Les Palestiniens dénoncent la «censure» des réseaux sociaux

La fumée monte à la suite des frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza le 12 mai 2021, au milieu des hostilités israélo-palestiniennes les plus intenses depuis sept ans. (AFP)
La fumée monte à la suite des frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza le 12 mai 2021, au milieu des hostilités israélo-palestiniennes les plus intenses depuis sept ans. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Les Palestiniens dénoncent la «censure» des réseaux sociaux

  • Sada Social, une plateforme destinée à protéger les contenus partagés par les Palestiniens sur Internet, a comptabilisé des centaines de restrictions au cours de la semaine écoulée sur les sujets liés à Cheikh Jarrah et Jérusalem-Est
  • Les réseaux sociaux restent un outil majeur pour les Palestiniens, dont beaucoup estiment que la couverture d'une bonne part des médias traditionnels est pro-israélienne

DUBAÏ: Comptes suspendus sur Twitter ou contenu bloqué sur Instagram, des internautes palestiniens dénoncent la censure dont ils se disent victimes sur les réseaux sociaux, où ils accusent les forces de sécurité israéliennes de répression brutale contre les manifestants à Jérusalem-Est.

La partie palestinienne de la Ville sainte, occupée par Israël, a connu ces derniers jours les violences les plus importantes depuis 2017 autour de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam.

Les tensions ont suivi l'annonce d'une possible expulsion de familles palestiniennes au profit de colons juifs dans le quartier de Cheikh Jarrah, et ont débouché sur une confrontation plus large entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui a fait au moins 50 morts côté palestinien et cinq côté israélien. Sur les réseaux sociaux, les Palestiniens ont largement relayé des photos et des vidéos des forces israéliennes, lourdement armées, dispersant des Palestiniens à Jérusalem-Est.

Amnesty International a de son côté dénoncé un "usage illégal et abusif de la force" par Israël contre des manifestants palestiniens "en grande partie pacifiques".

Sada Social, une plateforme destinée à protéger les contenus partagés par les Palestiniens sur Internet, a comptabilisé des centaines de restrictions au cours de la semaine écoulée sur les sujets liés à Cheikh Jarrah et Jérusalem-Est. 

"Il s'agit de la fermeture de comptes sur Twitter ou Instagram ou du blocage de fonctionnalités sur Instagram, comme la diffusion de vidéos en direct, ou la limitation à l'accès de contenus liés à Cheikh Jarrah, Gaza ou Jérusalem", précise à l'AFP Eyad Rifai, directeur de Sada Social.

 "Bug technique" 

Sada Social accuse le gouvernement israélien d'avoir noué des partenariats avec les grands réseaux sociaux pour "sévir contre le contenu numérique palestinien" mais c'est la première fois que ces restrictions ont cette ampleur, selon lui.

"C'est une situation très grave qui nous empêche, en tant que Palestiniens, de jouir de nos droits numériques", a déploré Eyad Rifai.

"La défense et le respect des voix des personnes qui utilisent notre service est l'une de nos valeurs fondamentales chez Twitter", s'est défendu le réseau social. 

Celui-ci dit recourir à une combinaison de "technologies et d'examen humain" pour faire respecter les règles de Twitter, sans préciser lesquelles. 

"Dans ce cas, nos systèmes automatisés ont pris, par erreur, des mesures coercitives envers un certain nombre de comptes via un filtre anti-spam", a expliqué mardi un porte-parole à l'AFP.

Twitter a assuré agir "rapidement" pour "rétablir l'accès aux comptes concernés, dont certains ont déjà été rétablis". 

De son côté, Instagram a évoqué un "bug technique qui a affecté les stories, highlights et archives de millions de personnes dans le monde", incluant des Palestiniens qui ont vu leur contenu "disparaître". De même, le hashtag en arabe #AlAqsa a été "restreint par erreur", restriction qui a depuis été "levée".

"Le bug n'était pas lié au contenu lui-même, mais plutôt à un problème technique général", a assuré mardi à l'AFP un porte-parole de Facebook, propriétaire d'Instagram.

 "Toujours censurée" 

"Nous sommes vraiment désolés de ce qui s'est passé, en particulier pour ceux qui ont eu l'impression de ne pas pouvoir attirer l'attention sur des causes importantes", a ajouté le porte-parole.

"Ce n'était pas du tout notre intention", a-t-il insisté.

Mais les internautes palestiniens font toujours état de restrictions, affirme à l'AFP Marwa Fatafta, responsable Moyen-Orient et Afrique du Nord à Access Now, une organisation internationale défendant les droits des internautes. 

