Hélène Le Gal: «Le Maroc est un pays fiable, qui prend la lutte contre la migration clandestine très au sérieux»

Hélène le Gal, ambassadrice de France au Maroc, a aussi porté la voix de la France en Israël après avoir notamment été conseillère Afrique du président François Hollande, ce qui lui a valu le surnom de «Madame Afrique» (Photo fournie)
Hélène le Gal, ambassadrice de France au Maroc, a aussi porté la voix de la France en Israël après avoir notamment été conseillère Afrique du président François Hollande, ce qui lui a valu le surnom de «Madame Afrique» (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

Hélène Le Gal: «Le Maroc est un pays fiable, qui prend la lutte contre la migration clandestine très au sérieux»

  • «Sécuriser une frontière maritime comme celle du Maroc, en plus des frontières terrestres, c’est quelque chose d’énorme à l’échelle du pays.»
  • «La normalisation entre les pays arabes et Israël peut contribuer à la paix. Cela ne veut pas dire pour autant que ces nations renoncent à leurs positions»

Elle est la première femme ambassadeur de France au Maroc, poste qu'elle occupe depuis septembre 2019. Avant cela, Hélène le Gal a porté la voix de la France en Israël après avoir notamment été conseillère Afrique du président François Hollande, ce qui lui a valu le surnom de «Madame Afrique».

De nature discrète mais connue pour son franc-parler, la diplomate accorde une interview exclusive à Arab News en français.

Le Maroc joue depuis de nombreuses années le rôle de gendarme de l’Europe, mais malgré cela, de nombreux migrants parviennent à rejoindre le vieux continent, bien trop souvent au péril de leur vie. Quel rôle peut jouer la France pour empêcher ces tragédies? [Interview réalisée juste avant les récents événements à Ceuta, NDLR]

Je pense que ces tragédies nous interpellent tous, et le bon cadre de réponse du côté français, c’est l’Union européenne. L’UE doit faire plus pour accompagner les pays qui sont en première ligne, autrement dit les pays en façade méditerranéenne, en particulier le Maroc. C’est ce que fait l’UE à travers un certain nombre de financements très importants, mais je pense qu’il faut encore accentuer ce soutien. Le Maroc est un pays fiable, qui prend la lutte contre la migration clandestine très au sérieux, et qui apporte des solutions qui lui coûtent cher. Sécuriser une frontière maritime comme celle du Maroc, en plus des frontières terrestres, c’est quelque chose d’énorme à l’échelle du pays. Il faut donc que toute l’Union européenne se mobilise à ses côtés.

 

Sécuriser une frontière maritime comme celle du Maroc, en plus des frontières terrestres, c’est quelque chose d’énorme à l’échelle du pays.

 

Vous avez été ambassadrice de France en Israël avant d’arriver au Maroc. Ces deux pays ont récemment normalisé leurs relations diplomatiques. Avec la recrudescence du conflit israélo-palestinien, des voix s’élèvent et remettent en question la politique de normalisation avec Israël de la part du Maroc ou d’autres États arabes. Comment, de votre côté, avez-vous accueilli cette normalisation?

Cette normalisation nous – l’ambassade et le gouvernement français – a réjouis. Nous considérons que, entre les pays arabes et Israël, elle peut contribuer à la paix. Cela ne veut pas dire pour autant que ces nations renoncent à leurs positions, et on le voit bien, ces derniers jours encore, sa Majesté le roi Mohammed VI a demandé qu’une aide soit apportée aux populations palestiniennes, aide qui est partie du Maroc. Le roi est par ailleurs le président du comité Al-Qods. Cette politique permet d’ouvrir des canaux pour contribuer à la paix dans la région.

 

 

Nous considérons que la normalisation entre les pays arabes et Israël peut contribuer à la paix.

C’est un conflit qui dure, celui du Sahara, qui a connu un regain de tensions ces derniers mois. L’ancien président américain Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, au même titre que de nombreux autres pays. Dans l’Hexagone, des députés appellent la France à en faire de même. Récemment, une antenne du président Macron a été ouverte à Dakhla. Comment la France peut jouer un rôle pour faire enfin avancer ce dossier?

