Depuis la prise du pouvoir des talibans dimanche, des milliers d'Afghans se sont précipités à l'aéroport de Kaboul pour tenter de quitter leur pays, donnant lieu à des scènes de détresse
La question de l'accueil de migrants reste hautement délicate dans l'Union européenne, en particulier en Allemagne où la politique d'accueil des migrants de 2015 a déstabilisé Angela Merkel et son camp conservateur
«Les talibans patrouillent dans la ville en petits convois. Ils n'importunent personne, mais bien sûr les gens ont peur»
Prudemment, certains ont commencé à s'aventurer hors de leur domicile, curieux de voir à quoi ressemble la vie sous le nouveau régime des talibans, deux jours après leur retour au pouvoir
L'agence des Nations unies appelle à «interdire les retours forcés de ressortissants afghans» et se félicite des récentes mesures prises par plusieurs Etats
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a demandé à la communauté internationale d'apporter tout son soutien aux Afghans qui se trouvent confrontés à un «risque imminent» dans leur pays, sous le nouveau régime taliban
Du côté de l'EI, la question est plus épineuse. Quand Al-Qaïda a prêté allégeance aux talibans, l'EI les a qualifié d'apostats
Les talibans ne se sont pas contentés de laisser pourrir la situation. Tout en faisant la guerre, ils ont négocié avec les Américains et le gouvernement afghan et avancé leurs pions avec les milices locales
«Nous accueillons de manière positive les messages envoyés jusqu'à présent par les talibans, que ce soit aux étrangers et aux représentations diplomatiques, mais aussi à leur propre peuple», a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu
«Nous espérons que cela se reflétera dans leurs actes», a poursuivi M. Cavusoglu. «Nous continuons de dialoguer avec toutes les parties en Afghanistan, y compris les talibans», a-t-il ajouté
«Les talibans assurent qu'ils sont plus modérés qu'auparavant mais personne n'est dupe. Avec eux au pouvoir, les Afghans vont être privés de leurs droits fondamentaux», dit Nosar Ahmad.
Comme beaucoup d'Afghans, il redoute que les talibans imposent à nouveau la version ultra-rigoriste de la loi islamique en vigueur lorsqu'ils ont dirigé le pays entre 1996 et 2001