"Ces erreurs techniques arbitraires ont tendance à se produire lorsque les militants (...) documentent les agressions israéliennes contre les manifestants", déplore cette militante palestinienne Marwa Fatafta, qui appelle les réseaux sociaux à "immédiatement enquêter sur ces cas et faire preuve de transparence".

Hind Khoudary, une journaliste palestinienne aux plus de 18000 abonnés sur Instagram, se dit "toujours censurée". "J'ai perdu des stories. Et mes stories sur Instagram ne peuvent pas être vues", affirme-t-elle à l'AFP.

Les réseaux sociaux restent un outil majeur pour les Palestiniens, dont beaucoup estiment que la couverture d'une bonne part des médias traditionnels est pro-israélienne.


Les corps d'otages retrouvés à Gaza se trouvaient dans des tunnels 

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été "pris en otage" et "brutalement assassinés" le 7 octobre par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova près de la bande de Gaza, tandis que Ron Benjamin, 53 ans, a été tué à l'intersection de Mefalsim, un kibboutz du sud d'Israël, d'où son corps a été emmené à Gaza, avait déclaré l'armée, la semaine dernière. (AFP).
Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été "pris en otage" et "brutalement assassinés" le 7 octobre par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova près de la bande de Gaza, tandis que Ron Benjamin, 53 ans, a été tué à l'intersection de Mefalsim, un kibboutz du sud d'Israël, d'où son corps a été emmené à Gaza, avait déclaré l'armée, la semaine dernière. (AFP).
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  • Les corps de Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été rapatriés en Israël à l'issue d'une opération menée sur la base de renseignements obtenus lors d'interrogatoires
  • Les dépouilles ont été extraites "de tunnels souterrains à Jabalia dans le nord de Gaza", a précisé l'armée dans un communiqué tard lundi soir

JERUSALEM: L'armée israélienne a indiqué lundi que les corps de quatre otages retrouvés dans la bande de Gaza la semaine dernière se trouvaient dans des tunnels de Jabalia, où ont lieu des combats intenses ces derniers jours.

Les corps de Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été rapatriés en Israël à l'issue d'une opération menée sur la base de renseignements obtenus lors d'interrogatoires, selon l'armée israélienne, qui a indiqué que ces quatre personnes ont été tuées lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.

Les dépouilles ont été extraites "de tunnels souterrains à Jabalia dans le nord de Gaza", a précisé l'armée dans un communiqué tard lundi soir.

Les forces israéliennes ont inspecté un bâtiment suspect dans lequel se trouvait une entrée de tunnel, selon le communiqué.

"Les soldats sont ensuite entrés dans le tunnel souterrain lors d'une opération de nuit, et ont mené des combats à l'intérieur", ajoute l'armée.

Lors de cette opération, les soldats "ont localisé les corps d'otages et les ont extraits des tunnels", selon la même source.

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été "pris en otage" et "brutalement assassinés" le 7 octobre par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova près de la bande de Gaza, tandis que Ron Benjamin, 53 ans, a été tué à l'intersection de Mefalsim, un kibboutz du sud d'Israël, d'où son corps a été emmené à Gaza, avait déclaré l'armée, la semaine dernière.

Sur les 252 personnes prises en otages le 7 octobre, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

Plus de 360 personnes sont mortes au festival de musique électronique Nova, où des milliers de jeunes s'étaient réunis les 6 et 7 octobre, selon le décompte d'Israël, soit près du tiers des 1.170 personnes, majoritairement des civils, tuées lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Israël, qui a juré de détruire le Hamas, a ensuite lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils, selon des données lundi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

L'armée a déclaré à l'AFP vendredi que les combats à Jabalia étaient "peut-être les plus acharnés" depuis octobre. Les affrontements ont repris dans le nord et le centre de la bande de Gaza, quand Israël a débuté son opération le 7 mai à Rafah, ville du sud du territoire, frontalière avec l'Egypte.


Lancement du programme des jeunes leaders de la diplomatie régionale entre l’Union Européenne et les pays du CCG

Membres du programme des jeunes leaders de la diplomatie régionale entre l’Union Européenne et les pays du CCG (Fournie)
Membres du programme des jeunes leaders de la diplomatie régionale entre l’Union Européenne et les pays du CCG (Fournie)
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  • Ce programme, le premier du genre, rentre dans le cadre de l’engagement permanent de l’UE à renforcer les contacts interpersonnels entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et l'Union européenne.
  • Ce programme a permis aux diplomates du CCG de rencontrer de hauts fonctionnaires de l’UE, des représentants d'éminents groupes de réflexion européens.