La France considère que ce dossier n’a que trop duré, qu’il faut trouver une solution. Une solution qui recueille l’agrément de tous. C’est pourquoi nous poussons pour que le secrétaire général de l’ONU nomme un envoyé personnel afin de trouver une solution. Pour nous, cette solution tourne autour du plan d’autonomie qui a été présenté il y a plus de dix ans par le Maroc, et qui offre des garanties aux populations sahraouies. Une relance de ce processus politique sous l’égide de l’ONU nous paraît essentielle, et nous nous activons, que ce soit au Conseil de sécurité des Nations unies ou à New-York. Nous jouons aussi un rôle en participant à des conférences, telle que celles qui se sont tenues au mois de janvier sous l’égide du Maroc et des États-Unis. Nous souhaitons que le dossier avance, et peut-être, justement, les derniers développements que vous venez d’évoquer ouvriront-ils la porte à ces avancées, afin de trouver une solution acceptable et pacifique par tous, qui permette le développement de ce territoire.

Est-il prévu d’ouvrir un consulat de France à Dakhla ou à Laâyoune?

Les consulats sont extrêmement liés à la question du nombre de Français, et assez peu de Français vivent au Sahara. Il y en a certes quelques centaines qui travaillent notamment dans le secteur du tourisme, mais cela ne justifie pas la création d’un consulat.

Que pensez-vous de la fuite des cerveaux qui s’accentue au Maroc, particulièrement dans le domaine de l’informatique. La France est d’ailleurs pointée du doigt, les responsables du secteur dénoncent les effets néfastes du visa French Tech…

Je pense que c’est un phénomène mondial, puisqu’en France également nos cerveaux sont extrêmement attirés par les États-Unis. La Silicon Valley est peuplée de Français formés dans l’Hexagone. On se trouve face à une sorte de marché mondial des cerveaux. Les personnes se déplacent d’un pays à l’autre en saisissant toutes les opportunités qui leur sont offertes. Je pense donc que chaque pays doit travailler sur sa propre attractivité pour garder ses cerveaux. Vous parliez des informaticiens… Il y a un besoin d’informaticiens au Maroc, mais aussi en Europe, en France en l’occurrence. Et c’est là que nous pouvons travailler ensemble, nous avons des universités, des grandes écoles… Les Marocains sont d’ailleurs la première nationalité parmi les étudiants étrangers en France. Sept universités et grandes écoles ont décidé de créer des campus au Maroc et de nombreuses universités marocaines travaillent avec des partenaires français. Il faut donc renforcer la formation, afin qu’il n’y ait plus de pénuries de ce genre de profils, que ce soit au Maroc ou en France. Mais je ne pense pas que l’on puisse parler vraiment de fuite des cerveaux, plutôt d’individus qui ont parfois tout simplement envie de mobilité, d’aller travailler à l’étranger, peut-être pour quelques années, avant de revenir en fonction des opportunités ou de leurs parcours personnels.

 

S’imposer dans un milieu masculin, une recette?

J’ai des centaines d’anecdotes tirées de ma carrière. Vous dirais-je le nombre de fois où mon mari a été pris pour l’ambassadeur et moi son épouse, le nombre de fois où je suis entrée dans une pièce, et où l’on m’a demandé «l’ambassadeur de France va venir, savez-vous quand il arrivera?». Je pense qu’il ne faut rien s’interdire lorsque l’on est une femme, c’est peut-être en effet plus difficile, on peut entendre un certain nombre de remarques, avoir parfois le sentiment de prendre la place de collègues masculins qui ne le voient pas d’un très bon œil. Mais il faut le faire, parce que renoncer c’est accepter l’inégalité. Donc, oui, je suis très fière d’avoir brisé beaucoup de plafonds de verre, en étant la première femme à occuper plusieurs postes importants. J’encourage évidemment les autres femmes à faire de même, et pas seulement elles, toutes les minorités également.

Je pense que la politique suivie au Maroc a été exemplaire, dans la mesure où les autorités ont su parfaitement anticiper

Quelques mois seulement après votre prise de poste, vous avez dû faire face à une situation inédite: la pandémie de Covid-19. Sur le plan de la gestion de la crise sanitaire et de l’accompagnement des Français au Maroc, quelles sont les réussites et les difficultés que vous avez rencontrées ?

