Vol intercepté et opposant arrêté: le Bélarus sous pression internationale

Le Royaume-Uni demande à ses compagnies de contourner l'espace aérien du Bélarus et a suspendu l'autorisation de la compagnie nationale Belavia, annonce le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab (Photo, AFP)
Le Royaume-Uni demande à ses compagnies de contourner l'espace aérien du Bélarus et a suspendu l'autorisation de la compagnie nationale Belavia, annonce le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab (Photo, AFP)
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Vol intercepté et opposant arrêté: le Bélarus sous pression internationale

  • Les autorités bélarusses ont expliqué lundi que le vol Ryanair avait été menacé dans un email se proclamant de l'organisation palestinienne Hamas 
  • Les Etats-Unis ont dénoncé un «détournement forcé» et l'UE a fustigé «une action complètement inacceptable», sur fond de déclarations courroucées de l'Allemagne et du Royaume-Uni

MINSK/ LONDRES: La pression allait croissante lundi sur le Bélarus, accusé de « détournement », « piraterie », voire « terrorisme » par les Occidentaux après l'interception d'un vol commercial la veille qui a conduit à l'arrestation d'un dissident, passager à bord.  

Soumise à une avalanche d'indignation européenne et américaine, cette autoritaire ex-république soviétique nichée entre la Russie et l'UE a balayé les critiques, assurant avoir agi dans la légalité et promettant une « transparence totale ».  

L'UE, en sommet lundi soir et mardi, doit évoquer de « possibles sanctions » contre Minsk, et a convoqué l'ambassadeur du Bélarus auprès des institutions européennes. Les ambassadeurs de l'Otan doivent, eux, se réunir mardi.  

Le Bélarus a reçu le soutien de son principal allié, la Russie, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov jugeant que Minsk avait agi de manière « raisonnable » en promettant une « transparence totale ». Le Kremlin a lui dit attendre l'avis des « instances internationales ».  

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La première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte, qualifie d'« attaque sans précédent contre la communauté internationale » après l'interception par le Bélarusse d'un avion de passagers transportant un militant de l'opposition recherché (Photo, AFP)

 

Le Bélarus expulse l'ambassadeur et tous les diplomates lettons

Le Bélarus a ordonné lundi l'expulsion de l'ambassadeur de Lettonie et de tout le personnel de l'ambassade à Minsk, accusant les autorités lettones d'avoir remplacé le drapeau bélarusse par celui de l'opposition en marge du Mondial de hockey.  

« L'ambassadeur letton a été prié de quitter le pays dans les 24 heures. L'ensemble du personnel diplomatique, administratif et technique de l'ambassade est aussi invité à quitter le Bélarus, dans les 48 heures », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Vladimir Makeï, cité par l'agence de presse officielle Belta.  

En réaction, la Lettonie a peu après annoncé l'expulsion de l'ambassadeur du Bélarus et d'autres diplomates bélarusses.  

Dimanche, un chasseur MiG-29 a décollé sur ordre personnel du président bélarusse Alexandre Loukachenko pour intercepter le vol FR4978 de Ryanair effectuant la liaison Athènes-Vilnius, capitales de deux pays de l'UE, et qui se trouvait à ce moment là dans l'espace aérien bélarusse.  

Selon les autorités bélarusses, une alerte à la bombe, qui s'est révélée être mensongère, est à l'origine de l'interception de l'appareil.  

Après un atterrissage à l'aéroport de Minsk et le contrôle de l'appareil, l'avion est reparti pour la Lituanie.   

Mais entretemps, la police bélarusse a arrêté l'opposant Roman Protassevitch, et sa petite amie, Sofia Sapéga, qui se trouvaient à bord. Si bien qu'en Occident, on pense que l'ensemble de l'incident a pu être orchestré. 

Il est en détention provisoire dans une prison de Minsk, a indiqué lundi la porte-parole du ministère de l'Intérieur. 

« Il n'y a pas eu de plaintes sur son état de santé », a ajouté cette source sur son compte Telegram. Dans la soirée, la mère de l'opposant a affirmé à des médias bélarusses que son fils était peut-être hospitalisé à cause de problèmes cardiaques. 

Agé de 26 ans, le jeune homme est l'ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition bélarusse Nexta, qui a joué un rôle clé dans l'organisation du mouvement de protestation de 2020 contre Alexandre Loukachenko et réprimé depuis par les autorités.   

Minsk a assuré lundi avoir informé l'Organisation de l'aviation civile internationale, organisme dépendant de l'ONU et l'Association internationale du transport aérien de sa « disposition à coopérer à une enquête impartiale ».  

