Paris propose une résolution pour un cessez-le-feu auprès du Conseil de sécurité

Des secteurs entiers de la bande de Gaza ont été rasés par les frappes aériennes israéliennes qui ont transformé les rues jadis pleines de vie en un paysage lunaire. (Photo, AFP)
Des secteurs entiers de la bande de Gaza ont été rasés par les frappes aériennes israéliennes qui ont transformé les rues jadis pleines de vie en un paysage lunaire. (Photo, AFP)
Des secteurs entiers de la bande de Gaza ont été rasés par les frappes aériennes israéliennes qui ont transformé les rues jadis pleines de vie en un paysage lunaire. (Photo, AFP)
Des secteurs entiers de la bande de Gaza ont été rasés par les frappes aériennes israéliennes qui ont transformé les rues jadis pleines de vie en un paysage lunaire. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Paris propose une résolution pour un cessez-le-feu auprès du Conseil de sécurité

  • Les Palestiniens de Cisjordanie ont organisé une journée de grève générale et de « colère » en solidarité avec Gaza alors que le bilan s’alourdit
  • La France a proposé dans la soirée de mardi une résolution pour un cessez-le-feu auprès du Conseil de sécurité de l'ONU

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza continue de semer la mort alors que bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien ont fait de nouvelles victimes. Les violences se sont ravivées mardi en Cisjordanie et à Jérusalem lors d'une « journée de la colère », alors que la France a proposé dans la soirée une résolution pour un cessez-le-feu auprès du Conseil de sécurité de l'ONU.

La démarche française, en coordination avec l'Egypte et la Jordanie, risque de braquer les Etats-Unis. Cette proposition de résolution intervient alors que le Conseil de sécurité de l'ONU est bloqué depuis huit jours par Washington sur l'adoption d'une simple déclaration sur le conflit, selon des sources diplomatiques.

Mardi, les Palestiniens de Cisjordanie ont organisé une journée de grève générale et de « colère » en solidarité avec Gaza, qui a été très largement suivie.

Lors de ces rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements avec l'armée, quatre Palestiniens ont été tués et des soldats israéliens blessés par balles.

Depuis le début du nouveau cycle de violences armées entre l'Etat hébreu et des groupes de Gaza le 10 mai, au moins 230 personnes ont été tuées, en grande majorité des Palestiniens.

En neuf jours, 3 700 roquettes ont été tirées dont environ 90% ont été interceptées par le système de défense anti-aérien israélien, selon l'armée.

Les raids israéliens se sont poursuivis sur l'enclave palestinienne de la bande de Gaza, laissant de plus en plus d'immeubles éventrés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A peine ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem Shalom a été refermé mardi par Israël après des tirs d'obus palestiniens, faisant faire demi-tour aux camions de l'aide internationale chargés de vivres, de médicaments et d'essence.

Des bombardements sporadiques se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi à Gaza, selon un correspondant de l'AFP sur place. Mardi soir, un photographe de l'AFP a rapporté avoir vu des traînées lumineuses dans le ciel au moment où le dispositif de défense antimissiles israélien interceptait des roquettes tirées depuis la bande de Gaza.

A la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec 72 000 Palestiniens déplacés et 2500 personnes ayant perdu leur maison dans les bombardements, selon l'ONU.

En Israël, douze personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de roquettes.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses secouristes avaient pris en charge mardi plus de 150 personnes à Jérusalem et en Cisjordanie, dont 35 blessées par balles et 80 souffrant de problèmes liés à l'inhalation de gaz lacrymogènes.

Selon les autorités palestiniennes, les forces israéliennes ont tué 24 Palestiniens en Cisjordanie depuis le 10 mai.

Le président américain Joe Biden a exprimé, pour la première fois, son soutien à un « cessez-le feu », lors d'un nouvel entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. « Nous continuerons le temps qu'il faudra pour ramener la tranquillité aux citoyens d'Israël », a toutefois martelé M. Netanyahou.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a menacé de tirer de nouvelles roquettes vers Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait « pas de cibler des civils », tandis que ses missiles visaient par dizaines le Sud d'Israël.

Sur le front diplomatique, le président palestinien Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr en visite en Cisjordanie pour une « intervention » de Washington.

