La découverte de gaz par la Turquie soulève le doute chez les experts

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devant le bateau de forage turc Fatih. (AP)
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devant le bateau de forage turc Fatih. (AP)
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Publié le Mardi 25 août 2020

La découverte de gaz par la Turquie soulève le doute chez les experts

  • La Turquie envisage d’extraire le gaz et de le mettre à la disposition des consommateurs à partir de 2023 – date des élections parlementaires et présidentielles dans le pays
  • Il n’est pas techniquement possible d’annoncer la présence de réserves à partir d’un seul forage

ANKARA: La Turquie a annoncé vendredi avoir découvert un grand gisement de gaz naturel en mer Noire. Quels seront les impacts de cette découverte ? Le sujet fait débat.

Pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, la découverte de ces réserves – estimées à 320 milliards de m3 (11,3 trillions de pieds cubes) de gaz naturel dans une zone économique exclusive – réduira la dépendance du pays aux importations, notamment en provenance de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Iran. Cette dépendance a constitué jusqu’à présent un facteur aggravant du déficit de la Turquie.

L’année dernière, le pays a consommé 45 milliards de m3 de gaz naturel pour un coût, à l’importation, de 41 milliards de dollars.

Dans un entretien avec Arab News, Mehmet Ogutcu, directeur de l’Energy Club et ancien diplomate, a précisé que « la dépendance énergétique, qui s’élève à 98 %, et la facture des importations annuelles de gaz, qui se chiffre à 12 milliards de dollars, sont des défis pour l’économie et la sécurité intérieure de la Turquie ».

De plus, la Turquie étend ses recherches gazières et pétrolières en Méditerranée orientale, qui comporterait environ 122 trillions de pieds cubes de gaz selon les estimations. Ces initiatives ont suscité la colère des acteurs régionaux et ont renforcé les tensions entre la Turquie et les pays de l’Union européenne.

La Turquie envisage d’extraire le gaz et de le mettre à la disposition des consommateurs à partir de 2023 – date des élections parlementaires et présidentielle dans le pays.

Cependant, des experts ont exprimé leurs doutes quant à cette projection et à la viabilité du projet. Ils se demandent si ces réserves vont réellement répondre aux besoins en énergie de la Turquie si on considère que le procédé initial de production devrait prendre au moins six ans. 

De plus, au cours des deux dernières décennies, des plans identiques avaient déjà fait l’objet de telles déclarations de la part de membres du gouvernement.

Pour Ogutcu, l’estimation des réserves doit faire l’objet d’une vérification indépendante. « Il me semble que l’année 2023 est un délai très optimiste si l’on prend en considération les conditions géologique et climatique de la mer Noire, qui rendent pénibles les processus d’exploration et de production. De plus, la période moyenne entre la découverte et la mise sur le marché du gaz s’étale en général sur sept ou huit ans dans l’industrie pétrolière », a-t-il déclaré.

Mettre le gaz à la disposition des consommateurs exige de nouveaux budgets qui pourraient se chiffrer en milliards de dollars.

Pour Ogutcu, la faible demande en pétrole, sa saturation globale sur les marchés internationaux et la corrélation des prix n’encouragent pas les investisseurs.

Une autre divergence concerne les contrats d’approvisionnement en énergie que la Turquie a signés avec l’Iran et la Russie et qui arriveront à échéance respectivement en 2023 et 2026.

Aydin Sezer, expert sur les questions de géologie et d’énergie, considère en outre qu’il n’est pas techniquement possible d’annoncer la présence de réserves à partir d’un seul forage.

Le bateau de forage turc Fatih a entamé les travaux le 20 juillet dernier. Selon Sezer, le processus prendrait quatre à six mois avant d’être techniquement confirmé. 

« Le gisement – renommé “gisement de Sakarya” – a été découvert en mer Noire occidentale. Il s’étale sur 250 km2. Au moins 8 à 10 forages devraient être effectués dans cette zone pour donner une estimation réaliste de la quantité de réserves. Et il faudra deux ans pour déterminer les variations de volume et sept à dix ans pour extraire le gaz », a confié Sezer à Arab News. Il a ajouté qu’il n’était pas possible de confirmer que ces réserves seraient commercialement viables.

Pour lui, les réserves ne peuvent pas être totalement extraites. Dans ce cas, elles ne fourniront que les besoins du pays en énergie pendant six ans.

D’un autre côté, le gaz découvert se situe à une profondeur de 3 500 mètres. L’extraction de gaz naturel à plus de 500 mètres de profondeur nécessite l’intervention de compagnies américaines, spécialisées dans la technologie d’extraction du gaz en eaux profondes.

Selon Madalina Vicari, spécialiste indépendante en géopolitique de l’énergie, la découverte du gaz est importante pour la sécurité énergétique de la Turquie, mais ne constitue pas pour autant la seule condition en jeu. La quantité ne couvrira pas la totalité des importations en gaz du pays.

« Le gisement découvert se situe dans les eaux très profondes et les travaux de forage de ce type de configuration sont exposés à plusieurs défis aux niveaux technique et économique: cette opération nécessite des projets d’ingénierie spécifiques ainsi qu’un investissement important », a-t-elle confié à Arab News. 

Selon Vicari, il reste à déterminer quelle sera la quantité de gaz récupérable, et quand il arrivera sur le marché turc.

« Étant donnés les défis que présente le projet, les consommateurs devront attendre quelques années avant d’avoir accès au gaz. Il reste à savoir à quel point le gisement de Sakarya réduira les importations de gaz en Turquie », a affirmé Vicari.

Selon Vicari, il faudrait prévoir des termes plus courts dans les contrats d’approvisionnement en énergie entre la Turquie et la Russie ainsi qu’une baisse importante des prix. La nouvelle découverte de la réserve de gaz constitue une alternative au gazoduc Turkstream.   

« La Russie pourrait faire d’importantes concessions au niveau des prix, pour garantir qu’au moins une des deux lignes du Turkstream reste active », a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".