Au Liban, la crise laisse espérer l'émergence d'un État décentralisé

Le 25 mars, le FMI a déclaré qu'un nouveau gouvernement libanais était tenu de mener des réformes économiques profondes afin de sortir le pays de la crise financière. ( Photo /AFP)
Le 25 mars, le FMI a déclaré qu'un nouveau gouvernement libanais était tenu de mener des réformes économiques profondes afin de sortir le pays de la crise financière. ( Photo /AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 26 mai 2021

Au Liban, la crise laisse espérer l'émergence d'un État décentralisé

  • Certains experts voient une lueur d'espoir dans la fin de la dépendance à l'égard de Karpowership, navire turc générateur d'électricité
  • La crise de l'électricité pourrait contraindre le gouvernement à supprimer progressivement les subventions accordées à l'électricité et à engager des réformes

DUBAÏ: En octobre 2019, la monnaie libanaise s'est effondrée. Depuis, le pays connaît la crise économique la plus grave de son histoire récente et de plus en plus de Libanais dépendent de générateurs privés pour alimenter leurs maisons en électricité. L'alternative est de se passer d'électricité pendant plusieurs heures chaque jour.

Karpowership, une entreprise du secteur de l’énergie turque qui assure près d'un quart de l'approvisionnement en électricité du Liban, a éteint ses générateurs au début du mois au motif que le gouvernement libanais, criblé de dettes, lui devait des millions de dollars de redevances non payées.

En mars, le député libanais Fayçal al-Sayegh a prévenu que «deux bateaux à vapeur turcs loués par le ministère de l'Énergie afin de produire de l'électricité vont bientôt se retirer du Liban parce qu'ils n'ont pas reçu leur dû, qui se chiffre à près de 160 millions de dollars».

Dans ce contexte qui risque de plonger des millions de Libanais dans le noir, les autorités libanaises, à court d'argent, envisagent désormais la suspension des subventions publiques accordées aux carburants et à l'électricité à partir de la fin du mois de mai.

Les gouvernements successifs du Liban, la Banque mondiale (BM) ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) jugent que «la réforme de l'électricité constitue un enjeu essentiel pour l'allègement de la dette, qui avoisine 150 % du produit intérieur brut (PIB)».

Les fonds nets transférés à l'Électricité du Liban, une entreprise publique, oscillent entre 1 et 1,5 milliard de dollars (1 dollar = 0,82 euro) par an, dont la majeure partie sert à acheter du carburant. Ce montant représente près du quart du déficit budgétaire de l'année 2020.

«La monnaie continuera de chuter et nous devrons acheter des devises étrangères à un taux très élevé. Nous serons confrontés à un effondrement de la monnaie toujours plus marqué, à une inflation galopante et à une pauvreté encore plus accrue»

La société S&P Global a déclaré mercredi que le coût de la restructuration des dettes des banques libanaises pourrait se situer entre 30 % et 134 % pour l'année 2021. «Le principal obstacle à la restructuration de la dette tient au fait que le Liban est actuellement dirigé par un gouvernement intérimaire qui ne détient pas le pouvoir de conclure des accords avec les créanciers», indique un rapport publié par la société. 

L'effondrement financier du Liban, le pire depuis la guerre civile de 1975-1990, a provoqué en outre des mois de bouleversements sociaux. Pour la BM, la croissance du PIB réel a baissé de quelque 20,3 % en 2020 tandis que l'inflation a atteint un taux à trois chiffres.

La monnaie du Liban poursuit sa dépréciation et l'extrême pauvreté ne cesse de s'aggraver sous l'effet du choc économique provoqué par la pandémie de coronavirus et l'explosion du port de Beyrouth survenue en août 2020.

Afin de fuir la misère et les difficultés, les jeunes Libanais marchent sur les traces de la génération précédente. Ils quittent ainsi leur pays en quête de travail et de meilleures opportunités, dans l’espoir d’envoyer chez eux une partie de leur salaire pour aider leurs familles à survivre.

Certains observateurs voient néanmoins dans les sombres nuages de l'effondrement économique une lueur d'espoir – qui permettrait de renforcer la tendance à la décentralisation et au secteur privé de combler le vide laissé par l'inefficacité de l'État, offrant ainsi au gouvernement une plus grande marge de manœuvre financière.

Roy Badaro est un économiste libanais indépendant et un membre de l'équipe chargée de rédiger une proposition sur la façon de supprimer progressivement les subventions accordées aux dépenses publiques. Il estime que la suspension des activités de la centrale turque Karpowership aboutira à «une électricité plus décentralisée qui prendra la forme de générateurs privés et/ou de sociétés privées qui gèrent les générateurs».