Je dirais que les réussites et les difficultés sont un peu les mêmes. Il s’agit du nombre de ressortissants qu’il a fallu gérer. Quand on sait qu’en 2020, 350 000 Français ou résidents en France ont été rapatriés, et qu’ici au Maroc ce nombre a atteint 60 000 personnes, vous voyez tout de suite l’énorme proportion de Français ou de Marocains résidant en France concernés par ces rapatriements depuis le Maroc. 

Ce nombre important de ressortissants a été une difficulté, mais aussi une réussite, puisque, même s’ils n’ont pas forcement pu partir à la date voulue, ils ont quand même pu rentrer en France entre mars et juillet 2020. Nous avons affrété 280 avions et 22 ferrys sur cette période, et nous avons dû gérer des cas plus compliqués les uns que les autres.

Le Maroc a particulièrement bien géré la crise sanitaire. L’OMS a d’ailleurs félicité le Maroc, qui figure parmi les pays qui se sont le plus démarqués en termes de prévention et de vaccination. Peut-on en parler comme d’un modèle de gestion de la crise ?

Je pense que la politique suivie au Maroc a été exemplaire, dans la mesure où les autorités ont su parfaitement anticiper. Lorsqu’en mars 2020 le pays a été confiné, le nombre de décès était très faible, mais cela a justement permis d’éviter une flambée. On a pu voir une constante mobilisation des autorités pour doser les mesures qui ont été prises, et éviter toute flambée des cas, compte tenu des capacités hospitalières du pays. Sur la vaccination également, le Maroc s’est mis très tôt en quête de vaccins à acheter, et il a pu commencer sa campagne de vaccination en même temps que la plupart des autres pays occidentaux, à un rythme rapide. À lui tout seul, le pays concentre 95% des vaccinations en Afrique. C’est vraiment extraordinaire.

 

Vous avez récemment reçu votre première dose du vaccin Sinopharm.
Encouragez-vous les Français à faire de même? Sachant que pour l’instant Sinopharm n’est pas encore validé par les autorités sanitaires en France…

J’ai fait le choix de m’inscrire dans le système marocain. J’ai donc attendu que les moins de 60 ans puissent se faire vacciner pour aller dans un centre de vaccination comme n’importe quel Marocain. J’espère avoir montré ainsi aux Français que l’on peut faire confiance à notre pays d’accueil pour nous traiter de la même manière qu’il traite ses propres citoyens, d’une manière très responsable et très sérieuse.

La pandémie a renforcé l’intérêt stratégique du Maroc envers une industrie locale plus forte, et donc un frein des importations. Quel regard portez-vous sur cette stratégie et qu’en est-il des retours des investissements français en France?

Nous avons une trop grande dépendance par rapport à certains producteurs, c’est un constat fait par de nombreux pays. En France et au Maroc, nous avons eu la même réflexion sur la nécessité de relocaliser un certain nombre d’industries. Je pense que cette pandémie peut aussi nous permettre de nous rapprocher, de travailler davantage ensemble. Nous sommes en quelque sorte imbriqués. Par exemple, l’automobile est devenu le premier poste d’exportation du Maroc, grâce à Renault et à Peugeot. Nous avons des intérêts convergents. Nous travaillons ensemble depuis près d’un an sur un nouveau pacte économique franco-marocain, notamment sur les énergies vertes. On voit que le Maroc a beaucoup d’atouts pour devenir un grand producteur d’électricité verte à travers l’éolien, le solaire ou encore l’hydrogène. Les besoins d’électricité vont augmenter en Europe, puisque tout le secteur du transport est en cours d’électrification. Cela peut aussi constituer dans les années à venir un domaine de notre coopération.

Je pense que cette coopération en matière de lutte contre le terrorisme entre la France et le Maroc fonctionne extrêmement bien.

La France semble être en perte de vitesse en Afrique, alors que des pays comme le Maroc se positionnent de plus en plus. La France ne voit-elle pas le Maroc comme un concurrent sur le continent?