RIYAD : l'Union Européenne a accueilli à Bruxelles et à Bruges, du 12 au 17 mai 2024, la première édition du programme « Les jeunes leaders de la diplomatie régionale » ou le « Young Leaders in Regional Diplomacy »

Coordonné par le bureau du représentant spécial de l'UE pour le Golfe, Luigi Di Maio, ce programme a été mis en œuvre avec le soutien du Service des instruments de politique étrangère de la Commission européenne.

Il a été lancé lors du forum de haut niveau du 22 avril 2024 à Luxembourg et a réuni pour la première fois les ministres des affaires étrangères de l'UE et du CCG dans le cadre d'un dialogue informel et franc sur la sécurité et la coopération régionales.

Ce programme, le premier du genre, rentre dans le cadre de l’engagement permanent de l’UE à renforcer les contacts interpersonnels entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et l'Union européenne a coïncidé avec le deuxième anniversaire de la communication conjointe de l'UE sur un partenariat stratégique avec le Golfe, publiée en mai 2022, et les conclusions du Conseil du 20 juin 2022 qui s'y rapportent. 

Cette communication conjointe définit la vision des relations UE-Golfe et vise à élargir, à approfondir la coopération de l'UE avec le Conseil de coopération du Golfe et ses États membres Elle présente des propositions concrètes pour renforcer la coopération en matière d'énergie, de transition écologique et de changement climatique, de commerce et de diversification économique, de stabilité régionale et de sécurité mondiale, de défis humanitaires et de développement, et de contacts plus étroits entre les peuples. 

La première édition du programme « Les jeunes leaders de la diplomatie régionale » a réuni 14 jeunes diplomates des États membres du Conseil de coopération du Golfe, ainsi que le Secrétariat général du CCG, y compris deux diplomates du ministère des affaires étrangères de l'Arabie saoudite, avec leurs jeunes collègues diplomates européens à l'Académie diplomatique européenne au Collège d'Europe à Bruges.

M. Luigi Di Maio, représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe a déclaré à cette occasion: " Je crois fermement à l'effet magique de ces rencontres et à l'énergie positive de nos jeunes pour construire des liens qui durent, pour mieux comprendre les sensibilités respectives, pour s'écouter et se respecter. C'est un grand investissement dans notre diplomatie, notre sécurité et notre prospérité communes ». 

Ce programme a permis aux diplomates du CCG de rencontrer de hauts fonctionnaires de l’UE, des représentants d'éminents groupes de réflexion européens. Ils ont échangé leurs points de vue avec leurs jeunes collègues diplomates, sur des domaines stratégiques d'intérêt commun et des priorités à prendre en compte pour l'avenir des relations bilatérales et régionales. Ils ont eu aussi l’opportunité de se familiariser avec les principes et le fonctionnement de l'UE et de son service.


Israël et le Hamas dénoncent les mandats d'arrêt réclamés à la CPI

Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas". (AFP).
Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas". (AFP).
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  • Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas"
  • Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé de son côté "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau"

RAFAH, TERRITOIRES PALESTINIENS: Israël et le Hamas, qui se livrent de violents combats dans la bande de Gaza menacée de famine, dénoncent chacun les mandats d'arrêt réclamés à la Cour pénale internationale (CPI) contre leurs dirigeants pour crimes de guerre présumés.

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas également visés par cette demande de mandats d'arrêt, notamment son chef à Gaza Yahya Sinouar, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas".

Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a fustigé une "décision scandaleuse" et "un déshonneur historique" pour la cour de La Haye.

Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé de son côté "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau".

Le président américain, Joe Biden, principal allié d'Israël, a jugé "scandaleux" le mandat d'arrêt réclamé contre M. Netanyahu, estimant qu'"il n'y a pas d'équivalence" entre Israël et le Hamas. Il a "rejeté" le terme de "génocide" pour qualifier l'offensive israélienne à Gaza, lors d'une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a également qualifié ces mandats de "honteux", prévenant que ceux-ci "pourraient compromettre" les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza, et ajoutant que la CPI n'a pas "juridiction" sur Israël.

La guerre a été déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

Les corps de quatre otages, retrouvés la semaine dernière à Gaza, l'ont été dans des tunnels de Jabalia (nord), a précisé lundi soir l'armée, selon laquelle Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerente avaient été tués dès le 7 octobre sur le sol israélien et leurs dépouilles transportées à Gaza.

Israël a juré de détruire le Hamas qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il qualifie de terroriste, tout comme les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils dont 106 ces dernières 24 heures, selon des données lundi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Les opérations militaires ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire. La majorité des quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine et plus de la moitié déplacés, d'après l'ONU.