Tunisie: Mechichi annonce un gouvernement composé de "compétences indépendantes"

Après consultations, il a été décidé de former "un gouvernement de compétences indépendantes qui travaillera à concrétiser des réalisations dans les domaines économique et social", a déclaré Mechichi (Photo, AFP).
Après consultations, il a été décidé de former "un gouvernement de compétences indépendantes qui travaillera à concrétiser des réalisations dans les domaines économique et social", a déclaré Mechichi (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 août 2020

Tunisie: Mechichi annonce un gouvernement composé de "compétences indépendantes"

  • La formation compte 8 femmes sur 28 ministres, dont nombre sont peu connus du grand public. Parmi eux, des hauts fonctionnaires, des universitaires ou des cadres du privé
  • De nombreux partis parlementaires se sont dit mécontents d'avoir été écartés du cabinet

TUNIS: Le Premier ministre désigné, Hichem Mechichi, a présenté tard lundi son futur gouvernement, le second en six mois en Tunisie, composé essentiellement de technocrates, et qui doit encore obtenir l'approbation du Parlement.

De nombreux partis parlementaires se sont dit mécontents d'avoir été écartés du cabinet, tout en évoquant la nécessité de voter la confiance à ce gouvernement pour éviter d'entraîner le pays, déjà à la peine économiquement, vers des législatives anticipées.

Le futur cabinet compte huit femmes sur 28 ministres et secrétaire d'Etat, dont nombre sont peu connus du grand public. Parmi eux, des hauts fonctionnaires, des universitaires ou des cadres du privé.

Un patron de banque, Ali Kooli, prend la tête d'un ministère centralisant Economie, Finances et Investissement. Les Affaires étrangères ont été confiées à Othman Jarandi, un diplomate de carrière ayant déjà occupé ce poste en 2013. Le ministre de la défense, Ibrahim Bartagi, est un universitaire, selon plusieurs médias.

M. Mechichi, un énarque de 46 ans, fait ainsi fi des appels du parti d'inspiration islamiste Ennahdha et de son allié libéral Qalb Tounes, à former une équipe politique comprenant des membres des différents partis.

Mechichi est le troisième chef du gouvernement désigné depuis les élections législatives d'octobre 2019, qui avaient accouché d'un Parlement éclaté en une multitude de formations antagonistes. Le principal parti, Ennahdha, n'a qu'un quart des sièges, et peine à former une coalition.

Un Premier ministre choisi par Ennahdha avait échoué en janvier à convaincre une majorité de députés. Le chef du gouvernement actuel, Elyes Fahfakh, nommé par le président Kais Saied, a été poussé à la démission en juillet par Ennahdha, sur fond de soupçon de conflit d'intérêt.

M. Mechichi, actuel ministre de l'Intérieur, a lui aussi été choisi par M. Saied, mais son cabinet ne comprend que quelques ministre sortants.

Elections anticipées?

Le sort du gouvernement doit être décidé lors d'une session exceptionnelle du Parlement dans les dix jours qui viennent. Le gouvernement devra alors obtenir le soutien d'au moins 109 députés sur 217. A défaut, le président Saied, très critique du système parlementaire partisan, pourrait dissoudre l'Assemblée et déclencher des élections anticipées pour début 2021.

Les partis, et notamment Ennahdha, sont soucieux de l'impact d'une telle crise sur l'opinion publique, déjà exaspérée par les chamailleries politiciennes qui agitent le Parlement, alors que les finances du pays sont préoccupantes.

Cette réticence est accentuée par des sondages évoquant une percée d'un petit parti anti-islamiste, le PDL, en cas d'élections. Ennahdha et Qalb Tounes, qui détiennent à eux deux 81 sièges, n'ont pas encore pris clairement position.

Le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, tout en critiquant fermement le choix d'écarter les partis, une décision peu démocratique selon lui, a reconnu dimanche que ces derniers pourraient se résoudre à soutenir le gouvernement pour éviter un nouveau scrutin.

"Rejeter ce gouvernement est un problème car cela laisse le pays dans le vide, et voter pour lui est un problème aussi car le gouvernement ne représente pas les partis ni le Parlement", a-t-il déclaré.

Près de dix ans après la révolution, la jeune démocratie tunisienne est fragilisée par les luttes de pouvoir paralysant la vie politique, et la précarité de son économie, aggravée par la pandémie qui a fait disparaître des milliers d'emplois.

Le président Saied, un universitaire sans expérience du pouvoir largement élu en octobre 2019 sur fond de défiance envers la classe politique aux affaires depuis la révolution de 2011, a fait des questions sociales sa priorité.

Outre la gestion du rebond du Covid-19, le gouvernement devra reprendre les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), dont le programme quadriennal a expiré au printemps, s'attaquer au chômage atteignant désormais 18%, et tenter de réformer l'important secteur public, largement déficitaire.

S'il convainc la majorité des députés, reste à savoir quelle sera sa marge de manœuvre, étant donné la difficulté à rassembler une coalition gouvernementale solide parmi des partis peu enclins au compromis.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.