Le Maroc en Afrique n’est pas un concurrent, c’est un ami et un allié. La France est très présente en Afrique, elle porte ce continent dans son cœur. C’est d’ailleurs à Paris, et non ailleurs, que se tient la conférence internationale d’appui à la transition au Soudan ou le sommet sur le financement des économies africaines.  C’est la première fois en vingt-cinq ans qu’il y a une récession économique en Afrique. Le continent n’est pas très touché par la pandémie, mais il est très impacté par ses conséquences économiques. Nous nous sommes donc fait le porte-voix du continent auprès des instances internationales, notamment celles de Breton Woods ou de l’Union européenne, pour la mise en place d’un vrai plan de relance comme aux États-Unis ou en Europe. Aucun autre pays n’organise ce type de mobilisation en faveur de l’Afrique, c’est la meilleure preuve que la France est toujours là, aux côtés de l’Afrique.

Récemment, les services de renseignement marocains ont permis de déjouer de nouvelles attaques de grande ampleur sur le territoire français… Comment la France et le Maroc peuvent-ils davantage coopérer dans la lutte contre le terrorisme?

Je pense que cette coopération en matière de lutte contre le terrorisme entre la France et le Maroc fonctionne extrêmement bien. D’abord parce qu’elle est impulsée au plus haut niveau de nos deux pays, et ensuite parce qu’elle est pratiquée au quotidien par les services dont c’est le travail. Cela nécessite évidemment une certaine discrétion, mais les deux pays travaillent beaucoup ensemble, car ils ont les mêmes intérêts et les mêmes ennemis, ces groupes terroristes. Ce travail en commun ne concerne pas seulement le territoire français ou marocain, mais également d’autres théâtres, par exemple le Sahel. La France y est fortement engagée militairement, et nous y coopérons de manière extrêmement forte avec le Maroc dans la lutte antiterroriste. Notre collaboration se poursuit sur d’autres théâtres d’opération comme l’Irak ou la Syrie, où un certain nombre de nos ressortissants, Français, Marocains, ou Franco-Marocains, se sont déplacés dans le cadre de groupes terroristes comme Daech. Notre coopération fonctionne bien, même si bien sûr, on peut toujours faire mieux et cela doit passer par une multiplication des contacts entre les services spécialisés de façon à échanger un maximum d’informations et de renseignements.

Après les récents attentats en France, l’amalgame entre islam et terrorisme a particulièrement refait surface, comment l’éviter ?

En donnant le plus souvent possible la parole à des musulmans en France qui eux aussi condamnent de manière vigoureuse le terrorisme et ne sont pas en faveur d’idéologies radicales. Je pense que leur donner la parole, notamment dans les médias, est une manière de montrer que ce combat est commun à tous ceux qui vivent sur le territoire français, quelle que soit leur religion.


Les réfugiés Cisjordanie sont frappés par la misère alors que la grève des employés de l'UNRWA se poursuit

Un Palestinien inspecte une voiture qui aurait été brûlée par des colons israéliens dans le village d'Al-Mughayer, à l'est de la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 26 mai 2023 (Photo, AFP).
Un Palestinien inspecte une voiture qui aurait été brûlée par des colons israéliens dans le village d'Al-Mughayer, à l'est de la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 26 mai 2023 (Photo, AFP).
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  • L'accumulation d'ordures dans les rues fait craindre une catastrophe environnementale et sanitaire en Cisjordanie
  • Abu Hasna a évoqué l'énorme soutien de l'Arabie saoudite à l’agence, qu'elle a financée pendant plus de dix ans à hauteur d'un milliard de dollars

RAMALLAH: Les camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie risquent de passer un été encombré de déchets à cause d'une grève en cours, ce qui fait craindre l'apparition de maladies.

Des piles d'ordures se sont accumulées alors que plus de 3 600 employés de l’Office de secours et des travaux des Nations Unies (UNRWA) sont en grève depuis le 20 février.

Les habitants du camp, soit quelque 960 000 personnes, continuent de se plaindre de leurs conditions de vie désastreuses, affectant ainsi la fourniture de soins de santé et l'éducation de 50 000 élèves.

L'UNRWA affirme qu'elle ne dispose pas de fonds suffisants pour augmenter les salaires des employés et répondre à leurs demandes.

Les habitants craignent que l'absence de ramassage des ordures et l'arrêt des services de santé ne conduisent à une catastrophe environnementale et sanitaire à l'approche de l'été.

Youssef Baraka, du camp de réfugiés de Jalazoun, près de Ramallah, a déclaré à Arab News: «Le réfugié paie toujours la facture et nous vivons dans des conditions difficiles en raison de la poursuite de la grève.»