«À son tour, cette évolution engendrera une économie ainsi qu’une administration politique plus décentralisées», souligne-t-il. «Si nous ne supprimons pas les subventions aujourd'hui, nous plongerons dans une pauvreté encore plus aiguë dans les douze à dix-huit prochains mois.»

M. Badaro considère toutefois que la suppression des subventions doit se faire progressivement sans pour autant toucher d'autres produits de base comme les médicaments et le blé, du moins dans un premier temps. Sur le long terme, le système n'est pas viable, affirme-t-il.

Depuis des mois, le gouvernement libanais puise dans les dépôts des particuliers auprès des banques pour financer ses subventions. Mais ces ressources sont loin d'être inépuisables.

1
En adoptant des solutions basées sur la décentralisation afin de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires et dans la fourniture précaire de l'électricité, le Liban pourrait sortir de l'impasse politique, estiment les experts. (Photo / AFP)

«Cette politique consistant à retirer l'argent des déposants afin de financer les besoins et les subventions du gouvernement est manifestement désastreuse et perdure depuis des mois. Mais la fin du jeu est imminente, et nous serons à court de réserves un jour ou l'autre», explique à Arab News Adel Afiouni, ancien banquier et expert des marchés de capitaux internationaux et des économies émergentes.

«La monnaie continuera de chuter et nous devrons acheter des devises étrangères à un taux très élevé. Nous serons confrontés à un effondrement de la monnaie toujours plus marqué, à une inflation galopante et à une pauvreté encore plus accrue. Quatre-vingt-dix pour cent de la population ne pourra plus se procurer les devises fortes, hormis ceux qui comptent sur une aide ou un emploi à l'étranger afin de se financer. À présent, il est impossible de faire marche arrière et de redresser la situation.»

La banque centrale a demandé au gouvernement intérimaire de lever progressivement son système de subventions afin de rationner les réserves de devises étrangères qui s'amenuisent. L'équipe de M. Badaro a conseillé de verser une aide de 125 dollars par mois au moins sous forme de subvention salariale, «qui serait ajustée chaque mois pour tenir compte de la volatilité excessive du taux de change».

Cette proposition devra être néanmoins approuvée par le Parlement avant d'être mise en œuvre.

«La situation peut continuer à se détériorer – il est difficile de déterminer quel serait le pire scénario et il suffit de se référer à l'histoire de certains pays qui ont traversé des crises, comme le Venezuela et l'Argentine, pour constater que chaque jour écoulé sans décision correcte de la part des décideurs, la situation empire»

Les experts estiment qu'une injection d'urgence de liquidités dans le secteur bancaire libanais, provenant d'une source extérieure, donnerait un coup de fouet dont le besoin se fait cruellement sentir.

«C'est le FMI qui devrait faire cette injection d'urgence, une action qui se fait attendre et qui a été avortée, depuis un an et demi maintenant», explique M. Afiouni.

La situation difficile que traverse actuellement le Liban aurait pu être évitée si un accord avait été conclu avec le FMI. Mais les pourparlers stagnent depuis bien longtemps.

Le 25 mars, le FMI a déclaré qu'un nouveau gouvernement libanais était tenu de mener des réformes économiques profondes afin de sortir le pays de la crise financière.

«Il convient de former un nouveau gouvernement de toute urgence. Son mandat doit être suffisamment solide afin d’appliquer les réformes nécessaires», avait alors déclaré Gerry Rice, porte-parole du FMI. «Les défis auxquels le Liban et les Libanais font face sont considérables, et ce programme de réformes est absolument nécessaire.»

Faute d'intervention étrangère et de consensus politique autour d'une solution viable, le Liban continue de sombrer dans l'abîme. Les experts estiment que la situation pourrait empirer avant de s'améliorer.

«La situation peut continuer à se détériorer – il est difficile de déterminer quel serait le pire scénario et il suffit de se référer à l'histoire de certains pays qui ont traversé des crises, comme le Venezuela et l'Argentine, pour constater que chaque jour écoulé sans décision correcte de la part des décideurs, la situation empire», confie un analyste politique libanais à Arab News sous couvert d'anonymat.

«En l’absence d'un plan directeur concerté visant à redresser la situation, de l’arrivée de dollars frais injectés dans le pays et de la suppression progressive des subventions, les tensions au sein de la société vont croître et nous passerons du modèle argentin au modèle vénézuélien, puis au modèle somalien.»

«Aujourd'hui, aucune partie n'est tenue de rendre des comptes au Liban. Pour lutter contre la corruption, la seule solution est de nettoyer en profondeur le secteur public. Si la politique continue d'être centralisée, le Liban restera corrompu.

