Les grandes compagnies pétrolières continuent de limiter les dépenses, malgré les retombées positives de l’augmentation du brut

Les producteurs américains de schiste ont promis aux investisseurs qu'ils limiteraient leurs dépenses en 2021. (AP)
Les producteurs américains de schiste ont promis aux investisseurs qu'ils limiteraient leurs dépenses en 2021. (AP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

Les grandes compagnies pétrolières continuent de limiter les dépenses, malgré les retombées positives de l’augmentation du brut

  • Le prix du baril de brut ne cesse d’augmenter, et a atteint ces dernières semaines près de 78 dollars (65,7 euros)
  • La hausse inattendue des prix du pétrole va permettre aux grandes compagnies de se concentrer davantage sur leurs stratégies de transition énergétique

LONDRES: Les principales sociétés énergétiques internationales résistent à la tentation de se précipiter, et de faire des dépenses, à la suite des retombées inattendues provenant de la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel. Elles se concentrent sur les défis de la transition énergétique à plus long terme, ont déclaré des dirigeants et des analystes.

Les prix de référence du pétrole brut ont plus que doublé au cours du deuxième trimestre 2021 par rapport à l'année précédente. Ces dernières semaines, les prix ont encore augmenté pour culminer à près de 78 dollars (65,7 euros) le baril, leur plus haut niveau en près de trois ans, l'Opep et d'autres grands producteurs n'ayant pas réussi à conclure un accord pour accroître leur production.

Cette hausse des prix, cumulée à la hausse des prix mondiaux du gaz naturel en raison de problèmes d'approvisionnement, renflouera les caisses des compagnies pétrolières après que des entreprises comme Exxon Mobil, Royal Dutch Shell et BP ont fortement réduit leurs coûts l’année dernière, à la suite de la pandémie du coronavirus.

«Les flux de trésorerie des grandes compagnies semblent très solides, elles tournent certainement à plein régime au niveau du pétrole et du gaz naturel», affirme l'analyste de Redburn Stuart Joyner, ajoutant que les affaires pourraient encore s'améliorer une fois que la demande de produits raffinés se sera complètement rétablie.

Les entreprises devraient fournir au cours des prochaines semaines de nouvelles informations sur leurs plans de dépenses dans leurs rapports semestriels, mais il est peu probable qu'elles changent de cap, alors que les investisseurs restent focalisés sur une obtention de rendements plus élevés du secteur après une décennie décevante.

Les dirigeants des principales sociétés énergétiques ont déclaré le mois dernier qu’un prix de 100 dollars (environ 84,3 euros) le baril serait à nouveau réaliste dans les années à venir. Ils ont ajouté que les prix seraient volatils, ce qui signifie qu'ils sont peu enclins, du moins pour l'instant, à engager des milliards dans des projets qui pourraient prendre une décennie ou plus pour offrir un retour sur investissement.

Le climat haussier est également atténué par une énorme incertitude quant à la demande énergétique à court terme, en raison de la résurgence de la Covid-19 dans certaines parties du monde, et à plus long terme avec le passage à des carburants à faible teneur en carbone, dans le but de lutter contre le changement climatique.

«Les compagnies pétrolières internationales sont toujours en train de consolider leurs bilans», a déclaré à Reuters Brian Gilvary, PDG d’INEOS Energy, la division pétrole et gaz d'INEOS, et ancien directeur financier de BP.

Shell a déclaré la semaine dernière qu'elle augmenterait les rendements pour les actionnaires plus tôt que prévu grâce à des revenus plus élevés, tout en maintenant ses dépenses annuelles d'investissement à un plafond de 22 milliards de dollars (environ 18,55 milliards d’euros).

Pour des entreprises telles que BP et Shell, ainsi que pour les compagnies française TotalEnergies et espagnole Repsol, la crise du coronavirus a déjà accéléré la mise en place de nouvelles stratégies visant à réduire les émissions de carbone, et à développer des activités liées aux énergies renouvelables.

Ainsi, contrairement aux cycles précédents où la hausse des prix du pétrole a délié les cordons de la bourse, les dirigeants resteront probablement fidèles à leur discipline budgétaire, et se concentreront sur leurs stratégies de transition énergétique.

«La hausse des prix du pétrole nous permet de valoriser davantage nos activités existantes, ce qui à son tour générera plus de ressources pour nos dépenses de transformation, conformément à notre feuille de route pour la transition énergétique», a précisé à Reuters le directeur général de Repsol, Josu Jon Imaz, dans un communiqué.

BP s'en tiendra à son plan de réduction de la production de pétrole de 40 %, soit environ 1 million de barils par jour, d'ici à 2030, notamment par la vente d'actifs pétroliers et gaziers, a déclaré le PDG Bernard Looney lors de la conférence Reuters Energy Transition le mois dernier.

«Les prix élevés du pétrole sont très positifs pour notre stratégie», a soutenu Looney. «Ces actifs que nous vendons le seront dans un contexte de prix potentiellement beaucoup plus élevés, et généreront donc davantage de bénéfices.»

La remontée des prix des matières premières à la fin des années 2000 a poussé les prix du pétrole à des sommets records, au-dessus de 140 dollars (environ 118 euros) le baril, et a déclenché une vague d'investissements, notamment dans d'énormes champs pétrolifères complexes en eau profonde, des usines de liquéfaction de gaz géantes, et un boom de forage du schiste américain qui a bouleversé les approvisionnements en pétrole.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.