L'étau de la justice se resserre autour de Trump

L’ex-président des Etats-Unis Donald Trump (Photo, AFP).
L’ex-président des Etats-Unis Donald Trump (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 mai 2021

L'étau de la justice se resserre autour de Trump

  • La procureure de l'Etat de New York a confirmé mardi soir travailler main dans la main avec le procureur de Manhattan sur de possibles fraudes liées à ses affaires
  • Trump et son entreprise sont soupçonnés d'avoir artificiellement gonflé ou réduit la valeur de certaines de leurs propriétés pour obtenir des prêts bancaires ou réduire leurs impôts

NEW YORK: Quatre mois après le départ de Donald Trump de la Maison Blanche, le risque d'une inculpation se précise pour l'ex-président américain et ses proches qui dirigent la Trump Organization: la procureure de l'Etat de New York a confirmé mardi soir travailler main dans la main avec le procureur de Manhattan sur de possibles fraudes liées à ses affaires.

Jusqu'ici, la procureure Letitia James, une élue démocrate, avait simplement confirmé enquêter au civil -- donc sans risque d'inculpation ni d'emprisonnement en cas de condamnation -- sur de possibles fraudes fiscales ou bancaires au sein de la holding familiale de l'ex-président républicain qui, à 74 ans, entretient l'ambiguïté sur la possibilité de se représenter à la présidentielle 2024. 

Donald Trump et son entreprise, non cotée en bourse et donc non tenue de communiquer sur ses comptes, sont soupçonnés d'avoir artificiellement gonflé ou réduit la valeur de certaines de leurs propriétés pour obtenir des prêts bancaires ou réduire leurs impôts. Un domaine de 90 hectares au nord de l'Etat de New York, son club de golf du New Jersey ou même son emblématique Trump Tower, à Manhattan, seraient notamment sous la loupe des enquêteurs.

Mardi soir, Letitia James a indiqué via un porte-parole « avoir informé la Trump Organization » qu'elle enquêtait désormais « activement » sur cette dernière « au pénal, avec le procureur de Manhattan », Cyrus Vance, lui aussi élu démocrate.

Celui-ci enquête depuis des mois sur ce dossier, au pénal également, et a fait le premier planer la menace d'une inculpation qui serait sans précédent pour un ex-président américain.

Vance, qui quittera son poste à la fin de l'année, a obtenu fin février, après une longue bataille judiciaire qui est allée jusqu'à la Cour suprême américaine, huit ans d'archives comptables et financières de Donald Trump. Un coup de tonnerre, déjà, pour l'ex-magnat de l'immobilier qui avait toujours refusé de publier ses déclarations d'impôts.

Pour Bennett Gershman, professeur de droit pénal à l'université Pace et ex-procureur adjoint de Manhattan, la déclaration de Letitia James équivaut à « une démonstration de force » des procureurs.

« Cela veut dire qu'ils sont très sérieux, qu'ils avancent vite, (...) qu'il n'est pas question de reculer », a-t-il indiqué. « En voyant une telle annonce, je dirais qu'on s'approche d'une inculpation. »

Obtenir la coopération de témoins clé

Pour Gershman comme pour d'autres observateurs, cette déclaration pourrait aussi viser à augmenter la pression sur quelques témoins-clé, fins connaisseurs des affaires Trump, que les procureurs cherchent à convaincre de collaborer avec eux.

A commencer par Allen Weisselberg, 73 ans, directeur financier de la Trump Organization, fidèle parmi les fidèles des Trump puisqu'il a commencé à travailler pour le père de Donald Trump.

Ces dernières semaines, les enquêteurs ont montré qu'ils n'hésiteraient pas à fouiller dans les affaires de son fils, Barry Weisselberg, pour obtenir sa coopération.

L'ex-femme de Barry Weisselberg a ainsi été photographiée début avril par des médias, transportant des cartons de documents financiers destinés aux enquêteurs, qui en avaient exigé la remise.

L'ex-président républicain -- qui a quitté récemment sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, pour prendre ses quartiers d'été dans son club de golf de Bedminster, à 70 km de New York -- a réagi mercredi en qualifiant l'enquête des procureurs new-yorkais de « continuation de la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire des Etats-Unis ».

Dans un long communiqué, il a répété que les procureurs étaient selon lui politiquement motivés, « cherchant désespérément un délit » à lui reprocher.

Sa défense se prépare toutefois elle aussi, d'autant que les avocats du président américain, habitué des tribunaux civils, sont connus pour se battre jusqu'au bout, comme ils l'ont fait pour résister à la remise de ses archives comptables 16 mois durant.

Son principal avocat dans cette affaire, Alan Futerfas, a récemment renforcé son équipe chargée de préparer ce dossier. Il a confirmé début avril avoir notamment recruté Ronald Fischetti, qui a travaillé pendant plusieurs années avec Mark Pomerantz, aujourd'hui à la tête de l'équipe d'enquêteurs chargés du dossier Trump auprès du procureur de Manhattan.

Certains se frottent les mains de voir les procureurs avancer. A commencer par l'ex-avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen, qui finit de purger trois ans de condamnation fin 2018 pour fraude fiscale et violation des lois sur le financement électoral, et collabore avec les enquêteurs contre son ancien patron.

« Bienvenue à la fête d'inculpation de Trump », a-t-il tweeté mercredi matin.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.