesla va construire en Chine une usine de stockage d'électricité

Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
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  • Le groupe américain Tesla a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois

NEW YORK: Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques et qui fabrique également des batteries et des panneaux solaires, a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois.

"Tesla a officiellement signé son premier projet d'usine électrique de stockage d'énergie pour le réseau en Chine continentale", a indiqué le groupe sur son compte sur le réseau social chinois Weibo.

Il a précisé que cette installation, qui devrait être "la plus grande" de ce type en Chine, allait "permettre d'ajuster les ressources du réseau électrique et de résoudre efficacement les pressions liées à la fourniture d'électricité en milieu urbain".

Selon le média financier chinois Yicai, le montant du contrat signé par Tesla Shanghai, les autorités de cette grande ville de l'Est de la Chine et la société China Kangfu International Leasing, prévoit des investissements de quatre milliards de yuans, soit un peu moins de 560 millions de dollars.

Tesla a installé une chaîne d'assemblage de véhicules à Shanghai, qui a également produit plus de 100 Megapacks au premier trimestre 2025 destinés à l'exportation, en particulier vers l'Europe.

Un Megapack est une batterie géante qui peut stocker plus de 3,9 mégawattheures (MWh) d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de 3.600 foyers en moyenne pendant une heure, selon le site internet de Tesla.

Le groupe précise que ces blocs, ressemblant à des conteneurs blancs, peuvent être connectés les uns aux autres à l'infini tout en disposant chacun de leur propre dispositif de connectivité.

A ce stade, le groupe américain indique en avoir installé pour l'équivalent de plus de 10 gigawattheures (GWh), notamment dans plusieurs Etats américains comme le Texas (81 unités) et l'Alaska (37 unités) ainsi qu'en Australie (212 unités).

La signature de ce contrat intervient au moment où les relations sont tendues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.

Or le patron de Tesla, le milliardaire Elon Musk, a été un proche conseiller de M. Trump pendant sa campagne pour la Maison Blanche et dirigeait jusqu'à peu la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) ayant pour mission de réduire drastiquement les dépenses fédérales.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans

Jérusalem: Voici les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans.

- "Deux ou trois ans" de retard pour une éventuelle bombe iranienne -

Israël estime avoir "déjà retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour l'Iran de disposer de la bombe atomique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans un entretien au journal allemand Bild publié samedi, jugeant le résultat de l'offensive israélienne "très significatif".

- "Campagne prolongée" -

Israël doit se préparer à une "campagne prolongée" contre l'Iran, a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir dans un message vidéo adressé aux "citoyens d'Israël", appelant la population à se préparer à "des jours difficiles".

- Négocier "sans attendre" -

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté l'Iran à négocier "sans attendre l'arrêt des frappes" israéliennes, après une rencontre à Genève avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Ils ont appelé Téhéran "poursuivre les discussions avec les Etats-Unis" sur son programme nucléaire.

- "Deux semaines" -

Le président américain Donald Trump, qui s'était donné jeudi "deux semaines" pour décider d'une éventuelle participation militaire des Etats-Unis aux frappes contre l'Iran, a affirmé vendredi que cette date butoir était un "maximum" et qu'il pourrait prendre sa décision avant. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a-t-il déclaré.

- Pas de diplomatie avant l'arrêt de "l'agression" -

M. Araghchi a affirmé, lui, que son pays était prêt à "envisager" un retour à la diplomatie avec les Etats-Unis "une fois l'agression" israélienne "stoppée".

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec l'E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a-t-il néanmoins dit.

- Iran: 657 morts selon une ONG -

Au moins 657 civils et militaires ont été tués et plus de 2.000 blessés en Iran par les frappes israéliennes depuis le 13 juin, selon l'organisation Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

- Explosions à Téhéran -

Plusieurs explosions ont été entendues vendredi soir à Téhéran. Les défenses anti-aériennes ont été activées selon un média iranien.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir visé des lanceurs de missiles dans le sud-ouest de l'Iran, et frappé des cibles à Téhéran, Ispahan (centre) et dans l'ouest du pays.

- Inspections "incontestables" -

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a assuré que son organisation pouvait "garantir", par un système d'inspections "incontestables", que l'Iran ne pourrait pas développer l'arme nucléaire.

"Une solution diplomatique est possible si la volonté politique est là. Des éléments d'un accord ont été discutés", a-t-il dit.

- 19 blessés à Haïfa -

L'hôpital Rambam de Haïfa a annoncé avoir pris en charge 19 blessés, dont un dans un état grave, après des tirs de missiles iraniens sur cette ville du nord d'Israël.

- Un 3e porte-avions américain vers le Moyen-Orient -

L'USS Gerald Ford, le dernier-né des porte-avions américains, va prendre la semaine prochaine la route de l'Europe, a annoncé un responsable de la Marine, qui place ainsi un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.


Guerre Iran-Israël: Paris, Berlin et Londres vont faire «une offre de négociation complète» aux Iraniens

Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
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  • "Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes"
  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne

LE BOURGET: Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron.

"Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes et le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation de la région", a insisté le président français, en marge du salon aéronautique du Bourget.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les Européens doivent se coordonner lors d'un déjeuner, avant la rencontre prévue vers 15H00 locales (13H00 GMT).

Le nucléaire iranien "est une menace et il ne faut aucun laxisme en la matière" mais "personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations en cours uniquement", a jugé Emmanuel Macron.

"Il y a des centrales qui sont extrêmement protégées" et "nul ne sait aujourd'hui totalement dire où est l'uranium enrichi à 60% (...). Donc c'est un programme dont il faut reprendre le contrôle aussi par l'expertise technique et la négociation", a-t-il argumenté.

Selon une source diplomatique, cette solution complète consiste par exemple à "définir un cadre de vérification poussée des installations nucléaires iraniennes (...) On pourrait imaginer que l’AIEA (Agence internationale de l'Energie atomique) puisse entrer partout pour des inspections sans préavis".

"Ce serait un modèle d'inspections qui ressemblerait à quelque chose qu’on avait mis en place sur le nucléaire en Irak après 1991 et la guerre du Golfe qui avait vu la défaite de Saddam Hussein", a-t-on ajouté.

Emmanuel Macron a appelé aussi Israël à cesser ses frappes sur "les infrastructures civiles" iraniennes. "Rien ne justifie des frappes sur les infrastructures énergétiques et les populations civiles", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat n'entend pas "oublier non plus la situation à Gaza qui exige aujourd'hui, pour des raisons humanitaires mais sécuritaires également, un cessez le feu le plus rapide, une reprise de l'aide humanitaire et une reprise du travail politique".

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Jeudi, le président américain Donald Trump avait évoqué une possibilité "substantielle" de négociations avec l'Iran et déclaré qu'il déciderait "au cours des deux prochaines semaines" d'une intervention de son pays aux côtés d'Israël.