«Nos enfants n'ont pas accès à l'éducation et nos patients ne sont pas soignés.»

Il a indiqué que des efforts individuels étaient déployés afin d’aider les patients à suivre un traitement et de fournir du matériel médical. Les habitants essayent d’enlever eux-mêmes les ordures des camps, dans la mesure du possible.

Taysir Nasrallah, du camp de réfugiés de Balata à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, a révélé à Arab News que le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait mis en place un comité pour rencontrer le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, afin de trouver une solution rapide à cette crise.

«L'administration de l'UNRWA a besoin d'une intervention urgente dans le but de résoudre le conflit avec le personnel et rétablir une vie normale dans les camps», a-t-il déclaré à Arab News.

L'UNRWA a été créée en 1949 par l'Assemblée générale des Nations unies pour aider et protéger les réfugiés palestiniens en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Walid Macharqa, du camp de Jénine, a signalé que les ordures s'accumulaient et que les eaux usées s'infiltraient dans les rues, tandis que de nombreux médicaments de base pour les maladies chroniques ne sont pas actuellement disponibles pour les résidents.

«Quelle est la faute des réfugiés palestiniens dans l'existence de guerres et d'autres désastres humanitaires dans le monde, pour que l'UNRWA cesse de leur assurer ses services?» a indiqué Masharqa à Arab News.

«L'Autorité palestinienne n'est pas autorisée à fournir des services aux réfugiés dans les camps», a-t-il ajouté.

UNRWA

Adnan Abu Hasna, porte-parole de l'UNRWA au Moyen-Orient, a déclaré à Arab News que les discussions se poursuivaient avec l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de la Palestine pour résoudre le problème de la grève.

Abu Hasna espère que toutes les parties parviendront bientôt à une solution.

Il a signalé que l'UNRWA avait approuvé une allocation de 268 dollars américains (1 dollar américain = 0,93 euro) pour 300 employés à Jérusalem-Est en raison des prix élevés, et que les employés de Cisjordanie demandaient la même chose.

Mais il a avisé que le budget de l'UNRWA n'était pas en mesure de supporter ce coût supplémentaire, ses fonds accusant un déficit annuel de 70 millions de dollars.

Abu Hasna a évoqué l'énorme soutien de l'Arabie saoudite à l’agence, qu'elle a financée pendant plus de dix ans à hauteur d'un milliard de dollars, en construisant des villes et des quartiers entiers ainsi que des dizaines d'écoles dans la bande de Gaza. Il a également indiqué qu’elle l’a sauvée à plusieurs reprises de l'effondrement.

«Le roi Salmane a personnellement alloué une aide à l'UNRWA depuis qu'il était gouverneur de la région de Riyad et président de l'Association pour le soutien du peuple palestinien. La position de l'Arabie saoudite, qui soutient fermement l'UNRWA, est considérée comme un facteur de motivation pour les autres pays à soutenir l'UNRWA», a précisé Abu Hasna à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Deux morts dans un échange de tirs entre l'Iran et l'Afghanistan

Les tensions ont augmenté entre l'Iran et l'Afghanistan depuis que le président iranien Ebrahim Raisi a averti les talibans de ne pas violer les droits d'eau de Téhéran sur le fleuve Helmand (Photo, AFP).
Les tensions ont augmenté entre l'Iran et l'Afghanistan depuis que le président iranien Ebrahim Raisi a averti les talibans de ne pas violer les droits d'eau de Téhéran sur le fleuve Helmand (Photo, AFP).
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  • Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir tiré en premier
  • L'Iran, qui partage une frontière de plus de 900 km avec l'Afghanistan, ne reconnait pas le gouvernement formé par les talibans

KABOUL: Deux personnes ont été tuées samedi dans un échange de tirs entre les forces iraniennes et des talibans, à la frontière entre l'Iran et l'Afghanistan, selon les autorités talibanes.

La police iranienne a fait état d'un "affrontement" sans donner de détails sur les victimes, tandis que l'agence de presse iranienne locale Mehr a annoncé la mort d'un garde-frontière iranien.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir tiré en premier.