1
Les gouvernements successifs du Liban, la Banque mondiale (BM) ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) jugent que «la réforme de l'électricité constitue un enjeu essentiel pour l'allègement de la dette, qui avoisine 150 % du produit intérieur brut (PIB)».

 

Par ailleurs, les experts ne parviennent pas à déterminer la forme exacte que prendra l'effondrement. Nombre d'entre eux estiment cependant que le système, qui obéit de plus en plus au clientélisme, devra impérativement exploser avant de pouvoir se relever. 

«Je ne suis pas sûr que nous ayons déjà touché le fond», souligne M. Badaro. «Un événement important se produira bientôt. Il nous faut un événement qui pourrait changer la donne et bouleverser le tableau au Liban, et nous espérons que cet événement surviendra avant la fin de l'année. Viendra alors la renaissance. Nous devrons alors inventer un nouveau système.»

Dans ce climat de désespoir et d'incertitude, une chose est sûre: Le Liban, accablé par la crise, devra vivre de nombreux mois d'obscurité, au sens propre comme au sens figuré, avant d'espérer un redressement de la situation.

«Oui, l'obscurité risque de gagner en intensité», indique M. Badaro. «Mais ce n'est pas la suspension des activités de la société turque qui est à l'origine de l'obscurité au Liban. C'est plutôt l'obscurité de nos esprits.»

«Quand un État est établi, il a besoin avant tout de valeurs morales. Celles-ci font défaut parmi nos dirigeants. Nous devons éclairer l'esprit des gens si nous souhaitons faire les choses différemment, aussi bien  au niveau politique qu’au niveau social.»

M. Afiouni partage cet avis et estime que les obstacles sont de nature politique, dans la mesure où la passivité des autorités paralyse le pays ainsi que son économie.

«La triste réalité est que nous continuerons de couler tant qu'un gouvernement ne sera pas formé; un gouvernement suffisamment compétent et expérimenté pour gérer la crise», affirme M. Afiouni dans un entretien avec Arab News.

«En l'absence d'un gouvernement compétent, il n'est pas possible de freiner l'effondrement du Liban.»

 

Twitter: @rebeccaaproctor


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


L'entreprise saoudienne Almarai acquiert Pure Beverages Industry Co. pour 277 millions de dollars

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
Short Url
  • Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska".
  • L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.

RIYAD : Le géant saoudien des produits laitiers Almarai a signé un accord pour l'acquisition de Pure Beverages Industry Co. pour 1,04 milliard de SR (277 millions de dollars), dans le but de diversifier ses offres et de renforcer sa position sur le marché.

Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska". L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.  

Les fusions et acquisitions se multiplient en Arabie saoudite, car le pays poursuit ses efforts de diversification économique et de privatisation dans le cadre de Vision 2030, une stratégie qui encourage les investissements étrangers et soutient l'entrepreneuriat local.

Dans un communiqué, Almarai a déclaré : "Cette acquisition stratégique s'inscrit dans le plan d'Almarai visant à diversifier son offre de boissons et à renforcer sa position sur le marché. Nous pensons que cette opération créera de la valeur ajoutée pour nos actionnaires".

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des autorisations réglementaires nécessaires dans le Royaume.  

Almarai a également confirmé qu'aucune partie liée n'était impliquée dans la transaction et s'est engagée à divulguer toute mise à jour importante concernant l'opération à l'avenir.

Fondée en 1977, Almarai est l'une des plus grandes entreprises de production et de distribution alimentaire du Moyen-Orient, proposant des produits laitiers frais, des yaourts et des fromages, ainsi que des jus, des produits de boulangerie, de la volaille et des produits de nutrition infantile. Cotée au Tadawul depuis 2005, elle reste l'une des entreprises les mieux valorisées du marché.

Selon l'Autorité générale des statistiques, l'eau en bouteille était la principale source d'eau potable utilisée par les ménages en Arabie saoudite en 2023, avec un taux de dépendance de 57,24 %. Viennent ensuite l'eau du réseau public (23,56 %) et l'eau des citernes (18,60 %).

Étant donné la forte dépendance à l'égard de l'eau en bouteille, l'Autorité saoudienne de l'eau joue un rôle central dans la régulation et l'amélioration des sources d'eau, en garantissant la durabilité, la sécurité et l'accessibilité de toutes les méthodes d'approvisionnement.