 

Berlin convoque l'ambassadeur du Bélarus après le déroutage d'un avion

L'ambassadeur du Bélarus à Berlin a été convoqué lundi au ministère allemand des Affaires étrangères après le déroutage par les autorités bélarusses d'un avion de ligne et l'arrestation d'un opposant présent à son bord. 

« Les explications fournies jusqu'à présent par le gouvernement du Bélarus concernant l'atterrissage forcé d'un avion de Ryanair à Minsk sont aberrantes et ne sont pas crédibles », a déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie Heiko Maas.  

« Nous avons besoin de clarté sur ce qui s'est réellement passé à bord et sur le terrain hier. Et nous avons besoin de clarté sur le bien-être de Roman Protassevitch et de sa partenaire, qui doivent être immédiatement libérés », a-t-il ajouté 

La convocation a été fixée pour lundi soir. 

Le ministre a précisé qu'un haut fonctionnaire du ministère, Miguel Berger, rencontrerait l'ambassadeur, Denis Sidorenko, tandis que les dirigeants européens débattront, à l'occasion d'un sommet des Vingt-Sept à Bruxelles, des « conséquences » de cet incident qui a provoqué l'indignation contre le régime du président Alexandre Loukachenko. 

« Piraterie »   

Les explications bélarusses n'ont convaincu personne en Europe.   

Les Etats-Unis ont dénoncé un « détournement forcé » et l'UE a fustigé « une action complètement inacceptable », sur fond de déclarations courroucées de l'Allemagne et du Royaume-Uni.  

La France a suggéré une « interdiction de l'espace aérien » du Bélarus.   

L'Irlande, où est basée la compagnie aérienne Ryanair, a dénoncé un acte de « piraterie » étatique. Pays voisins du Bélarus, la Pologne a parlé d'« acte de terrorisme d'Etat » et la Lituanie, qui a accordé le statut de réfugié à Roman Protassevitch, a annoncé qu'elle n'autoriserait aucun vol, ni vers ni depuis son territoire, traversant l'espace aérien bélarusse.  

L'Otan a dénoncé « un incident sérieux et dangereux ».  

Le patron de Ryanair, Michael O'Leary, a de son côté affirmé que des agents des services de sécurité bélarusses, le KGB, ont pu se trouver à bord du vol FR4978, dénonçant lui aussi un acte de « piraterie » soutenu par le Bélarus.  

Les Etats-Unis comme l'UE ont également appelé à la libération de Roman Protassevitch, que le Bélarus avait ajouté à sa liste de personnes « impliquées dans des activités terroristes ».  

Svetlana Tikhanovskaïa, rivale exilée en Lituanie du président bélarusse, a accusé M. Loukachenko d'avoir « utilisé l'armée de l'air contre des civils ».  

« Le temps des déclarations est passé - il est évident que les Bélarusses attendent des actions décisives et une assistance de la communauté internationale », a-t-elle déclaré dans une intervention vidéo.  

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, « soutient les appels à une enquête transparente et indépendante complète sur cet incident inquiétant et exhorte tous les acteurs concernés à coopérer à une telle enquête », a affirmé lundi son porte-parole. 

Il « est profondément préoccupé par l'apparent atterrissage forcé d'un avion de passagers au Bélarus et par la détention ultérieure du journaliste Roman Protassevich », a précisé Stéphane Dujarric dans une déclaration. 

 

Le Bélarus affirme avoir reçu une menace signée du Hamas contre le vol Ryanair

Les autorités bélarusses ont expliqué lundi que le vol Ryanair, détourné la veille sur l'aéroport de Minsk avec un opposant politique à bord, avait été menacé dans un email se proclamant de l'organisation palestinienne Hamas. 

« Nous, soldats du Hamas, réclamons qu'Israël cesse le feu sur le secteur de Gaza. Nous réclamons que l'Union européenne cesse son soutien à Israël (...) si nos revendications ne sont pas satisfaites une bombe explosera (à bord de l'avion de Ryanair) au-dessus de Vilnius », a dit le directeur du transport aérien au ministère bélarusse des Transports, Artem Sikorski, affirmant lire une traduction en russe du message reçu en anglais.

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Des passagers qui étaient à bord d'un vol Ryanair transportant un militant de l'opposition bélarusse décrivent ce qui s'est passé pendant le vol (Photo, AFP)

« Risque la peine de mort »   

Le régime d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a vu son autoritarisme aller croissant depuis la répression d'un mouvement de contestation inédit, qui a vu des dizaines de milliers de personnes défiler dans les rues en 2020.  

