La Turquie attend les touristes les bras ouverts

L'Allemagne ne considère plus la Turquie comme pays à haut risque, mais la Grande-Bretagne, troisième plus grande source de vacanciers, la garde sur sa «liste rouge». (Photo, Reuters/Archives)
L'Allemagne ne considère plus la Turquie comme pays à haut risque, mais la Grande-Bretagne, troisième plus grande source de vacanciers, la garde sur sa «liste rouge». (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Lundi 21 juin 2021

La Turquie attend les touristes les bras ouverts

  • Seuls 2,7 millions de touristes russes ont visité la Turquie l'année dernière en raison de la pandémie, un coup dur aux revenus de ce secteur névralgique
  • «C'est la première fois qu'ils sortent des sentiers battus pour découvrir d’autres destinations locales»

ANKARA : La Russie compte reprendre le trafic aérien avec la Turquie mardi, alors que le secteur touristique bout d’impatience en attendant le retour des touristes après la débâcle de la dernière saison.

La décision suit la visite d'une délégation russe pour évaluer les mesures sanitaires sur le terrain.  La «grave situation épidémiologique» avait motivé une interdiction de voyager vers les destinations turques jusqu’au 21 juin, une date à l’époque dite renouvelable.

La Turquie est une destination touristique de choix pour les vacanciers russes. En 2019, plus de 7 millions de touristes russes ont visité le pays, un chiffre qui a chuté à 2,7 millions l'année dernière en raison de la pandémie et a assené un coup dur aux revenus de ce secteur névralgique.

L'annonce a été applaudie par les opérateurs touristiques turcs. La chute des cas quotidiens de Covid-19 d'un record de 60 000 en avril à moins de 6 000, avec des mesures de confinement strictes le week-end et une campagne de vaccination à l'échelle nationale, créent un contexte favorable au rétablissement des vols.

Des milliers d'installations, de restaurants, de cafés et de moyens de transports touristiques en Turquie se sont vus récemment accorder un «certificat de tourisme sûr» officiel.

Les opérateurs touristiques turcs et les acteurs de l'industrie somment toutefois les autorités turques d’appliquer des mesures strictes aux visiteurs russes. Moscou fait effectivement état d’une croissance significative des cas de coronavirus depuis quelques jours, et le bilan quotidien est à son plus haut.

Goksel Gungor, co-fondateur de YTM Tourism Villa Aparts à Fethiye, rappelle que, avant la pandémie, les villas de la station balnéaire méditerranéenne accueillaient des milliers de vacanciers russes en été, dont de nombreux plaisanciers.

Pour répondre aux critères sanitaires officiels, il a obtenu tous les certificats nécessaires et entièrement fait vacciner le personnel. Il a aussi pour les certificats supplémentaires requis par les autorités russes pour accueillir leurs ressortissants.

La société a procédé à une désinfection minutieuse de toutes ses propriétés, et prévoit une journée complète de nettoyage et de ventilation des logements après le départ de chaque occupant.

«Chaque année, nous recevons près d’un millier de touristes russes de la fin du mois d’avril (…) à la mi-octobre dans nos villas et nos yachts. En ce moment, seuls les Ukrainiens sont venus, mais les Russes sont surtout préférés dans cette région en raison de leur pouvoir d'achat élevé», a déclaré Gungor.

« La région est impatiente d’accueillir ces touristes russes tant attendus qui ont reporté leurs réservations plutôt que de les annuler. Et nos prix sont restés plus ou moins stables afin de ne pas les décourager. De plus, la dépréciation de la livre turque va aider les Russes à dépenser leur argent plus facilement que lors des années précédentes», ajoute-t-il.

L'Allemagne ne considère plus la Turquie comme pays à haut risque, mais la Grande-Bretagne, troisième plus grande source de vacanciers, la garde sur sa «liste rouge».

Bulut Bagci, président de l'Institut du Forum mondial du tourisme, s'attend à ce que tous les pays européens lèvent l'interdiction de voyage en Turquie d'ici la fin du mois de juillet.

«Cet été, en plus des stations balnéaires méditerranéennes, les touristes russes comptent visiter la célèbre Cappadoce turque et la province de Mardin, dans le sud-est. C'est la première fois qu'ils sortent des sentiers battus pour découvrir d’autres destinations locales», se réjouit-il.

Des tours de Mardin, vantée comme «la ville des rêves et des civilisations», sont actuellement en vente sur le marché russe. Des groupes individuels sont également attendus en été, et des voyagistes russes ont récemment visité la ville pour vérifier la sécurité sanitaire des installations.

Cependant, Bagci estime que la Turquie doit diversifier son profil touristique et développer une stratégie pour attirer des visiteurs du monde islamique et de la région africaine.

«Nous devons tirer les leçons de la crise pandémique. Nous devons diversifier les flux touristiques et ne pas dépendre d'une seule source. Le forfait acheté par un touriste africain vaut les forfaits de cinq touristes russes ou européens réunis. Nous commercialiser non seulement nos destinations estivales, mais aussi les produits touristiques attrayants par rapport (aux visiteurs du) monde islamique», a-t-il déclaré.

Les autorités russes ont levé les interdictions de vol vers les États-Unis, Chypre, l'Italie, la Macédoine, la Belgique, la Bulgarie, la Jordanie et l'Irlande.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au "cauchemar de la violence" au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.