L'autorité est l'organisme compétent dans le Royaume pour toutes les questions relatives au système de l'eau aux niveaux de la supervision et de la réglementation, fournissant un soutien stratégique au secteur par le biais d'un contrôle réglementaire et d'une supervision. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Les marchés mondiaux chahutés par le regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient

Short Url
  • Face aux vives tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, les valeurs dites "refuge" sont préférées par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués.
  • L'or grimpait ainsi de 0,69% à 3.409 dollars l'once (31,1 grammes) tandis que les Bourses asiatiques et européennes s'enfonçaient en terrain négatif

WASHINGTON: Les cours du pétrole s'envolent, l'or est en forte hausse et les actions reculent nettement vendredi face au regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient après plusieurs frappes aériennes contre l'Iran, visant son programme nucléaire et ses installations militaires.

L'Iran figurant parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde, les cours de l'or noir réagissaient fortement, l'anticipation d'une offre de pétrole en baisse faisant grimper les prix.

Après s'être envolé de plus de 12% dans la nuit, vers 07H15 GMT, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 5,60% à 71,85 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord grimpait quant à lui de 5,41% à 73,11 dollars.

"Ce ne sont pas seulement les perspectives des exportations iraniennes qui sont préoccupantes, mais aussi le risque de perturbation du transport maritime dans le détroit d'Ormuz, dans le golfe Persique, une voie essentielle pour environ 20% des flux mondiaux de pétrole et une proportion encore plus importante du transport de gaz naturel liquéfié" (GNL), souligne Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown.

"Environ un cinquième du GNL mondial transite par ce détroit", précise Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Face aux vives tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, les valeurs dites "refuge" sont préférées par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués.

L'or grimpait ainsi de 0,69% à 3.409 dollars l'once (31,1 grammes) tandis que les Bourses asiatiques et européennes s'enfonçaient en terrain négatif.

Sur le Vieux continent, Paris lâchait 1,13%, Francfort 1,32%, Milan 1,50% et Londres 0,57%. Dans les derniers échanges en Asie, Hong Kong abandonnait 0,97%, Shenzhen 1,10% et Shanghai 0,75%. Tokyo a terminé en repli de 0,89%, Séoul de 0,87% et Taipei de 0,96%.

Sur le marché des changes, vers 07H15 GMT, le billet vert avançait de 0,27% face à la monnaie unique, à 1,1553 euro pour un dollar. La devise israélienne chutait de 1,99% face au dollar, à 3,6284 shekels pour un dollar.

"L'attention se porte désormais sur la forme que pourraient prendre les représailles de l'Iran", commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

"Si l'Iran se retient" de riposter, "on pourrait avoir un soupir de soulagement des marchés", mais une forte réplique de Téhéran contre Israël "pourrait redéfinir les scénarios macroéconomiques pour le reste de l'année" et un emballement de la confrontation aurait "des implications mondiales", a réagi Stephen Innes, de SPI Asset Management.

La diplomatie iranienne a affirmé avoir le "droit légitime" de répondre à l'attaque, tandis que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis à Israël un sort "amer et douloureux".

Quant aux Etats-Unis, ils seront "responsables des conséquences", a assuré Téhéran, bien que la première puissance économique et militaire mondiale, alliée indéfectibles de l'Etat hébreu, affirme ne pas être impliquée.

Israël a expliqué aux Etats-Unis que frapper l'Iran était "nécessaire pour sa défense", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre "les intérêts américains".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que l'opération militaire israélienne durerait "autant de jours que nécessaire".

L'Iran a fermé son espace aérien mais la défense anti-aérienne fonctionne "à 100% de sa capacité", a souligné la télévision iranienne.

"Quoi qu'il en soit, beaucoup d'investisseurs préféreront probablement réduire leur exposition au risque avant un week-end qui s'annonce potentiellement très volatile sur le plan géopolitique", estime Ipek Ozkardeskaya.

La défense sur le devant de la scène

Dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, les valeurs de la défense étaient recherchées. A Paris, Thales prenait 0,88% et Dassault Aviation de 1,25%. A Londres, BAE Systems gagnait 2,57%. A Francfort, Rheinmetall avançait de 1,29% et Hensoldt de 2,55%, Saab de 2,07% à Stockholm et Leonardo de 1,88% à Milan.

Les valeurs pétrolières en hausse

A la cote européenne, les valeurs pétrolières sont portées par la forte hausse des prix de l'or noir. A Paris, TotalEnergies s'octroyait 1,90%, à Londres, BP gagnait 1,69% et Shell 1,99% et à Madrid, Repsol gagnait 1,18%.