Ce mouvement s'est progressivement essoufflé face à une répression impitoyable des autorités. Toutes les figures du mouvement se trouvent en prison ou en exil forcé.  

De lourdes peines de prison ont également été infligées à des militants et à des journalistes.  

Selon des passagers du vol Ryanair interrogés, Roman Protassevitch « avait très peur » et a dit qu'il « risquait la peine de mort » au Bélarus. 

Londres demande à ses compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien du Bélarus

Le Royaume-Uni a demandé lundi à ses compagnies de contourner l'espace aérien du Bélarus et a jugé « difficile à croire » que Moscou n'ait pas « au moins » donné son « acquiescement » au détournement d'un avion Rynair vers Minsk.  

Le ministre britannique des Transports Grant Shapps a annoncé avoir « donné pour instruction » à l'autorité britannique de l'aviation civile de « demander aux compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien bélarusse pour la sécurité des passagers ».  

« J'ai aussi suspendu l'autorisation d'opérer de Belavia », compagnie du Bélarus qui effectue un vol quotidien vers Minsk depuis l'aéroport londonien de Gatwick via Paris, a-t-il ajouté sur Twitter.  

Devant le Parlement, le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab a dénoncé une « attaque choquante contre l'aviation civile et une atteinte au droit international », en annonçant avoir convoqué l'ambassadeur du Bélarus.  

Face au députés, il a répété que Londres prépare de nouvelles sanctions contre le régime d'Alexandre Loukachenko.  

Interrogé sur l'hypothèse d'une implication russe, Dominic Raab a rétorqué que « si nous n'avons pas de détails clairs à ce sujet », « il est très difficile de penser que ce genre d'actes ait pu être entrepris sans au moins l'acquiescement des autorités à Moscou ». 

(Avec AFP)


Arab News lance un service de traduction en 50 langues au congrès FIPP de Madrid

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  • Grâce à l’intelligence artificielle, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite est désormais accessible à 80 % de la population mondiale
  • Privilégiant l’innovation à l’appréhension, Arab News exploite l’IA pour renforcer les journalistes et étendre sa portée mondiale

MADRID : Arab News, premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a lancé la version bêta d’un service de traduction alimenté par intelligence artificielle qui rend accessibles ses informations, analyses et points de vue dans 50 langues.

L’annonce a été faite par le rédacteur en chef Faisal J. Abbas lors d’un événement spécial à Madrid, coïncidant avec le FIPP World Media Congress 2025 et marquant le cinquantième anniversaire du journal.

« Grâce à la technologie moderne, Arab News, lancé en 1975 pour être une voix de l’Arabie saoudite en anglais, sera désormais la voix d’une région en mutation… dans 50 langues, atteignant un remarquable 6,5 milliards de personnes, soit 80 % de la population mondiale, » a déclaré Abbas mercredi soir lors d’un événement parallèle.

Parmi les participants figuraient la princesse Haifa bint Abdulaziz Al‑Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite en Espagne, des diplomates arabes et espagnols, ainsi que des rédacteurs et dirigeants de haut niveau.

Abbas, qui supervise la transformation numérique du journal depuis 2016, a indiqué que le projet illustre à la fois le rôle de longue date d’Arab News comme voix de l’Arabie saoudite en anglais et l’engagement de la publication à raconter l’histoire d’une région en mutation rapide.

« L’idée provient de l’importance de raconter notre récit, notamment dans une région où les événements influencent le monde entier et où le cœur battant — l’Arabie saoudite — connaît une transformation massive et des réformes sous Vision 2030, » a-t-il ajouté.

La plateforme de traduction de pointe est alimentée par la technologie développée par CAMB.AI, une startup régionale devenue rapidement une des réussites les plus prometteuses de l’IA dans le monde arabe.

« Internet a été créé pour les anglophones et nous avons décidé de le repenser pour le monde, » a déclaré Avneesh Prakash, PDG de CAMB.AI.

« Nous avons créé CAMB.AI comme la plateforme d’IA de localisation la plus complète au monde, en nous appuyant sur nos modèles fondateurs. »

Prakash a déclaré que la technologie permet à « des organisations de premier plan dans le monde de localiser leur contenu — vidéo, audio, texte, documents, site web — tout ce qui permet aux marques d’atteindre la population mondiale au-delà des barrières linguistiques. »

« Le partenariat avec Arab News pour un lancement en 50 langues lors de sa cinquantième année d’existence démontre notre engagement à franchir ces barrières. Arab News incarne un contenu authentique et désormais, grâce à la technologie CAMB.AI, il peut toucher des milliards de personnes. »

L’événement a également proposé la projection de « Rewriting Arab News ».

