L'Autorité palestinienne et le Hamas se disputent la reconstruction de Gaza

​​​​​​​Un garçon palestinien et son père dorment dans les ruines de leur maison familiale qui a été gravement endommagée par les frappes aériennes israéliennes lors des derniers combats israélo-palestiniens, dans la ville de Gaza, le 25 juin 2021. (Photo, AFP)
​​​​​​​Un garçon palestinien et son père dorment dans les ruines de leur maison familiale qui a été gravement endommagée par les frappes aériennes israéliennes lors des derniers combats israélo-palestiniens, dans la ville de Gaza, le 25 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 juin 2021

L'Autorité palestinienne et le Hamas se disputent la reconstruction de Gaza

  • Le Hamas rejette un comité créé par l'AP à Ramallah, affirmant qu'il n'a ni consulté ni coordonné avec les autorités compétentes à Gaza
  • Le Hamas appelle à la formation d'une commission nationale indépendante pour superviser les fonds et l'aide

GAZA CITY : Après le cessez-le-feu du 21 mai entre le Hamas et Israël qui a mis fin à la guerre de 11 jours, une autre bataille fait rage entre les dirigeants de Gaza et l'Autorité palestinienne (AP) en plein désaccords sur les responsabilités pour la reconstruction de l'enclave assiégée.

Le Hamas rejette un comité créé par l'Autorité palestinienne à Ramallah, affirmant qu'il n'a ni consulté ni coordonné avec les autorités compétentes à Gaza.

Le Hamas, qui dirige Gaza depuis qu'il en a pris le contrôle par la force à la mi-2007, a appelé à la formation d'une commission nationale professionnelle indépendante pour superviser les fonds et l'aide au processus de reconstruction, ce que l'Autorité palestinienne rejette.

Naji Sarhan, le sous-secrétaire du ministère des Travaux publics et du Logement du Hamas à Gaza, déclare que l'Autorité palestinienne traite la question de la reconstruction sans partenariat national.

Le porte-parole de l'AP, Ibrahim Melhem, dit qu'après la guerre de 2014, un comité a été formé, composé de représentants du gouvernement, du Hamas et d'autres factions palestiniennes, pour superviser la reconstruction.

« Le gouvernement n'est en concurrence avec aucun parti ou faction palestinienne, et ne veut exclure personne, mais souhaite plutôt une union pour faire face à toutes les situations », indique Melhem.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'est rendu dans plusieurs pays, dont plusieurs États arabes, pour discuter de la reconstruction de Gaza et, selon Melhem, il existe « un consensus parmi les frères arabes sur le fait que les fonds de reconstruction transitent principalement par l'Autorité palestinienne ».

Cependant, Sarhan accusée l'Autorité palestinienne de traiter Gaza avec arrogance.

« Comment l'Autorité palestinienne veut-elle superviser la reconstruction et contrôler les fonds alors que Shtayyeh a effectué sa tournée à l'étranger sans se rendre a Gaza pour évaluer les besoins, et sans nous parler pour que nous nous comprenions ? dit-il.

Basem Naim, membre du Bureau des relations nationales du Hamas, déclare que le groupe soutient la formation d'un organisme national qui représente tout le monde et comprend parmi ses membres des personnalités nationales professionnelles et supervisera les fonds et le processus de reconstruction.

Il pense que la supervision de l'Autorité palestinienne « entraverait le travail ». Il précise que l'expérience de la guerre de 2014 était « amère » et que le Hamas n'accepterait pas un retour au mécanisme précédent, caractérisé par la lenteur et le manque de transparence.

L'Autorité palestinienne est d'accord avec le Hamas pour rejeter un retour au mécanisme de reconstruction de l'ONU, qui a été mis en place après la guerre de 2014 et a laissé à Israël la main libre pour contrôler la surveillance et les quantité et qualité des matériaux de construction.

Shtayyeh qualifie ce mécanisme de « stérile et inutile », et souligne qu'il « est propice à la surveillance d’un réacteur nucléaire mais pas à la reconstruction de Gaza ».

Melhem déclare que le gouvernement est prêt à discuter du mécanisme le plus approprié pour la reconstruction.

Selon Sarhan, 1700 logements n'ont pas été reconstruits depuis la guerre de 2014 en raison de ce mécanisme, qu'Israël a géré à sa guise.

Lors d'une conférence tenue au Caire après la guerre de 2014, les donateurs ont promis plus de 5 milliards de dollars, dont environ la moitié a été allouée au processus de reconstruction et l'autre moitié pour soutenir le budget de l'Autorité palestinienne.

Selon Sarhan, ce qui est parvenu à Gaza de ces fonds ne dépassait pas 800 millions de dollars.

Le Hamas accuse Israël de tergiversations et de tentatives de chantage visant à lier la reconstruction à la question de l'accord d'échange de prisonniers.

Après la rencontre lundi dernier que Sinwar a qualifiée de très mauvaise entre le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, et l'envoyé de l'ONU Tor Wennesland, les échanges de menaces entre le Hamas et Israël se sont aggravés.

Le Hamas accuse l'émissaire de l'ONU d'adopter la vision israélienne par rapport au traitement des problèmes humanitaires à Gaza liés au siège et aux restrictions israéliennes sur les passages et la reconstruction.

Selon des sources des factions palestiniennes, les médiateurs égyptiens ont été chargés de résoudre les différends avec le nouveau gouvernement israélien, suite à l'échec de la mission de Wennesland.

Le Hamas refuse fermement de lier les questions humanitaires liées au blocus imposé à Gaza depuis 15 ans ou à la reconstruction, avec d'autres sujets, dont le plus important est « l'accord d'échange de prisonniers ».

Le Hamas insiste pour que les Palestiniens soient libérés des prisons israéliennes en échange de quatre Israéliens qu'il détient, y compris les dépouilles de deux soldats qui, selon Israël, ont été tués pendant la guerre de 2014.

Le Hamas refuse de révéler leur sort, en plus de celui de deux autres personnes entrées à Gaza plus tôt dans des circonstances peu claires.

Naim déclare que « le Hamas est ouvert au développement de tout nouveau mécanisme qui garantirait que les fonds et l'aide parviennent à ceux qui le méritent à Gaza ».

Il avertit que le blocus est une bombe à retardement, et que le compte à rebours a commencé, ce qui signifie que l'explosion peut se produire à tout moment.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com