 

 


Vision Golfe 2025 : catalyseur de coopérations durables entre la France et le CCG

Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. (Photo: fournie)
Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Véritable accélérateur de coopération économique, Vision Golfe confirme sa capacité à faire émerger des partenariats solides dans des secteurs stratégiques
  • Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe

DUBAI : Les 17 et 18 juin, le Ministère de l’Économie et des Finances accueillera la nouvelle édition de Vision Golfe, un événement économique de référence qui rassemble entreprises, institutions et investisseurs des deux rives : la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Véritable accélérateur de coopération économique, Vision Golfe confirme, édition après édition, sa capacité à faire émerger des partenariats solides dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture durable, la technologie, la santé ou encore le sport.

Cultiver des partenariats durables dans l’agriculture

Pour Hassan Halawi, CEO d’Elite Agro Projects, acteur majeur de l’agriculture intelligente dans la région MENA, la participation à Vision Golfe s’inscrit dans une volonté forte de collaboration face aux enjeux mondiaux.

"Notre participation à Vision Golfe repose sur une conviction partagée : l’importance de la collaboration interrégionale pour relever les défis mondiaux – en particulier la sécurité alimentaire et l’agriculture durable", déclare M. Halawi.

Après avoir pris part à la première édition, Hassan Halawi souligne la qualité des échanges noués grâce au forum et attend beaucoup de l’édition 2025, notamment dans le domaine de l’innovation agricole.

"La France abrite certaines des solutions agri-tech les plus avancées [...] Vision Golfe nous aide non seulement à identifier les bons partenaires, mais aussi à établir des collaborations basées sur la confiance."

Elite Agro cherche à intégrer des technologies françaises dans ses fermes aux Émirats arabes unis et en Afrique, renforçant ainsi la sécurité alimentaire dans des zones soumises à de fortes contraintes hydriques.

La région Sud s’affirme comme acteur économique international

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, représentée par risingSUD, revient également cette année avec une délégation élargie. Son président, Bernard Kleynhoff, rappelle l’impact concret de la précédente édition.

"Pour notre première participation à Vision Golfe l’année dernière, nous avons emmené 8 entreprises de la région Sud avec de vraies innovations [...] Certaines ont engagé depuis des partenariats avec les pays du Golfe", explique M. Kleynhoff.

Vision Golfe a permis de repositionner la région Sud comme une destination stratégique pour les investissements et l’innovation : "Nous sommes aujourd’hui la 3e région la plus attractive d’Europe pour les projets de recherche et développement."

Pour cette nouvelle édition, risingSUD mettra en avant les secteurs de la tech, de l’intelligence artificielle, de l’énergie et de la santé. 

"Nous allons continuer de promouvoir la région Sud comme une destination stratégique pour les projets d’implantation et de développement", ajoute-t-il.

Au-delà des échanges commerciaux, Vision Golfe joue un rôle clé dans l’élaboration de la stratégie internationale de la région. "Les échanges avec les acteurs du Golfe sur un tel événement nous permettent de recueillir leurs besoins, d’identifier les nouvelles tendances [...] et de partager les bonnes pratiques", explique Bernard Kleynhoff.

Le conseil stratégique français à la conquête du Golfe

Phanuel Abbou, CEO de Thallium Consulting, voit dans Vision Golfe bien plus qu’un simple forum : un levier de croissance stratégique pour son cabinet, spécialisé dans l’accompagnement d’entreprises sur les zones MENA et APAC.

"Le forum s’est révélé être une plateforme exceptionnelle pour identifier des partenaires sérieux, compétents et en phase avec nos ambitions de développement dans les pays du Golfe", souligne M. Abbou.

Depuis sa première participation, Thallium Consulting a accéléré son implantation en Arabie saoudite et à Bahreïn, en partie grâce aux rencontres réalisées lors de l’événement.

"Vision Golfe agit pour nous comme un catalyseur : il favorise non seulement la mise en relation qualifiée, mais également une meilleure compréhension des dynamiques locales", ajoute-t-il.

Phanuel Abbou souhaite profiter de l’édition 2025 pour développer de nouveaux projets, notamment dans le domaine du sport et de l’éducation, avec des initiatives comme Le Club France ou l’expansion régionale de la PSG Academy.

"Nous cherchons à établir des partenariats stratégiques et opérationnels dans les pays du Conseil de coopération du Golfe [...] pour offrir des programmes d’excellence alliant sport, éducation et développement personnel."

Une plateforme unique pour construire les partenariats de demain

À travers les témoignages d’acteurs aussi divers qu’Elite Agro Projects, risingSUD ou Thallium Consulting, une évidence se dégage : Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. Portée par des projets concrets, des ambitions partagées et une vision à long terme, l’édition 2025 s’annonce comme un temps fort pour tisser des liens, innover ensemble et bâtir un futur commun entre les deux régions.