Le documentaire retrace le parcours de la rédaction, né en 1975 à Jeddah par les frères Mohammad Ali Hafez et Hisham Ali Hafez, jusqu’à sa transformation numérique actuelle sous la houlette du groupe Saudi Research and Media Group.

Le film, qui figure sur la liste restreinte d’un prestigieux prix vidéo Art & Culture AIB 2025, montre comment Arab News est passé d’une publication papier nationale à une plateforme médiatique numérique reconnue dans le monde entier.

L’événement était animé par Juan Senor, analyste média et président de Innovation Media Consulting Group, qui a souligné les « menaces et opportunités » que représente l’IA pour l’industrie des médias en cette période cruciale.

Senor a déclaré que l’IA représente une « énorme disruption pour l’édition, la narration et le journalisme », mais que là où « certains voient une menace », Arab News voit « une opportunité. »

Tout comme la publication a adopté une approche “numérique d’abord”, elle embrasse désormais l’IA « de manière responsable, créative, intelligente », dans le but de renforcer les journalistes, plutôt que de les remplacer, a-t-il ajouté.

« L’évolution d’Arab News reflète la transformation de l’Arabie saoudite elle-même. Deux voyages côte à côte, tous deux enracinés dans la tradition, tous deux animés par l’ambition, et tous deux engagés dans le changement, » a déclaré Senor.

Parmi les participants figuraient également Cristina Juarraz, directrice adjointe et coordinatrice de programmation à Casa Arabe ; Pedro Gonzalez, journaliste et co-fondateur d’Euronews ; Ivan Moreno de Cozar y Landahl, secrétaire général d’Alliance Française Madrid ; Jaime Barrientos, reporter de guerre et expert Moyen-Orient ; et Jorge Hevia Sierra, ancien ambassadeur d’Espagne en Arabie saoudite.

L’événement a également accueilli plusieurs diplomates arabes, dont Raghad A. Alsaqqa, ambassadrice de Jordanie en Espagne ; Hani Shamatli, ambassadeur du Liban en Espagne ; Walid Abuabdalla, ambassadeur de Libye en Espagne ; et Husni Abdel Wahed, ambassadeur de Palestine en Espagne.

Parmi les autres invités figuraient Mohammad Alshohomi, chargé d’affaires par intérim du Koweït en Espagne ; Ehab Ahmed Badawy, ambassadeur d’Égypte en Espagne ; Saleh Ahmad Salem Alzaraim Alsuwaidi, nouvel ambassadeur des Émirats arabes unis ; et Malek Twal, chef du bureau de la Ligue arabe à Madrid.

Le lancement de la plateforme multilingue souligne l’expansion continue d’Arab News en tant que média international majeur et pionnier dans le rapprochement des cultures par le journalisme et l’innovation.

Depuis sa création, Arab News s’est forgé la réputation d’être la « voix d’une région en mutation », reflétant le développement, la diplomatie et la modernisation du royaume.

Abbas a déclaré que le lancement du service propulsé par l’IA marque un moment charnière pour le journal, fusionnant technologie et narration pour partager les perspectives de la région avec un public mondial.

« Cette année, nous fêtons nos 50 ans. Et nous étions déterminés à ce que notre célébration ne soit pas une fête d’adieu mais un renouveau, » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers d’embrasser la technologie, et non de la craindre. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington accentue la pression sur le Venezuela, un navire militaire américain attendu à proximité

Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
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  • Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic
  • Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts

CARACAS: Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous".

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts.

"L'USS Gravely (...) visitera Trinité-et-Tobago du 26 au 30 octobre, s'amarrant à Port-d'Espagne, tandis que la 22e Unité expéditionnaire des Marines des Etats-Unis mènera un entraînement conjoint avec les Forces de défense de Trinité-et-Tobago (TTDF) pendant la même période", selon le texte du gouvernement de l'archipel dont la pointe occidentale se trouve à une dizaine de kilomètres du Venezuela.

Parallèlement, un bombardier américain B-1B a survolé jeudi la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours, au moment où Donald Trump montre les muscles contre ce pays d'Amérique du Sud.

"C'est faux", a pourtant assuré M. Trump, interrogé lors d'un événement à la Maison Blanche, tout en ajoutant que les Etats-Unis étaient toujours "mécontents du Venezuela pour beaucoup de raisons".

"Nous ne sommes pas contents d'eux. Ils ont vidé leurs prisons dans notre pays", a-t-il accusé.

