DUBAÏ: Le Liban doit tirer des leçons du passé pour élaborer un programme de réforme global, a déclaré un haut responsable du FMI.
Ces propos interviennent dans un contexte d’aggravation de la crise économique, considérée comme la pire de l’histoire moderne du pays.
Le dialogue du FMI avec le Liban est au point mort depuis la démission du gouvernement en août, à la suite d’une explosion massive au port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts et 6000 sans-abris.
«Malheureusement, après l’explosion qui a eu lieu en août l’année dernière, le gouvernement a démissionné, et nous attendons la formation d’un nouveau gouvernement», a indiqué Jihad Azour, directeur régional du FMI, dans un entretien accordé à Bloomberg TV jeudi.
«Nous espérons que nous pourrons nous réengager dès que le gouvernement sera formé, afin de voir comment nous pourrions aider le Liban à faire face à une situation difficile, mais aussi à lui donner les moyens de rebondir. Ce dont le pays a besoin, c’est d’un programme de réforme global. Cela nécessite un dosage différent des politiques, tant sur le plan fiscal que monétaire. Certaines leçons du passé doivent être prises en considération pour aller de l’avant. Cela ne peut se faire sans un ferme appui de la communauté internationale», a-t-il expliqué.
La livre libanaise, qui était indexée sur le dollar au taux de 1 515 livres pour un dollar pendant plus de vingt ans, s’effondre depuis 2019, et a aujourd’hui perdu plus de 85% de sa valeur par rapport au billet vert, alimentant une inflation galopante dans le pays. Cela a incité les banques à mettre en place des contrôles de capitaux, empêchant les déposants d’accéder à leurs comptes en dollars, ce qui a attisé encore plus la colère des Libanais.
La Banque mondiale a déclaré au début du mois que la crise du Liban était l’une des pires au monde.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com