Israël: tractations de la dernière heure pour un gouvernement anti-Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 juin 2021

Israël: tractations de la dernière heure pour un gouvernement anti-Netanyahou

  • Les négociations sont « bloquées » sur deux sujets: la composition d'un comité en charge de la nomination des juges et le soutien encore incertain du parti arabe israélien Raam (islamiste)
  • Selon la loi, il reste à ce camp mené par le centriste Yaïr Lapid jusqu'à 23H59 locales (20H59 GMT) pour formaliser un accord de gouvernement

JERUSALEM : Toujours aucune fumée blanche ou noire en Israël: les adversaires du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahou ont jusqu'à minuit moins une mercredi pour parvenir à un accord sur un gouvernement d'union nationale censé mettre un terme à 12 ans « d'ère » Netanyahou.

A quelques heures de l'heure de vérité, une source proche des négociations entre les partis a déclaré à l'AFP que celles-ci étaient « bloquées » sur deux sujets: la composition d'un comité en charge de la nomination des juges et le soutien encore incertain du parti arabe israélien Raam (islamiste).

Les regards sont tournés vers cette formation et l'autre parti arabe israélien, la Liste unie, alors le camp anti-Netanyahou a encore besoin de rallier quatre soutiens pour atteindre le seuil de 61 députés requis pour pouvoir former un gouvernement.

Selon la loi, il reste à ce camp mené par le centriste Yaïr Lapid jusqu'à 23H59 locales (20H59 GMT) pour formaliser un accord de gouvernement rassemblant la gauche, le centre, la droite et les partis arabes israéliens, et l'annoncer au président Reuven Rivlin. 

En cas d'échec de M. Lapid, les députés pourront demander au président de mandater de nouveau un parlementaire pour former un gouvernement. Ou, ce sera le retour aux urnes, pour la 5e fois en un peu plus de deux ans.

11e président

Hasard du calendrier, si les israéliens n’avaient toujours pas de gouvernement mercredi, ils avaient en revanche un nouveau président élu, le 11e de l'Etat d'Israël.

Le travailliste Isaac Herzog, 60 ans, a été élu par le Parlement réuni en plénière, à une très large majorité à cette fonction, essentiellement honorifique et dépourvue de pouvoir exécutif.

Et alors que les principaux protagonistes du feuilleton politique israélien défilaient pour déposer leur bulletin dans l'urne, certains continuaient, l'air épuisés, confiants ou inquiets depuis les bancs de la Knesset et sous l'oeil des caméras, les négociations. 

Ces pourparlers autour de M. Lapid, chef de l'opposition, durent depuis la décision lundi du chef de la droite radicale et dirigeant de la formation Yamina, Naftali Bennett, de rallier le camp anti-Netanyahou.

M. Bennett est pressenti comme futur Premier ministre dans le cadre d'une rotation au pouvoir prévue dans le projet de coalition.

Mercredi après-midi, seuls les partis de gauche et du centre avaient mis leur signature sur le document. Manquaient encore, entre autres, celles de Yamina, du parti nationaliste de droite et laïc Israël Beiteinou ainsi que celles des partis arabes.

« Obstacles »

Yaïr Lapid a été chargé mi-mai de former un gouvernement après l'échec de son rival, M. Netanyahou à le faire, dans la foulée des élections de mars.

Et il avait prévenu que la tentative, marquée par une guerre de 11 jours entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien, restait périlleuse. 

« Jusqu'à la formation du gouvernement, il y a encore beaucoup d'obstacles », avait-il dit lundi. 

Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion : tout divise sur le papier la coalition hétéroclite anti-Netanyahou en dehors de sa volonté de faire tomber le Premier ministre, arrivé au pouvoir il y a 25 ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009.

Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites pénales en cours de mandat. S'il quitte le pouvoir il devient simple député et ne pourra plus user de son influence pour tenter de faire passer une loi pour le protéger de ses ennuis judiciaires.

Si Yaïr Lapid annonce un accord avant mercredi en fin de soirée, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement.

Entretemps, tout est possible. Benjamin Netanyahou, son parti de droite Likoud et ses avocats sont à la manœuvre pour tenter d'empêcher un tel accord. 

Selon la presse israélienne, le président du Parlement, Yariv Levin (Likoud), pourrait être tenté de faire traîner de quelques jours supplémentaire l'organisation du vote de confiance au Parlement, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Netanyahou.

Dans ce climat de fortes tensions où un possible accord de gouvernement est dénoncé comme une « trahison » par les pro-Netanyahou, la sécurité de M. Bennett et Lapid a été renforcée.

 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Short Url
  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Short Url
  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
Short Url
  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.