Cet incident survient dans un contexte de tensions entre Téhéran et Kaboul autour de la distribution de l'eau de la rivière Helmand, un barrage construit en Afghanistan limitant le débit d'eau vers l'Iran, frappé par la sécheresse.

"Lors de l'affrontement, une personne a été tuée de chaque côté et plusieurs ont été blessées", a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur des talibans, Abdul Nafy Takor, sur son compte Twitter.

"La situation (est) actuellement maîtrisée", a-t-il dit, ajoutant que son gouvernement "ne veut pas de guerre avec son voisin."

Tensions dans la province du Sistan-Baloutchistan

Samedi matin, "les forces talibanes ont commencé à tirer avec toutes sortes d'armes sur un poste de police iranien depuis le territoire afghan", avait déclaré plus tôt le commandant adjoint de la police iranienne, le général Ghassem Rezaï, cité par l'agence officielle Irna.

Les policiers ont alors répliqué à ces tirs qui se sont produits à la limite de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l'Iran.

"Après le début de l'affrontement (...), le chef de la police a ordonné les gardes-frontières (...) d'empêcher quiconque de s'approcher de la frontière", a ajouté le général Rezaï.

L'Iran, qui partage une frontière de plus de 900 km avec l'Afghanistan, ne reconnait pas le gouvernement formé par les talibans.

Téhéran a récemment averti qu'il se "réservait" le droit de prendre des mesures pour capter l'eau de Helmand, qui prend sa source dans le centre de l'Afghanistan et permet d'irriguer de larges terres agricoles dans le sud-est de l'Iran.

Le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré que l'Afghanistan était "déterminé à remplir ses obligations" mais que les "déclarations inappropriées" faites par l'Iran pouvaient nuire aux liens entre les deux pays.


Nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire en Israël

Une photo aérienne montre des manifestants soulevant une grande banderole lors d'un rassemblement pour protester contre le projet de loi de refonte judiciaire du gouvernement israélien à Tel Aviv le 27 mai 2023 (Photo, AFP).
Une photo aérienne montre des manifestants soulevant une grande banderole lors d'un rassemblement pour protester contre le projet de loi de refonte judiciaire du gouvernement israélien à Tel Aviv le 27 mai 2023 (Photo, AFP).
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  • Des manifestations ont également lieu dans d'autres villes israélienne
  • La police ne communique pas de chiffres officiels sur le nombre de participants aux manifestations

TEL AVIV: Les Israéliens sont descendus samedi soir dans les rues de Tel-Aviv, pour la 21e semaine consécutive, pour protester contre le projet de réforme controversé du système judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahou.

Des manifestations ont également lieu dans d'autres villes israéliennes, comme Haïfa (nord) et Beersheva (sud).

Les manifestants se rassemblent chaque semaine depuis janvier à la fois pour dénoncer la réforme et conspuer le gouvernement de M. Netanyahou, inculpé pour corruption dans une série d'affaires.

Ce dernier a annoncé le 27 mars une "pause" dans le projet pour donner une "chance [...] au dialogue", mais la mobilisation contre la réforme reste forte.

"Nous allons poursuivre nos efforts pour arriver à un accord aussi large que possible sur la réforme judiciaire", a déclaré mercredi M. Netanyahu qui se félicitait de l'adoption de la loi de finances pour 2023-2024 par le Parlement.

La police ne communique pas de chiffres officiels sur le nombre de participants aux manifestations mais les médias israéliens ont estimé à des "dizaines de milliers" le nombre de participants à la manifestation de samedi à Tel-Aviv.

Parmi eux, Israël Alva, un entrepreneur en technologie, a dénoncé un budget 2023-2024 "scandaleux" car "il accorde des avantages à certains secteurs et ne tient pas compte de la population en général".

Pour lui, il est important de manifester contre la réforme judiciaire, car "notre ADN est démocratique et libéral. Nous voulons une vie de liberté et non pas qu'on nous dise ce que nous devons faire".

Yael Ben Shalom, étudiante à l'université de Tel-Aviv, manifeste "parce que des gens essaient de prendre le contrôle de notre système et de le transformer en quelque chose de mauvais" et de "ruiner l'avenir du pays", a-t-elle dit.

Pour le gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, la réforme du système judiciaire vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement.

Les détracteurs de la réforme estiment au contraire qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive illibérale ou autoritaire.