La France a déposé mardi soir une résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour demander un cessez-le-feu. Lors d'une rencontre entre Emmanuel Macron, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et, par visioconférence, le roi Abdallah II de Jordanie, « les trois pays se sont mis d'accord sur trois éléments simples: les tirs doivent cesser, le moment est venu d'un cessez-le-feu et le conseil de sécurité de l’ONU doit se saisir du sujet », a précisé l'Elysée.

Une seconde médiation est également en cours, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.

La dernière grande confrontation entre Israël et le Hamas remontait à l'été 2014. Le conflit de 51 jours avait ravagé la bande de Gaza et fait au moins 2251 morts côté palestinien, pour la plupart des civils, et 74 côté israélien, quasiment tous des soldats.


Gaza: le plan israélien de distribution d'aide «contraire aux principes humanitaires» selon une ONG norvégienne

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  • Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés
  • Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages

OSLO: Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré lundi à l'AFP le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a dit Jan Egeland à l'AFP.

"Les agences des Nations unies et tous les autres groupes humanitaires internationaux ont dit non à cette idée émanant du cabinet israélien et de l'armée israélienne", a-t-il ajouté.

Le cabinet de sécurité israélien estime qu'il y a "actuellement suffisamment de nourriture" dans la bande de Gaza et a consenti à la "possibilité d'une distribution humanitaire" si cela venait à être "nécessaire", a indiqué lundi une source officielle israélienne.

Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages.

Selon le responsable de l'ONG norvégienne, le gouvernement israélien "veut militariser, manipuler et politiser l'aide en ne l'autorisant que dans quelques centres dans le sud, un système où les gens seront contrôlés et où il sera impossible d'agir".

Cela "obligera les gens à se déplacer pour obtenir de l'aide, ce qui prolongera la famine parmi la population civile. Nous ne prendrons donc pas part à cela", a ajouté M. Egeland.

"Si l'une des parties tente de contrôler, de manipuler et de rationner l'aide destinée aux civils de l'autre camp, cela va à l'encontre de toutes nos valeurs", a-t-il encore ajouté.

De son côté, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), a souligné que le "plan qui nous est présenté signifie que de vastes zones de Gaza (...) resteront privées d'approvisionnement".

Les organisations d'aide internationale, de même que les Palestiniens de Gaza, témoignent depuis des semaines d'une situation humanitaire dramatique, notamment en raisons des pénuries de biens de première nécessité.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, a annoncé le 25 avril y avoir "épuisé tous ses stocks".


Jordanie: une touriste belge et son fils morts dans des inondations 

Cette photo prise le 10 novembre 2018 à Wadi Musa, près de Petra, dans l'ouest de la Jordanie, montre des travailleurs opérant une excavatrice après les crues soudaines qui ont tué plusieurs personnes dans la région. (AFP)
Cette photo prise le 10 novembre 2018 à Wadi Musa, près de Petra, dans l'ouest de la Jordanie, montre des travailleurs opérant une excavatrice après les crues soudaines qui ont tué plusieurs personnes dans la région. (AFP)
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  • Les équipes de secours ont retrouvé "les corps d'une femme et de son fils, tous deux de nationalité belge, qui avaient disparu après des inondations dans la région de Choubak, à environ 200 km au sud d'Amman"
  • "Les corps retrouvés après plusieurs heures de recherches dans des conditions météorologiques difficiles ont été évacués", a-t-il ajouté sans autre précision

AMMAN: Une touriste belge et son fils, disparus pendant plusieurs heures, ont péri dans des inondations dans le sud de la Jordanie, ont annoncé lundi les autorités, au lendemain de l'évacuation du site antique de Pétra après des crues.

Les équipes de secours ont retrouvé "les corps d'une femme et de son fils, tous deux de nationalité belge, qui avaient disparu après des inondations dans la région de Choubak, à environ 200 km au sud d'Amman", selon un communiqué de la Direction de la sûreté générale.

"Les corps retrouvés après plusieurs heures de recherches dans des conditions météorologiques difficiles ont été évacués", a-t-il ajouté sans autre précision.

Selon des déclarations du gouverneur de Maan, Hassan al-Jabour, rapportées par la chaîne de télévision officielle Al-Mamlaka, la Belge et ses trois enfants faisaient partie d'un groupe de touristes comprenant également 14 Tchèques en "voyage d'aventure" dimanche, sans guide.

