Le système de santé fragile de Gaza cède sous la pression de la guerre

Les frappes aériennes israéliennes ont endommagé six hôpitaux et neuf centres de soins primaires à Gaza. (Photo, AFP)
Les frappes aériennes israéliennes ont endommagé six hôpitaux et neuf centres de soins primaires à Gaza. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

Le système de santé fragile de Gaza cède sous la pression de la guerre

  • Des médecins tués, des centres médicaux endommagés, des hôpitaux submergés et des médicaments en rupture de stock alors que les bombardements israéliens se poursuivent
  • Le principal laboratoire de Covid-19 du territoire et les bureaux du ministère de la Santé ont également été touchés, ce qui a interrompu les tests pendant plusieurs jours

GAZA : Le secteur de santé déjà délabré de la bande de Gaza est actuellement accablé par la guerre menée par Israël contre les Palestiniens.

Les hôpitaux sont submergés par des vagues de victimes des bombardements israéliens, et les stocks de médicaments vitaux s’épuisent rapidement dans l’enclave côtière sous blocus.

De plus, deux médecins de renom ont été tués : Ayman Abou Al-Ouf, consultant en médecine interne, qui dirigeait l’équipe Covid-19 à l’hôpital Al-Shifa, et Moeen Al-Aloul, neurologue pour le ministère de la Santé.

Les frappes aériennes israéliennes ont endommagé six hôpitaux et neuf centres de soins primaires à Gaza. Le principal laboratoire de Covid-19 du territoire et les bureaux du ministère de la Santé ont également été touchés, ce qui a interrompu les tests pendant plusieurs jours.

Selon le Dr Ayman Al-Halabi, directeur général des services de soutien médical au ministère de la Santé, la clinique al-Rimal, située à Gaza, a été la cible de bombes israéliennes lundi dernier, ce qui a obligé le laboratoire central à arrêter tous ses services.

« La guerre épuise les capacités limitées du ministère. Le système de santé « se trouvera dans une situation dangereuse » si l’agression israélienne se poursuit », déplore Ashraf Al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé.

« Il y a une grave pénurie de personnel médical, de médicaments et de fournitures médicales, ainsi que d’ambulances », indique M. Al-Qidra à Arab News avant d’ajouter que le ministère communique en permanence avec les organisations locales et internationales pour s’assurer que les besoins urgents des hôpitaux sont satisfaits.

« Compte tenu de la poursuite de l’agression israélienne brutale, le ministère a lancé un appel urgent pour obtenir 46,6 millions de dollars afin de répondre aux besoins pressants du secteur de la santé en termes de médicaments, de consommables médicaux, d’équipements opératoires, de soins intensifs, de radiologie diagnostique, d’outils chirurgicaux et de laboratoires, entre autres, pour assurer la poursuite des services de santé », ajoute-t-il.

Ezz El-Din Shaheen, anesthésiste et médecin de soins intensifs au complexe médical d’Al-Shifa, a mentionné que le système de santé de Gaza fait face à des guerres, des catastrophes et d’autres crises depuis longtemps.

« Les médecins, les infirmiers, les secouristes et les techniciens travaillant dans le secteur de la santé sont répartis en groupes et un système de quarts de travail de 24 heures est adopté, puis une période de repos, puis un quart de travail de 24 heures, et ainsi de suite », explique-t-il.

« Certains départements manquent de personnel de santé, ce qui rend le travail plus stressant et le nombre d’heures de travail plus important, comme c’est le cas dans les départements de chirurgie ».

Le ministère de la Santé est également préoccupé par le déplacement de plus de 60 000 Palestiniens qui vivent désormais dans 58 abris dotés de services de santé inadéquats. On craint que cela ne provoque une troisième vague de la pandémie de Covid-19 et la propagation d’autres maladies infectieuses et cutanées qui pourraient s’avérer difficiles à gérer pour le personnel soignant.

Avant le conflit actuel, la bande de Gaza a connu des guerres en 2008, en 2012 et en 2014. En outre, elle a connu de nombreux cycles d’escalade des hostilités qui ont duré plusieurs jours et qui ont fait des morts et des blessés parmi les Palestiniens.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Il faut «vaincre totalement» le Hamas à Gaza pour «libérer tous les otages israéliens», dit Netanyahu

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'"

JERUSALEM: Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'", a affirmé M. Netanyahu, selon un communiqué de ses services.

 

 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.