La Maison Blanche part à l'assaut des pratiques anti-concurrentielles

Les questions de monopole sont depuis longtemps sur l'agenda du locataire de la Maison Blanche. (Photo, AFP)
Les questions de monopole sont depuis longtemps sur l'agenda du locataire de la Maison Blanche. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

La Maison Blanche part à l'assaut des pratiques anti-concurrentielles

  • Le texte exhorte en particulier le ministère de la Justice, à intervenir plus fermement sur certains marchés clés, en particulier la technologie
  • La Maison Blanche s'attaque par ailleurs au secteur du transport par train et bateau en imposant des mesures destinées à faire baisser les charges facturées par quelques entreprises

WASHINGTON : Surveillance renforcée des géants de la tech, prothèses auditives moins chères, fin des clauses de non-concurrence dans les contrats: le président américain a engagé vendredi un large éventail de mesures destinées à lutter contre des pratiques anti-concurrentielles touchant consommateurs et employés.

"C'est la compétition qui permet à l'économie d'avancer, de croître", a déclaré Joe Biden avant de signer un décret visant à favoriser la compétition dans divers secteurs, des transports aériens à l'agriculture, en passant par les banques et la santé.

Or au cours des dernières décennies, "plutôt que de se battre pour attirer les consommateurs, les entreprises se sont battues pour avaler leurs concurrents", a-t-il déploré. "Plutôt que de se battre pour attirer les travailleurs, elles ont trouvé des moyens pour garder le contrôle sur les effectifs". 

Et bien souvent, "le gouvernement a compliqué la tâches des entreprises qui cherchent à entrer sur un marché", a regretté le président. 

Ce manque de concurrence, qui fait monter les prix et baisser les salaires, "coûte 5 000 dollars chaque année en moyenne aux ménages américains", a-t-il affirmé. 

Le décret signé vendredi vise à remédier à cette situation. Il n'impose cependant pas de décisions immédiates, mais encourage les agences gouvernementales à prendre des initiatives, 72 au total.

Texte ambitieux mais peu concret

Les questions de monopole sont depuis longtemps sur l'agenda du locataire de la Maison Blanche.

Pour avancer ses pions, il a notamment nommé la juriste Lina Khan, une célèbre pourfendeuse des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon), à la tête de l'autorité américaine de la concurrence (FTC). Il a également demandé à Tim Wu, un défenseur de strictes lois anti-monopoles, de rejoindre le prestigieux Conseil économique national (NEC).

Pour Daniel Crane, spécialiste des lois sur la concurrence à l'université du Michigan, le texte présenté vendredi "est ambitieux par son ampleur", mais relève sans doute plus d'objectifs à atteindre que de mesures concrètes. 

"La grande question est de savoir comment ils peuvent faire tout ça par décret", explique-t-il en soulignant que plusieurs des initiatives présentées dépendent de la FTC, que la Maison Blanche ne contrôle pas directement.

Le texte exhorte en particulier l'agence, ainsi que le ministère de la Justice, à intervenir plus fermement sur certains marchés clés, en particulier la technologie. 

Sur fond de critiques grandissantes envers les GAFA, le président assure que son administration portera une "attention particulière aux acquisitions de concurrents émergents", "aux fusions en série" ou "à l'accumulation de données".

Le décret demande aussi à l'agence en charge des communication (FCC) de restaurer les règles imposant la "neutralité du net", abrogées sous l'administration Trump. Ces règles obligeaient les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) à traiter les contenus de manière égalitaire, quel que soit l'émetteur ou le destinataire.

Changer de travail plus facilement

Pour les travailleurs, la Maison Blanche voudrait limiter les clauses de non-concurrence dans les contrats de travail et restreindre les fonctions pour lesquelles une licence est requise, ce qui devrait leur permettre de changer plus facilement d'entreprises et d'augmenter les salaires.

Pour les consommateurs, le décret prévoit une série de petites mesures devant limiter les factures, en exigeant par exemple une transparence accrue de la part des compagnies aériennes sur les frais de bagages et de modification ou en éliminant les frais de clôture de compte excessifs des fournisseurs internet.

Dans le domaine de la santé, le président souhaite faciliter l'importation des médicaments depuis le Canada, où ils sont moins chers, et mettre les prothèses auditives en vente libre sans ordonnance.

La Maison Blanche s'attaque par ailleurs au secteur du transport par train et bateau en imposant des mesures destinées à faire baisser les charges facturées par quelques entreprises

La Chambre américaine du Commerce a vertement réagi, estimant que le décret est basé sur "la croyance erronée que notre économie est trop concentrée, stagnante et ne parvient pas à générer les investissements privés nécessaires pour stimuler l'innovation". 

C'est "complètement déconnecté de la réalité", a affirmé l'organisation dans un communiqué. "Notre économie a besoin à la fois des grandes et des petites entreprises pour prospérer - et non des diktats d'un gouvernement".

"Au lieu de changer les lois sur la concurrence, la Maison Blanche devrait s'assurer que les agences appliquent correctement les lois existantes", a estimé de son côté la Fondation sur les technologies de l'information et l'innovation (ITIF).


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.