Crise d'eau et d’électricité font craindre une aggravation de la crise humanitaire à Gaza

Un homme inspecte les décombres d'un bâtiment détruit et d'un dispensaire de soins de santé à la suite d'une frappe aérienne israélienne sur les étages supérieurs d'un immeuble commercial de la ville de Gaza, le lundi 17 mai 2021. (Photo, AP)
Un homme inspecte les décombres d'un bâtiment détruit et d'un dispensaire de soins de santé à la suite d'une frappe aérienne israélienne sur les étages supérieurs d'un immeuble commercial de la ville de Gaza, le lundi 17 mai 2021. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 18 mai 2021

Crise d'eau et d’électricité font craindre une aggravation de la crise humanitaire à Gaza

  • Les attaques nocturnes ont ciblé des bâtiments résidentiels et détruit des sections vitales des infrastructures électriques et hydrauliques
  • Maisons, appartements et bâtiments commerciaux, rien n’échappe aux bombardements israéliens qui laissent morts et blessés dans leur sillage

GAZA CITY: Les résidents de la bande de Gaza ont été réveillés au milieu de la nuit lundi par le bombardement israélien le plus violent depuis le début de l'escalade du conflit il y a une semaine, un pilonnage qui a ciblé des bâtiments résidentiels et détruit des sections vitales des infrastructures électriques et hydrauliques.

Les attaques nocturnes ont porté le nombre de morts palestiniens à près de 200, dont 59 enfants et 35 femmes, et plus de 1 300 personnes ont été blessées.

Maisons, appartements et bâtiments commerciaux, et même une voiture et une cafétéria au bord de la mer, rien n’échappe aux bombardements israéliens qui laissent morts et blessés dans leur sillage.

Les bombardements continuels ont gravement endommagé les services d'électricité, d'eau et d'assainissement à Gaza, ce qui fait craindre une aggravation de la crise humanitaire pour ses 2 millions d’habitants.

Une situation qui, selon le maire de la ville de Gaza, Yahya Al-Sarraj, entraîne une réduction des services essentiels.

Le maire accuse Israël de cibler délibérément les infrastructures et de détruire les rues principales, et cite le cas de l'hôpital Al-Shifa, dont l’accès est bloqué.

L'assainissement et l'approvisionnement en eau ont été durement touchés, a déclaré Al-Sarraj à Arab News.

«La seule usine de dessalement de la ville de Gaza a cessé de fonctionner en raison du bombardement israélien des secteurs environnants et de l'incapacité des travailleurs à y arriver. De plus, les coupures d'électricité incessantes ont affecté le pompage de l'eau dans les puits vers les maisons», explique-t-il.

Ziad Sheikh Khalil, 44 ans, tente d'éclairer la maison qu'il partage avec sa femme et ses quatre enfants avec des batteries qu’il charge pendant les quelques heures où l'électricité est disponible.

«Nous avons à peine trois heures d'électricité par jour», dit-il à Arab News.

«Lorsque le courant est allumé, tous les membres de la famille s’activent rapidement afin de recharger les téléphones portables, tourner la machine à laver et pomper l'eau vers les réservoirs au sommet du bâtiment».

La bande de Gaza a souffert de graves pénuries d'électricité pendant de nombreuses années, mais ces derniers jours, la crise s'est aggravée en raison du manque de carburant et des dommages causés aux 10 lignes électriques qui viennent d'Israël.

Des dix lignes électriques de Gaza, six sont en panne, et l’approvisionnement a été réduit de plus de moitié, selon Mohammed Thabet, porte-parole de la Gaza Electricity Distribution Company.

«Certains secteurs frontaliers sont complètement coupés du réseau», dit-il.

Les équipes de réparation sont incapables de réparer les lignes en raison des attaques incessantes.

La fermeture du terminal de Kerem Abou Salem a de plus affecté l'approvisionnement en carburant de la seule centrale électrique de la bande de Gaza, a-t-il déclaré.

«Les réseaux électriques à l'intérieur de la bande de Gaza ont également été touchés par le bombardement israélien de zones résidentielles. Ça ajoute aux difficultés de l'entreprise».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.