Les autorités ont réussi à évacuer la majorité du groupe mais la Belge et ses trois enfants ont disparu, a-t-il ajouté. Les équipes de secours ont trouvé deux des enfants en "bonne santé".

La veille, les autorités jordaniennes ont évacué près de 1.800 touristes de Pétra, dans le sud du pays, après des crues dans la région, de plus en plus sujette aux pluies intenses et tempêtes. Aucune victime n'a été signalée après que des inondations ont touché le site antique, selon un responsable.

L'autorité météorologique a diffusé une vidéo montrant de violentes crues s'abattant sur le site antique tandis que des visiteurs se rassemblaient à l'entrée de la Khazneh, l'un de ses édifices les plus emblématiques, en attendant leur évacuation.

Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le site de Pétra est célèbre pour ses temples monumentaux taillés dans la roche rose. Il a été désignée en 2007 comme l'une des sept merveilles du monde à l'issue d'un vote en ligne.


Attaque contre une boîte de nuit à Damas, une femme tuée selon une ONG

Des personnes passent devant l'entrée fermée de la boîte de nuit al-Karawan, qui a été attaquée par des hommes armés pendant la nuit, dans la rue Saadallah al-Jabri de Damas, le 5 mai 2025. (AFP)
Des personnes passent devant l'entrée fermée de la boîte de nuit al-Karawan, qui a été attaquée par des hommes armés pendant la nuit, dans la rue Saadallah al-Jabri de Damas, le 5 mai 2025. (AFP)
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  • La boîte de nuit était fermée lundi matin sur ordre des forces de sécurité, selon un gardien d’un bâtiment voisin
  • Un habitant de la rue où se trouve le cabaret a déclaré qu’une voiture transportant des membres des forces de sécurité était garée à l'angle de la rue depuis plusieurs jours et surveillait les lieux

DAMAS:  Des inconnus ont tiré à l'arme automatique lundi avant l'aube dans une boîte de nuit en plein centre de Damas, tuant une femme, la deuxième attaque du genre en une semaine, selon un témoin et une ONG.

Les motivations des assaillants n'étaient pas connues dans l'immédiat. Et les autorités n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Après l'arrivée au pouvoir en décembre d'Ahmad al-Chareh, qui a dirigé la coalition de rebelles islamistes radicaux ayant renversé Bachar al-Assad, experts et intellectuels ont dit craindre une islamisation de la société syrienne. La communauté internationale a appelé les nouvelles autorités à respecter les libertés.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "des hommes armés non identifiés ont attaqué à l’arme automatique le cabaret al-Karouane dans le quartier Hijaz, tuant une danseuse et blessant plusieurs personnes".

"J’ai entendu des coups de feu à l’aube et je n'ai osé entrer dans la boîte qu'une fois les tirs terminés", a dit à l'AFP un témoin s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. "J’ai vu le corps d’une femme, des traces de sang au sol, une scène de chaos."

La boîte de nuit était fermée lundi matin sur ordre des forces de sécurité, selon un gardien d’un bâtiment voisin.

Un habitant de la rue où se trouve le cabaret a déclaré qu’une voiture transportant des membres des forces de sécurité était garée à l'angle de la rue depuis plusieurs jours et surveillait les lieux.

L’attaque est survenue quelques heures après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo, filmée par une caméra de surveillance, montrant un groupe armé attaquer une autre boîte de nuit dans le centre de Damas il y a quelques jours.

Dans la vidéo, authentifiée par l’AFP, on voit des hommes armés s’approcher de la boîte de nuit, puis frapper à coups de crosse les clients paniqués, hommes et femmes, en pleine fuite. Une femme y apparaît trébuchant à deux reprises sous les coups.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé, selon la chaîne syrienne Al-Ekhbariya dimanche, l’arrestation des assaillants.

La vidéo "montre un groupe de militaires attaquant des civils dans un quartier de Damas. Les auteurs de l’agression ont été identifiés, arrêtés et remis à la justice", a indiqué le ministère.

"Toute agression à l'encontre des citoyens ou des infrastructures publiques sera punie par la justice", a-t-il souligné.