Brûler du gaz naturel pour créer des bitcoins: solution viable ou artifice?

Cette statistique a fait réagir Elon Musk mercredi, qui a annoncé qu'il n'autorisait plus le paiement de ses véhicules électriques en bitcoins, comme Tesla s'y était pourtant engagé fin mars. (Photo, AFP)
Cette statistique a fait réagir Elon Musk mercredi, qui a annoncé qu'il n'autorisait plus le paiement de ses véhicules électriques en bitcoins, comme Tesla s'y était pourtant engagé fin mars. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 16 mai 2021

Brûler du gaz naturel pour créer des bitcoins: solution viable ou artifice?

  • Des voix s'élèvent de plus en plus contre l'utilisation massive d'énergie liée au processus de minage
  • Le CBECI estime la consommation d'énergie du bitcoin sur une base annualisée à son plus haut historique un peu moins que la consommation totale d'électricité d'un pays

WASHINGTON: L'envolée récente du cours du bitcoin a mis sur le devant de la scène la question de l'impact environnemental de la cryptomonnaie et des quantités massives d'énergie nécessaires à sa création. Aux Etats-Unis, des entrepreneurs pensent avoir trouvé une alternative en utilisant du gaz naturel brûlé.

«Je pense que le marché est énorme», s'enthousiasme Sergii Gerasymovych, à la tête de EZ Blockchain qui fait tourner six centres de données fonctionnant grâce à cette source d'énergie dans l'Utah et au Nouveau-Mexique, ainsi qu'au Canada. 

De nombreuses entreprises comme celle de M. Gerasymovych installent des conteneurs dans tout le pays. A l'intérieur, de grandes installations informatiques sont alimentées par du gaz naturel qui brûle d'ordinaire à l'air libre.

Le bitcoin repose sur des blocs de transactions codées et authentifiées s'ajoutant les uns aux autres. Ces blocs sont produits par de puissants ordinateurs qui doivent résoudre des équations dont la complexité augmente à mesure que la valeur de la monnaie augmente, rendant ainsi plus compliquée sa production.

Or, que ce soit pour la production de bitcoins ou pour les transactions, les échanges se font via les «mineurs», des entreprises ou des particuliers, eux-mêmes rémunérés en cryptomonnaie et donc encouragés à produire quand sa valeur augmente, ce qui nécessite d'énorme consommations d'énergie.

Les entreprises impliquées dans le minage à renfort de gaz naturel brûlé estiment que le fait de placer leurs installations informatiques près de cette source d'énergie représente pour eux un atout de taille, tant pour l'environnement qu'en matière financière. 

Records

L'intérêt pour le minage du bitcoin est allé grandissant à mesure que sa valeur, comme celle d'autres cryptomonnaies telles que l'ethereum, a bondi ces derniers mois.

La plus célèbre des devises virtuelles évolue actuellement autour de 50 000 dollars par bitcoin après avoir récemment franchi des niveaux historiques supérieurs à 60 000 dollars.

Mais des voix s'élèvent de plus en plus contre l'utilisation massive d'énergie liée au processus de minage, qui pourrait remettre en cause les objectifs climatiques de nombreux Etats, notamment la Chine.

Le Cambridge bitcoin electricity consumption index (CBECI) estime actuellement la consommation d'énergie du bitcoin sur une base annualisée à son plus haut historique, à 149 TWh (terawatt-heure), un peu moins que la consommation totale d'électricité d'un pays comme l'Egypte.

Cette statistique a fait réagir le très influent patron de Tesla Elon Musk mercredi, qui a pointé du doigt l'utilisation en Chine du charbon et annoncé qu'il n'autorisait plus le paiement de ses véhicules électriques en bitcoins, comme Tesla s'y était pourtant engagé fin mars.

L'avantage du gaz naturel dans cette course folle à l'énergie pour miner du bitcoin réside dans le fait que cette matière première est quoi qu'il arrive brûlée si les producteurs d'énergie ne parviennent pas à le traiter, ce qui, en raison des prix actuellement bas et des difficultés pour construire des oléoducs, est souvent le cas.

Gaspillage

Bien qu'il soit de toute façon gaspillé quand il n'est pas utilisé, l'impact du gaz naturel brûlé sur l'environnement n'est pas pour autant neutre.

La technique du torchage (brûlage) fait disparaître une grande partie des gaz à effet de serre présents dans le gaz naturel. Mais l'Agence internationale de l'Energie (AIEA) affirme que les 150 milliards de mètres cubes de gaz naturel brûlés dans le monde en 2019 ont libéré autant de dioxyde de carbone que l'Italie sur la même année.

Le torchage «permet de créer de la valeur économique, mais pas nécessairement de modifier en profondeur le profil des émissions d'énergie», décrypte Tony Scott, responsable de l'analyse pour la société BTU Analytics, qui surveille le secteur pétrolier et gazier.

Pas de quoi pour autant décourager les acteurs du secteur. 

Les exploitants «ne gagnent rien avec leur gaz naturel. Nous leur proposons de les en débarrasser, tout en leur donnant un petit quelque chose», se défend Matt Lohstroh, cofondateur de la société texane Giga Energy Solutions, présente sur ce marché.

L'opération est gagnant-gagnant: alors que le CBECI estime que le coût moyen mondial de l'électricité pour miner du bitcoin est de 5 cents le kilowatt par heure, M. Lohstroh affirme que le gaz naturel peut faire baisser ce niveau à moins de 2 cents.

Le prix de l'énergie est un aspect essentiel du minage de bitcoin, les mineurs recherchant en permanence le moyen le moins coûteux d'opérer pour maximiser leurs gains.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com