Analyse: Que veulent le Hamas et Israël dans leur escalade militaire?

Si plus d'une centaine de personnes ont été tuées à Gaza, incluant des enfants, neuf personnes ont perdu la vie en Israël où le bouclier antimissile «Dôme de fer» intercepte la majorité des roquettes. (Photo, AFP)
Si plus d'une centaine de personnes ont été tuées à Gaza, incluant des enfants, neuf personnes ont perdu la vie en Israël où le bouclier antimissile «Dôme de fer» intercepte la majorité des roquettes. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 15 mai 2021

Analyse: Que veulent le Hamas et Israël dans leur escalade militaire?

  • Ces derniers mois, le Hamas et le Fatah s'étaient entendus sur une feuille de route pour se réconcilier après plus d'une décennie de divisions
  • Dès les premières salves de roquettes, Netanyahu, menacé de perdre le pouvoir a accusé le Hamas d'avoir franchi une «ligne rouge»

JERUSALEM: Le Hamas veut s'imposer en phare de la cause palestinienne par ses salves de roquettes contre Israël qui cherche à réduire à néant l'influence du mouvement islamiste en pilonnant ses infrastructures dans la bande de Gaza, estiment des analystes.

L'embrasement a pris en moins d'une semaine: les affrontements entre manifestants palestiniens et policiers israéliens quadrillant l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est ont mué en guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza, en tensions dans les villes judéo-arabes sur le sol israélien, puis en affrontements en Cisjordanie occupée.

Des Palestiniens dénonçant l'occupation depuis 1967 de Jérusalem-Est par l'Etat hébreu ont affronté la police israélienne à l'intérieur même de l'enceinte de l'esplanade des Mosquées -- troisième lieu saint de l'islam appelé «Mont du Temple» par les Juifs qui en font le lieu le plus sacré de leur religion -- qui accueillait chaque jour des dizaines de milliers de musulmans pour les derniers jours du mois du jeûne musulman.

Ces accrochages à Jérusalem-Est ont fait plus de 900 blessés palestiniens le weekend dernier. Et lundi, au pic des tensions, le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a fixé un ultimatum à Israël pour retirer ses forces de l'Esplanade.

«Sauvegarde des Palestiniens»

Dès l'ultimatum passé, des centaines de roquettes ont été lancées par le Hamas vers Israël et jusqu'à Jérusalem. Sans surprise, l'Etat hébreu a répliqué. Les deux camps sont depuis engagés dans une escalade militaire fatale à plus d'une centaine de personnes, majoritairement des Palestiniens parmi lesquels des dizaines d'enfants.

Que cherchent donc à accomplir le Hamas? Et Israël? «Ils (le Hamas) essaient de se positionner en principal garant de la sauvegarde des Palestiniens et avant tout de Jérusalem, ce qui est assez nouveau par rapport à ce qu'on avait vu précédemment», estime Leïla Seurat, chercheuse associée à l'Observatoire des mondes arabes et musulmans (OMAM) de l'Université libre de Bruxelles (ULB).

«Clairement, ils (le Hamas) essaient de mettre à mal Mahmoud Abbas qui est déjà lui-même très affaibli, divisé, qui a reporté les élections, mais plus largement ils sentent qu'il y a des choses qui sont en train d’évoluer d'un point de vue palestinien», dit-elle.

Ces derniers mois, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, parti laïc du président palestinien Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, s'étaient entendus sur une feuille de route pour se réconcilier après plus d'une décennie de divisions.

Cette réconciliation devait passer par la tenue d'élections prévues ce mois-ci. Mais Mahmoud Abbas a reporté le scrutin sine die car Israël, qui contrôle Jérusalem-Est, n'a pas donné son feu vert à des élections pour les Palestiniens de la Ville Sainte. Et le Hamas, qui tenait particulièrement à ce scrutin pour regagner en légitimité, n'a pas caché son agacement.

Or, presque simultanément, des manifestations ont éclaté à Jérusalem. Mais le Hamas ne «contrôle pas ce soulèvement, ils sont eux-mêmes débordés» mais ils veulent essayer de le «capter», note Mme. Seurat. Et ils ont «utilisé l'outil militaire pour se placer au centre de la protection des Palestiniens de Jérusalem», ajoute-t-elle. 

«Entre 10 et 50 jours»

Dès les premières salves de roquettes, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, menacé de perdre le pouvoir à la faveur d'une possible coalition entre l'opposition et des partis arabes, a accusé le Hamas d'avoir franchi une «ligne rouge».

L'armée ne s'est pas contentée de légères frappes de représailles, comme elle le fait occasionnellement, mais a pilonné sans relâche Gaza, une enclave de deux millions d'habitants sous blocus israélien. 

Pour Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale de Benjamin Netanyahu, «Israël doit montrer au Hamas qu'il ne peut rien lui dicter». Résultat, Israël doit non seulement «détruire les capacités et les infrastructures» du Hamas mais aussi «tuer» ses dirigeants, explique-t-il.

«Les efforts (sont en cours) pour tuer le plus possible de membres du Hamas et principalement des experts techniques» en roquettes et en drones, ajoute-t-il. 

Commandants, ingénieurs, spécialistes de la production de roquettes, du renseignement informatique, de mini-drones kamikazes: l'armée israélienne a visé cette semaine nombre de cadres techniques et d'intermédiaires du Hamas. «Cela impacte à long terme la capacité du mouvement à produire des armes», souligne une source militaire israélienne.

Si plus d'une centaine de personnes ont été tuées à Gaza, incluant des enfants, neuf personnes ont perdu la vie en Israël où le bouclier antimissile «Dôme de fer» intercepte la majorité des roquettes. 

Ce dispositif donne du temps à l'armée pour tenter de laminer le Hamas, estime M. Amidror: «Cela devrait prendre entre 10 et 50 jours (...) au final, tout ce qui symbolisera le Hamas en tant que gouvernement à Gaza sera détruit».

Pour Naji Shurab, professeur de sciences politiques à l'université islamique de Gaza, Israël cherche à «affaiblir» le Hamas et à «consolider» la division entre factions palestiniennes. «Mais c'est un jeu dangereux, car il est possible que le soulèvement s'étende en Cisjordanie et mette fin à l'Autorité palestinienne» de Mahmoud Abbas, ce qui plongerait encore plus les Palestiniens dans l'inconnu. (Par Guillaume Lavallée avec Adel Zaanoun à Gaza)


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com