Le président américain a ajouté : "Nous n'allons pas nécessairement demander une déclaration de guerre" au Congrès, qui a le pouvoir constitutionnel de le faire. "Nous allons simplement tuer les gens qui entrent dans notre pays".

"Non à la guerre de fous" 

Face au déploiement américain dans les Caraïbes, M. Maduro, qui cherche à apaiser les tensions avec Trump depuis des semaines, a réitéré des appels à la paix, cette fois sur un ton humoristique: "Yes peace, yes peace, forever, peace forever! No crazy war, Please! Please, please! No crazy war!", a déclaré Nicolas Maduro en anglais.

"Cela s'appelle un langage tarzanesque, façon Tarzan! Si on traduit c'est: +pas de guerre, pas de guerre, pas vouloir guerre, non à la guerre des fous, non à la folie de la guerre+", a plaisanté le dirigeant.

Passé l'humour, Nicolas Maduro, qui a ordonné une série d'exercices militaires depuis août, a aussi souligné jeudi que, lors de ces entraînements, des équipements achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.

"Merci au président (Vladimir) Poutine, merci à la Russie, merci à la Chine et merci à de nombreux amis dans le monde, le Venezuela dispose d'un équipement pour garantir la paix", a-t-il déclaré.

Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.

Le ministre vénézuélien de la Défense a quant à lui assuré jeudi que toute opération de la CIA contre son pays "échouerait", après que Donald Trump a autorisé des opérations clandestines contre le Venezuela la semaine dernière.

"Nous savons que la CIA est présente" sur le sol vénézuélien, a déclaré le général Vladimir Padrino. Les Américains "pourront bien envoyer je ne sais combien d'agents affiliés à la CIA dans des opérations clandestines de n'importe quel point du pays, toute tentative échouera".

Nul doute que la visite du bateau de guerre et des marines à Trinité-et-Tobago sera suivie de près par Caracas, même si le communiqué trinidadien n'évoque nulle part le Venezuela.

Il affirme que l'arrivée de ces moyens militaires américains est liée à la "sécurité régionale" et aux "efforts de coopération dans les Caraïbes" et de "coopération militaire" entre Washington et Port-d'Espagne.

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de M. Trump, et a adopté dès son accession au pouvoir en mai 2025 un discours virulent contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.

Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans une frappe américaine mi-octobre, selon leurs familles, mais les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès pour le moment.

Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.

 

 


Le suspect d'un des incendies de Los Angeles plaide non coupable

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
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  • Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades
  • C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux

LOS ANGELES: L'homme soupçonné d'avoir déclenché volontairement l'un des incendies meurtriers de Los Angeles en janvier a plaidé non coupable jeudi lors de sa comparution devant la justice américaine.

Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades.

C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux.

Le "Palisades Fire" a causé la mort de 12 personnes dans la zone, sur les 31 personnes qui ont péri au total dans les incendies de Los Angeles. Un autre incendie, le "Eaton Fire", probablement déclenché par une ligne électrique défectueuse, a ravagé la banlieue d'Altadena et tué les 19 victimes restantes.

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison.

Vêtu d'une combinaison blanche de détenu, M. Rinderknecht a nié toutes les accusations qui le visent. Notamment poursuivi pour incendie volontaire et destruction de biens par le feu, il risque jusqu'à 45 ans de prison, selon les procureurs.

La date provisoire de son procès a été fixé au 16 décembre.

Arrêté en Floride début octobre, M. Rinderknecht est un ancien habitant du quartier de Pacific Palisades, qui a grandi en France.

Les données de géolocalisation récoltées par les enquêteurs montrent qu'il se trouvait à environ 10 mètres de l'incendie, lorsqu'il a lui-même tenté d'appeler les secours pour signaler le feu, selon l'accusation.

Les enquêteurs n'ont pas identifié de mobile clair, mais ont retrouvé une image de ville en feu généré par le suspect à l'aide d'une intelligence artificielle dans les semaines avant l'incendie.

Dans les jours précédant, M. Rinderknecht a aussi écouté à plusieurs reprises une chanson du rappeur français Josman, dont le clip montre l'artiste mettant le feu à une poubelle, selon l'enquête.

Cette semaine, son père, qui vit en France dans le Var, a publié un communiqué dénonçant "de nombreuses informations erronées", qui "ont donné une image fausse de notre fils Jonathan".

"Contrairement aux allégations relayées, nous réaffirmons notre soutien à la déclaration de son avocat: +Faire de Jonathan Rinderknecht un bouc émissaire et tenter de le tenir pénalement responsable des fautes commises par d'autres est tout simplement absurde.+", a-t-il ajouté.