Les journalistes couvrant les combats à Gaza étaient très exposés aux dangers

Seul un nombre limité de journalistes à Gaza possédaient des équipements de protection lors des récents combats. (Photo, AFP/Archives)
Seul un nombre limité de journalistes à Gaza possédaient des équipements de protection lors des récents combats. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 29 mai 2021

Les journalistes couvrant les combats à Gaza étaient très exposés aux dangers

  • Un gilet de protection coûte environ 2 000 dollars en dehors de Gaza, un prix trop élevé pour la plupart des jeunes journalistes
  • 18 journalistes ont été tués en Israël et en Palestine entre 1992 et 2021

GAZA CITY: Seul un nombre limité de journalistes de Gaza qui travaillent pour des agences de presse internationales et des chaînes de télévision connues possédaient des équipements de protection, comme des casques et des gilets pare-balles, lors des récent combats.

La plupart des journalistes locaux de l'enclave assiégée travaillaient dans des conditions dangereuses qui constituaient une menace réelle pour leur vie.

Pendant de nombreuses années, Israël a empêché l’entrée d’équipements de protection à Gaza, les classant comme des équipements militaires ou des matériaux à double usage, craignant qu’ils ne parviennent au Hamas et à d’autres factions palestiniennes.

Travailler sans ces équipements en temps de conflit représente une menace mortelle pour les journalistes. Selon le Comité pour la protection des journalistes, 18 journalistes ont été tués en Israël et en Palestine entre 1992 et 2021, mais aucun décès n'a été signalé lors de la récente confrontation entre le Hamas et Israël à Gaza.

Lors des derniers affrontements, trois photojournalistes ont échappé à une mort certaine du fait qu’ils portaient des gilets de protection et des casques.

Mustafa Hassouna, accompagné de deux autres personnes dans une voiture marquée «Presse» en arabe et en anglais, a affirmé qu'un missile israélien avait touché l'arrière de leur véhicule et que des éclats d'obus aveint atteint l'intérieur de la voiture. Il affirme que, s'il ne portait pas de gilet et de casque, il ne serait pas en vie. Ses collègues ont été blessés lors de l'attaque.

Osama Al-Kahlout est un journaliste indépendant qui travaille avec des médias locaux et arabes. Il a déclaré avoir été exposé à plusieurs reprises à des risques sur le terrain, en raison d'un manque d'équipements de protection professionnels.

Aussi, comme d'autres journalistes, s'est-il tourné vers des tailleurs locaux pour coudre des vestes semblables à des gilets de protection, mais n’offrant cependant pas une grande protection.

Al-Kahlout a décrit les vestes produites localement comme «un morceau de tissu» ressemblant à des gilets de protection professionnels: «Leur seul avantage est qu'elles permettent de distinguer les journalistes des autres personnes, sans offrir toutefois de protection, car ne contenant aucun métal.»

Le journaliste a attribué le manque d'équipements de protection à deux raisons principales : les restrictions israéliennes et le prix élevé que les journalistes ne peuvent se permettre, en raison de leurs bas salaires.

Il a précisé que le prix d'une veste cousue localement était d'environ 15 dollars, tandis que le prix d'une veste de protection originale était d'environ 2 000 dollars en dehors de Gaza, prix trop élevé pour la plupart des jeunes journalistes.

Alors qu’il couvrait le conflit, Al-Kahlout est resté derrière ses collègues journalistes qui portaient un gilet de protection et qui travaillaient pour des agences étrangères et de grandes chaînes de télévision, tout en essayant de rester à une «distance de sécurité» des zones dangereuses.

Il a toutefois affirmé que cette approche ne fonctionnait pas tout le temps car la couverture nécessitait d’être mobile, ce qui signifiait qu'il devait parfois se rapprocher pour prendre ses photos.

Sami Abu Salem, instructeur en matière de sécurité à la Fédération internationale des journalistes, a affirmé que les gilets, casques et autres équipements de sécurité étaient importants pour chaque journaliste, car ils réduisent le risque auquel on peut être exposé dans une zone de guerre.

«L'équipement réduit le risque mais ne l'écarte pas totalement», a affirmé Abu Salem. «En temps de guerre, de frappes aériennes et de tirs d'artillerie, ces moyens n'assurent pas une protection complète pour un journaliste, mais ils restent nécessaires et importants.»

L'assurance joue également un rôle, a-t-il poursuivi.

«Dans tous les cas, il est préférable pour un journaliste de porter ces équipements», a précisé Salem. «Ils protègent les journalistes de certains risques, les distinguent des autres sur le terrain, et garantissent leurs droits auprès des compagnies d'assurance qui n'acceptent pas la déclaration s'il s'avère que le journaliste ne les portait pas au moment où il a été blessé

Un nombre très limité de journalistes réussit à se procurer des équipements de sécurité professionnels grâce à des collègues étrangers, qui les apportent lors de leurs visites à Gaza, via le terminal d'Erez, au niveau de la barrière Israël-Gaza, sous contrôle israélien.

Tahseen Al-Astal, chef adjoint du Syndicat des journalistes palestiniens, a affirmé que l'organisation avait fait plusieurs tentatives en utilisant divers moyens pour procurer du matériel de sécurité aux journalistes à Gaza, mais en vain.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.