Athènes et Ankara choisissent l'apaisement après un accrochage diplomatique

M. Cavusoglu avait précédemment déclaré que l'objectif de sa visite était de préparer une rencontre bilatérale entre M. Mitsotakis et le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du sommet de l'Otan à Bruxelles le 14 juin. (Photo, AFP)
M. Cavusoglu avait précédemment déclaré que l'objectif de sa visite était de préparer une rencontre bilatérale entre M. Mitsotakis et le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du sommet de l'Otan à Bruxelles le 14 juin. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 31 mai 2021

Athènes et Ankara choisissent l'apaisement après un accrochage diplomatique

  • Les musulmans de Thrace ont obtenu le statut de minorité en Grèce après le traité de Lausanne de 1923 qui avait mis fin à une guerre entre la Grèce et la Turquie
  • Le statut de la minorité musulmane de Grèce est l'un des nombreux points de discorde entre les deux voisins, pays membres de l'Otan, aux relations historiquement délicates

ATHÈNES: Les chefs de la diplomatie grec et turc ont décidé lundi à Athènes d'une rencontre de leurs dirigeants en juin, dans un signe d'apaisement de leurs différends après leur accrochage verbal il y a un mois à Ankara.  

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis rencontrera le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du sommet de l'Otan le 14 juin à Bruxelles, a annoncé Nikos Dendias, chef de la diplomatie grecque, à l'issue d'entretiens avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.  

Les entretiens des deux ministres à Athènes avaient pour but de tenter de trouver "une procédure de compréhension préalable" et de "normaliser progressivement" les relations gréco-turques.  

"Une liste limitée" de partenariats économiques a été également convenue entre les deux ministres, a affirmé Nikos Dendias, sans précisions.  

De son côté, Mevlut Cavusoglu a assuré que la Turquie voulait continuer les pourparlers avec la Grèce "sans conditions préalables", selon une traduction officielle grecque de ses propos en turc.  

Les deux ministres n'ont pris aucune question des journalistes.  

Selon des analystes grecs, le président turc est actuellement en faveur d'entretiens avec la Grèce, lors du sommet de l'Otan auquel participera le président américain Joe Biden, car ce dernier est plus réservé à l'égard d'Ankara que son prédécesseur Donald Trump.  

"Actuellement, la Turquie cherche un rapprochement mais selon ses propres termes", a indiqué Kostas Lavdas, professeur d'Affaires européennes à l’Université de Panteion à Athènes.  

"La Turquie a besoin d'avoir une position positive" en vue du sommet européen fin juin où les relations de la Turquie avec l'Union européenne seront abordées, a souligné ce professeur à la télévision publique grecque Ert.  

Peu avant ses entretiens avec Nikos Dendias, Mevlut Cavusoglu s'est aussi entretenu avec Kyriakos Mitsotakis.  

Dès son arrivée dimanche en Grèce pour une visite de deux jours, Mevlut Cavusoglu a suscité la colère d'Athènes après avoir qualifié de "turque" la minorité musulmane de Thrace dans le Nord-Est près de la frontière gréco-turque, qu'il a visitée.  

"Les tentatives constantes de la Turquie de déformer cette réalité, ainsi que les allégations de non-protection des droits de ces citoyens, ou de discrimination, sont sans fondement et sont rejetées dans leur intégralité", a réagi le ministère grec des Affaires étrangères.  

Les musulmans de Thrace ont obtenu le statut de minorité en Grèce après le traité de Lausanne de 1923 qui avait mis fin à une guerre entre la Grèce et la Turquie. La Turquie a souvent affirmé que la Grèce ne protégeait pas correctement les droits de cette minorité, dont beaucoup de membres sont d'origine turque et turcophones.  

M. Cavusoglu avait soulevé ce même sujet mi-avril lors d'une conférence de presse houleuse avec son homologue grec Nikos Dendias à l'issue d'une visite du ministre grec à Ankara censée apaiser les relations.  

Le statut de la minorité musulmane de Grèce est l'un des nombreux points de discorde entre les deux voisins, pays membres de l'Otan, aux relations historiquement délicates.  

Ankara cherche surtout à apaiser le ton après une crise diplomatique l'an dernier, liée aux missions turques d'exploration gazière en Méditerranée orientale et dans des eaux grecques en mer Egée. La crise s'était intensifiée en août avec l'envoi d'un navire de recherches sismiques dans des zones disputées, notamment près de l'île grecque de Kastellorizo proche du rivage turc. 


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Short Url
  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

Short Url
  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."