Israël tue un haut commandant du Jihad islamique, les États-Unis appellent à la paix

Des enfants palestiniens récupèrent leurs jouets à Gaza, le 17 mai 2021, dans leur maison de la tour Al-Jawhara fortement endommagée par les frappes aériennes israéliennes (Anas Baba/AFP)
Des enfants palestiniens récupèrent leurs jouets à Gaza, le 17 mai 2021, dans leur maison de la tour Al-Jawhara fortement endommagée par les frappes aériennes israéliennes (Anas Baba/AFP)
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Publié le Mardi 18 mai 2021

Israël tue un haut commandant du Jihad islamique, les États-Unis appellent à la paix

  • Les responsables de la santé de Gaza ont évalué la semaine dernière le nombre de morts palestiniens depuis le début des hostilités à 201, dont 58 enfants et 34 femmes
  • Dix personnes ont été tuées en Israël, dont deux enfants, selon les autorités israéliennes

GAZA/TEL AVIV: Israël a tué un haut commandant palestinien lors de frappes aériennes intensives sur Gaza lundi, alors que les groupes islamistes renouvelaient leurs attaques à la roquette contre des villes israéliennes, malgré les appels internationaux répétés en faveur d’un cessez-le-feu. 

Alors que les combats les plus acharnés dans la région depuis des années entrent dans leur deuxième semaine, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a exhorté toutes les parties à protéger les civils, et a déclaré que Washington œuvrait activement en coulisses pour mettre fin au conflit. 

Les responsables de la santé de Gaza ont évalué la semaine dernière le nombre de morts palestiniens depuis le début des combats à 201, dont 58 enfants et 34 femmes. Dix personnes ont été tuées en Israël, dont deux enfants, selon les autorités israéliennes. 

L’assassinat de Houssam Abou Harbid, le commandant du Jihad islamique pour le nord de Gaza, pourrait probablement susciter une réaction violente de la part du groupe militant, qui combat aux côtés du Hamas, le mouvement islamiste qui gouverne l’enclave côtière. 

L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué que Harbid avait été «à l'origine de plusieurs attaques terroristes de missiles anti-char contre des civils israéliens», alors qu’un général israélien affirmait que son pays pouvait poursuivre le combat «éternellement».  

Les groupes militants à Gaza n'ont pas non plus donné l’impression que la fin des combats était imminente. Peu de temps après la mort de Harbid, le Jihad islamique a déclaré avoir tiré des roquettes sur la ville côtière israélienne d'Ashdod, tandis que la police israélienne annonçait que trois personnes avaient été légèrement blessées. 

Par ailleurs, trois Palestiniens au moins ont également été tués lundi par une frappe aérienne israélienne sur une voiture dans la ville de Gaza, ont affirmé des médecins, après une nuit de violentes frappes aériennes. L’armée israélienne a déclaré que les militants de Gaza avaient tiré environ 60 roquettes sur les villes israéliennes pendant la nuit, contre 120 et 200 les deux nuits précédentes. 

Un autre Palestinien a été tué lors d'une attaque aérienne contre la ville de Jabalya, ont indiqué les médecins. 

«Mes enfants n’ont pas pu dormir de la nuit, même après l’arrêt de la vague de bombardements intensifs», a expliqué Umm Naim, 50 ans, mère de cinq enfants, alors qu’elle achetait du pain dans la ville de Gaza après les dernières frappes aériennes israéliennes. «Ce qui nous arrive est vraiment trop dur, mais Jérusalem mérite tous les sacrifices.» 

Israël a bombardé ce que ses militaires ont dit être 15 kilomètres de tunnels souterrains utilisés par le Hamas, après que des militants palestiniens ont tiré des roquettes depuis Gaza sur les villes israéliennes de Beer Sheva et Ashkelon. Neuf habitations appartenant à des commandants de haut rang du Hamas à Gaza ont également été touchées, selon les mêmes sources. 

«Nous devons continuer la guerre jusqu'à ce qu'il y ait un cessez-le-feu à long terme, un cessez-le-feu qui ne soit pas temporaire», a soutenu Osher Bugam, un habitant de la ville côtière israélienne d'Ashkelon, après qu'une roquette tirée de Gaza y a touché une synagogue.  

«Guerre d'usure» 

Le Hamas a commencé ses attaques à la roquette lundi dernier après des semaines de tension au sujet d’une affaire juridique visant à expulser plusieurs familles palestiniennes de Jérusalem-Est, et en guise de représailles aux affrontements entre la police israélienne et les Palestiniens près de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, pendant le mois sacré du ramadan. 

Les Palestiniens ont été également déçus ces dernières années par les échecs de leurs aspirations à un État indépendant et à la fin de l'occupation israélienne. 

L'inquiétude au niveau mondial s'est aggravée dimanche après une frappe aérienne israélienne sur Gaza, qui a détruit plusieurs maisons, et qui, selon les responsables palestiniens de la santé, a tué 42 personnes, dont 10 enfants, ainsi que des attaques continuelles à la roquette sur des villes israéliennes. 

L'envoyé américain Hady Amr, nommé par le président Joe Biden la semaine dernière, a rencontré lundi des responsables palestiniens à Ramallah, en Cisjordanie. Anthony Blinken a affirmé que les responsables américains «travaillaient sans relâche» pour mettre fin au conflit. 

«Les États-Unis restent extrêmement préoccupés par l'escalade de la violence. Des centaines de personnes ont été tuées ou blessées, dont des enfants extraits des décombres», a-t-il déclaré après des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères du Danemark à Copenhague. 

Les États-Unis ont déclaré dimanche qu'ils avaient clairement indiqué être prêts à offrir leur soutien «si les parties concernées recherchaient un cessez-le-feu». 

Le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré que son pays était engagé dans une diplomatie intense pour mettre fin à l'effusion de sang, mais il n'a fourni aucun détail. 

Le général de brigade Yaron Rosen, ancien commandant de la division aérienne israélienne, n'a donné aucune indication lundi sur l’éventualité d’un ralentissement des attaques dans ce qu'il a appelé une «guerre d'usure». 

«Tsahal (l'armée israélienne) peut poursuivre ainsi de façon continue. Et ils (le Hamas) peuvent continuer aussi avec leurs roquettes, malheureusement, pendant très longtemps. Mais le prix qu'ils paient augmente de plus en plus», a-t-il déclaré aux journalistes. 

L'armée israélienne a déclaré qu'au moins 130 combattants palestiniens avaient été tués depuis le début des combats. Harbid était un commandant du Jihad islamique depuis quinze ans, et il était à l'origine d'une attaque le premier jour des combats la semaine dernière, selon la même source. 

L'armée israélienne a déclaré que le Hamas, groupe considéré par Israël, les États-Unis et l'Union européenne comme un mouvement terroriste, ainsi que d'autres factions armées, avaient tiré la semaine dernière près de 3 150 roquettes depuis Gaza. Le système de défense antimissiles israélien a intercepté la plupart d’entre elles, a-t-elle précisé. 

Le Hamas a déclaré que ses attaques étaient des représailles à «l'agression continue d'Israël contre les civils». L'armée israélienne a déclaré que les victimes civiles n'étaient pas intentionnelles, et que ses avions de combat avaient attaqué un ensemble de tunnels utilisés par les militants, qui s'est effondré en détruisant les maisons. Le Hamas a qualifié cet acte de «meurtre avec préméditation». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.