Journaliste bélarusse arrêté: Loukachenko chez son allié Poutine

Le président biélorusse Alexander Loukachenko accueille le président russe Vladimir Poutine lors du sommet des dirigeants de la Communauté des États indépendants (CEI) à Minsk, le 10 octobre 2014. (Photo / AFP)
Le président biélorusse Alexander Loukachenko accueille le président russe Vladimir Poutine lors du sommet des dirigeants de la Communauté des États indépendants (CEI) à Minsk, le 10 octobre 2014. (Photo / AFP)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Journaliste bélarusse arrêté: Loukachenko chez son allié Poutine

  • Alexandre Loukachenko doit être accueilli par Vladimir Poutine dans sa résidence d'été de Sotchi, sur les bords de la mer Noire, dans le sud de la Russie
  • À Londres, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné «avec la plus grande fermeté» l'arrestation du journaliste et de sa compagne et ont exigé leur «libération immédiate et inconditionnelle»

SOTCHI : Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, sous pression des Occidentaux depuis l'interception d'un avion et l'arrestation d'un journaliste à bord, doit s'entretenir vendredi en Russie avec son allié Vladimir Poutine, au lendemain de l'ouverture d'une enquête par l'agence onusienne de l'aviation civile.

Alexandre Loukachenko doit être accueilli par Vladimir Poutine dans sa résidence d'été de Sotchi, sur les bords de la mer Noire, dans le sud de la Russie, officiellement pour parler de "l"intégration" entre les deux ex-républiques soviétiques, un projet que Moscou caresse de longue date, et de leurs "projets communs, notamment économiques", selon le site du Kremlin.

Mais le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a d'ores et déjà donné le ton jeudi en insistant sur le fait que l'Occident devait "cesser de diaboliser ceux qu'il n'aime pas".

Et le Kremlin s'en tient à sa position exprimée mercredi par son porte-parole, Dmitri Peskov: il n'y a aucune raison de douter des explications du Bélarus, qui soutient avoir dérouté l'avion de RyanAir dimanche uniquement à cause d'une alerte à la bombe, sans savoir que le journaliste d'opposition, Roman Protassevitch, était à bord.

Impact sur le gaz russe

Mais Vladimir Poutine ne sera peut-être pas indifférent aux menaces de Bruxelles de sanctions contre Minsk qui pourraient toucher le transit de gaz russe à travers le Bélarus.

Minsk, très dépendant économiquement de son "grand frère" russe, tire en effet une importante source de revenus de cette position de transit entre la Russie et l'Union européenne.

Mais pour l'heure, fort du soutien de Moscou, Alexandre Loukachenko ne donne aucun signe de vouloir céder aux pressions qui se multiplient. 

La dernière en date vient d'une enquête annoncée jeudi par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) quant à la légalité de ce détournement, après une réunion d'urgence.

La mère du jeune journaliste arrêté a quant à elle lancé un appel émouvant jeudi, depuis Varsovie, à la communauté internationale.

"Je veux que vous transmettiez notre demande partout à travers le monde, aux représentants des gouvernements, aux pays de l'UE, aux dirigeants de l'UE, aux dirigeants américains : je crie, je vous en supplie, aidez-moi à libérer mon fils", a lancé Natalia Protassevitch.

Roman Protassevitch, incarcéré au Bélarus après le détournement de son vol Athènes-Vilnius, encourt une lourde peine de prison. Il est accusé par les autorités bélarusses d'avoir organisé des "troubles massifs" lors des manifestations de 2020 contre la réélection de M. Loukachenko.

Les parents du journaliste, eux-mêmes exilés à Varsovie depuis la répression lancée au Bélarus l'année dernière, restent sans aucun contact avec leur fils depuis son arrestation dimanche à l'aéroport de Minsk.

Son amie russe, Sofia Sapega, qui se trouvait à bord, a également été arrêtée.

Condamnation du G7

À Londres, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné "avec la plus grande fermeté" l'arrestation du journaliste et de sa compagne et ont exigé leur "libération immédiate et inconditionnelle".

La mobilisation en faveur de la libération du jeune journaliste ne faiblit pas : l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a organisé jeudi une manifestation à la frontière entre la Lituanie et le Bélarus, en brandissant des portraits de 21 journalistes emprisonnés dans l'ancienne république soviétique située entre la Russie et l'Union européenne.

Le président bélarusse a suscité l'indignation des Occidentaux en envoyant dimanche un avion de chasse pour intercepter le vol RyanAir. Les Vingt-Sept ont riposté en interdisant aux compagnies aériennes bélarusses l'accès à l'UE et en demandant aux transporteurs européens de ne pas survoler son espace aérien.

En détournant l'avion, "le régime bélarusse a commis un acte de terrorisme d'État et doit accepter la responsabilité de ces actions", a déclaré jeudi le Premier ministre estonien Kaja Kallas, dont le pays a à son tour interdit son espace aérien aux avions bélarusses.

Jeudi, Austrian Airlines a annulé un vol qui devait relier Vienne à Moscou, faute d'avoir reçu le feu vert de la Russie pour un changement d'itinéraire destiné à éviter l'espace aérien du Bélarus, a annoncé la compagnie autrichienne. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.