« C'est un retour en arrière. Un retour à la Constitution de 1959. Le retour vers le pouvoir absolu d'un seul homme contre lequel la révolution a eu lieu », a déclaré M. Ghannouchi dans une interview à l'AFP
« La seule option aujourd'hui est la lutte, naturellement la lutte pacifique, car nous sommes un mouvement civil. Ennahdha, les autres partis et la société civile se battront pour récupérer leur Constitution et leur démocratie »
Dorénavant, le président légifèrera à travers des décrets-lois, sans vote du Parlement dont les activités sont suspendues depuis que M. Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet et présidera les réunions du Conseil des ministres
Le scrutin législatif de novembre 2019 avait abouti à un Parlement émietté qui avait permis au parti d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saied, d'y assumer un rôle pivot
Ces dispositions, qui tendent à présidentialiser le système de gouvernement hybride encadré par la Constitution de 2014, ont suscité l'ire du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principale adversaire de M. Saied
Elles renforcent en outre les inquiétudes pour la pérennité de la démocratie en Tunisie, seul pays à avoir réussi sa transition démocratique après le Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011
Répondant à un appel publié sur les réseaux sociaux, les manifestants se sont rassemblés sur l'avenue Habib Bourguiba, qui traverse le coeur de la capitale
«Le peuple veut faire chuter le coup d'Etat», «Nous voulons la légitimité», «Constitution, liberté et dignité», scandaient les protestataires
Seifeddine Makhlouf a été poursuivi par la justice militaire après avoir perdu son immunité à la suite du coup de force du président Saied
«Nous n'avons pas peur du tribunal militaire mais nous refusons les coups d'Etat qui se servent de la justice militaire pour régler les comptes avec les opposants», a affirmé Seifeddine Makhlouf