Aubergines et tomates prennent de la hauteur sur les toits de Montréal

Des tomates aux Fermes Lufa à Montréal, Québec, le 22 juillet 2020. (Sebastien ST-JEAN / AFP)
Des tomates aux Fermes Lufa à Montréal, Québec, le 22 juillet 2020. (Sebastien ST-JEAN / AFP)
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Publié le Mercredi 26 août 2020

Aubergines et tomates prennent de la hauteur sur les toits de Montréal

  • La serre construite en 2011, avait coûté plus de 2 millions de dollars canadiens (1,3 million d'euros), était la toute première du genre au monde
  • « On est rendu à nourrir presque 2% de Montréal avec nos serres et nos fermes partenaires »

MONTREAL : Une ferme au-dessus de la ville, sur le toit d'un bâtiment situé dans une zone commerciale et industrielle: aubergines et tomates bio prennent de la hauteur à Montréal dans la "plus grande serre sur toit au monde".

Un cadre peu propice a priori à la culture de légumes, mais où une entreprise locale, les Fermes Lufa, vient d'implanter une serre de culture biologique, selon elle sans égale dans le monde. 

Grande comme trois terrains de football, cette serre, officiellement inaugurée mercredi, couvre plus de 15.000 mètres carrés. 

"La mission de l'entreprise, c'est vraiment de cultiver de la nourriture là où les gens vivent, et de façon durable", explique à l'AFP Thibault Sorret, un porte-parole, devant des plants d'aubergines géants.

La nouvelle serre est la quatrième du groupe sur les toits de Montréal. Celle construite en 2011, qui avait coûté plus de 2 millions de dollars canadiens (1,3 million d'euros), était alors la toute première du genre au monde.

Depuis, des concurrents essaiment dans le monde, comme l'américain Gotham Greens, avec huit serres sur toit à New York, Chicago ou Denver, ou le français Nature urbaine, qui en prévoit une à Paris en 2022.

A Montréal, un supermarché offre également depuis 2017 des légumes bio poussant directement sur son toit, totalement verdi pour lutter contre les gaz à effet de serre.

"Réinventer le système alimentaire"

Un Libanais d'origine, Mohamed Hage, et son épouse Lauren Rathmell, une Américaine originaire du Vermont voisin, ont fondé en 2009 les Fermes Lufa, avec l'ambition de "réinventer le système alimentaire".

Chez Lufa, une centaine de légumes sont cultivés toute l'année en hydroponie, en bac sur un substrat de fibre de noix de coco, irrigué par un liquide nutritif: salades, concombres, courgettes, choux chinois, céleris, germes, mais aussi fines herbes.

Dans toute la serre, des bourdons pollinisent les plantes, pendant que des guêpes parasitoïdes ou des coccinelles - des insectes utiles - s'attaquent aux pucerons, évitant le recours aux pesticides.

Les récoltes permettent de remplir 20.000 paniers familiaux par semaine, tous personnalisables et vendus en ligne à un prix de base de 30 dollars (19 euros).

Ce "marché en ligne" regroupe aussi les produits d'à peu près 200 fermes partenaires que Lufa ne produit pas: pain, pâtes, riz...

Au rez-de-chaussée de la nouvelle serre, un immense centre de distribution rassemble près de 2.000 produits offerts aux "Lufavores", les clients, dont des restaurateurs.

L'offre reste toutefois insuffisante pour certains légumes, déplore une cliente, Catherine Bonin. "Des poivrons, je n'en ai jamais", dit cette quinquagénaire, qui "adore" cependant la qualité et la fraîcheur des produits en général.

Pandémie bénéfique

"On est rendu à nourrir presque 2% de Montréal avec nos serres et nos fermes partenaires", affirme le porte-parole de l'entreprise. 

"L'avantage d'être sur un toit, c'est qu'on récupère énormément d'énergie du bas du bâtiment", permettant des économies de chauffage considérables, un atout pendant le rude hiver québécois, souligne Thibault Sorret.

"On arrive aussi à récupérer des espaces qui étaient jusqu'ici complètement inutilisés", ajoute ce Français d'origine.

Entièrement automatisée, la nouvelle serre dispose aussi d'un "système d'eau en circuit fermé", assurant des économies allant "jusqu'à 90%" par rapport à une ferme traditionnelle, d'autant que l'eau de pluie est aussi recueillie.

L'entreprise "a plus que doublé" ses ventes pendant la pandémie de coronavirus, un bond attribuable "à la livraison sans contact à partir d'un site en ligne", dit M. Sorret.

"Rentable depuis 2016", Lufa emploie aujourd'hui 500 salariés, environ 200 de plus qu'avant la pandémie, selon lui.

L'entreprise travaille actuellement à l'électrification de sa flotte de camions de livraison et caresse le projet d'exporter son modèle "dans différentes villes dans le monde", à commencer par le Canada et les Etats-Unis, explique le porte-parole.

"Ce qui est un peu fou", rappelle-t-il, c'est qu'aucun des fondateurs "n'avait fait pousser une tomate de sa vie" avant de se lancer en affaires.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com