L’énorme cadeau que Kaïs Saïed ferait à Ennahdha

Le président tunisien Kais Saied. (AFP).
Le président tunisien Kais Saied. (AFP).
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

L’énorme cadeau que Kaïs Saïed ferait à Ennahdha

  • En se rétractant, après avoir donné son accord à la tenue d’un dialogue national destiné à mettre fin à la crise politique, le président tunisien s’est mis à dos l’UGTT, l’un de ses rares soutiens
  • En opérant ce revirement, le président Saïed risque de faire à un énorme cadeau au parti islamiste Ennahdha, son principal ennemi, car il se coupe de la centrale syndicale, l’un de ses rares soutiens

TUNIS: En se rétractant, après avoir donné son accord à la tenue d’un dialogue national destiné à mettre fin à la crise politique, le président tunisien s’est mis à dos l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’un de ses rares soutiens. Il prend ainsi le risque de rendre un énorme service au parti islamiste Ennahdha, son pire ennemi.

Coup de tonnerre dans le ciel du monde politique tunisien. Le 17 juin 2021, en fin de matinée, Kamel Saad, secrétaire général adjoint de l’UGTT, annonce que cette organisation syndicale a décidé de retirer l’initiative du dialogue national – destinée à trouver une solution à la crise politique, économique et financière – au président Kaïs Saïed. Il révèle en outre que c’est la centrale syndicale qui le dirigera avec les trois autres membres du quartet: l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, le syndicat patronal), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre national des avocats de Tunisie). Ils avaient déjà piloté le dialogue de 2013, destiné à sortir le pays de la crise provoquée par l’assassinat de deux figures de l’opposition de gauche – Chokri Belaïd, le 6 février 2013 et Mohamed Brahmi, le 25 juillet de la même année.

Plus tôt dans la journée, c’est le secrétaire général du syndicat ouvrier historique qui est monté au créneau pour tacler le chef de l’État: Noureddine Taboubi a répondu, dans une déclaration à Radio Shems FM, à une phrase prononcée par M. Saïed lors de sa rencontre, le 15 juin, avec Hichem Mechichi et trois anciens chefs du gouvernement, en prélude à l’organisation du dialogue national. L’hôte du palais de Carthage était revenu sur le précédent dialogue organisé en 2013 sous l’égide du quartet de 2013, alors récompensé par le prix Nobel de la paix.

Pourtant, ce premier dialogue ne trouve pas grâce aux yeux du président tunisien, qui prétend que «ce n’est pas un dialogue» et qu’«il n’est pas national». Il n’en fallait pas plus pour que le patron de l’UGTT sorte de ses gonds. Pour la première fois, il a remis M. Saïed à sa place. «Désolé, monsieur le président, vous vous êtes trompé de cible. Les organisations nationales sont nationales, n’en déplaise à chacun. Le dialogue national a été menée par des personnalités d’envergure […] et nous n’attendons pas d’attestation du président. Nous respectons celui qui nous respecte et ne respectons pas celui qui ne nous respecte pas», a-t-il lancé au président.

L’UGTT avait lancé l’idée d’un deuxième dialogue national en janvier 2021. Et Kaïs Saïed avait accepté d’en assurer la direction. Mais il a continué à tergiverser, jusqu’à l’audience qu’il a accordée le 11 juin à M. Taboubi, durant laquelle il a, selon ce dernier, donné son feu vert au démarrage du dialogue national.

Mais le chef de l’État se serait rétracté mercredi, après la libération, la veille, de Nabil Karoui, le président de Qalb Tounes (le parti «Au cœur de la Tunisie», membre de la majorité parlementaire). L’ancien adversaire de M. Saïed au deuxième tour de l’élection présidentielle avait été arrêté le 24 décembre 2020; il était poursuivi depuis 2017 pour blanchiment.

Avec ce revirement, le président Saïed risque de faire à un énorme cadeau au parti islamiste Ennahdha, son principal ennemi, car il se coupe de la centrale syndicale, l’un de ses rares soutiens.

La commission administrative de l’UGTT, la plus haute instance après le Congrès, s’est réunie jeudi 17 juin et a choisi, en ce qui concerne les relations avec le président de la République, de couper la poire en deux, en quelque sorte. Reprenant des éléments de langage de la déclaration de Noureddine Taboubi, elle a «dénoncé la dernière déclaration du président de la République, dans laquelle il a mis en doute le dialogue national» de 2013. En revanche, elle n’a pas repris à son compte l’annonce faite par Kamel Saad selon laquelle l’UGTT retirait l’initiative du dialogue à Kaïs Saïed. Peut-être pour laisser à ce dernier une ultime chance de se racheter et d’éviter une rupture avec la centrale syndicale, en cessant de bloquer le démarrage du dialogue national?


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com