Entre falaises et Méditerranée, le retour du train de la côte Bleue

Depuis Marseille, le train de la côte Bleue serpente à nouveau à flanc de falaise au-dessus de la Méditerranée. CHRISTOPHE SIMON / AFP
Depuis Marseille, le train de la côte Bleue serpente à nouveau à flanc de falaise au-dessus de la Méditerranée. CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

Entre falaises et Méditerranée, le retour du train de la côte Bleue

  • Depuis Marseille, le train de la côte Bleue serpente à nouveau à flanc de falaise au-dessus de la Méditerranée
  • Construite en grande partie grâce à des ouvriers immigrés, cette ligne centenaire revit grâce à des travaux acrobatiques

MARSEILLE : Depuis Marseille, le train de la côte Bleue serpente à nouveau à flanc de falaise au-dessus de la Méditerranée. Construite en grande partie grâce à des ouvriers immigrés, cette ligne centenaire revit grâce à des travaux acrobatiques.

"Mesdames, Messieurs, ce train desservira les gares de l'Estaque, Niolon, Ensuès-la-Redonne..." Depuis fin avril, après huit mois d'arrêt pour travaux, la voix de l'agente SNCF égrène de nouveau les noms de ces villages en bord de mer qui ont inspiré les peintres Cézanne, Braque ou Derain, l'écrivain Blaise Cendrars ou les cinéastes Jean Renoir, Marcel Pagnol et Robert Guédiguian.

Le train express régional bleu et blanc quitte Marseille, laissant derrière lui les barres d'immeubles, embouteillages et conteneurs du port de la deuxième ville de France. Il entre alors dans un paysage sauvage, entre le massif de la Nerthe et la mer.

"L'alternance entre les tunnels, la Méditerranée, les villages dans les criques, c'est magique", s'émerveille Benoît Larcher, apiculteur installé à Hambourg (nord de l'Allemagne), qui a décidé avec sa compagne allemande, Wiebke Doscher, de visiter la côte ouest de Marseille en évitant de prendre la voiture.

"Ce qui me touche le plus ce sont les contrastes de lumières et de couleurs, entre les blancs calcaires au départ de l'Estaque puis les ocres à Ensuès-la-Redonne et ce bleu (...) de la mer et du ciel", confie Eric Barron, cadre SNCF qui forme depuis des années les conducteurs de cette ligne de 32 kilomètres reliant Marseille à Miramas.

Ce cheminot, qui, adolescent, randonnait le long des voies sur le sentier douanier, a également fondé l'association La Voix de la Côte bleue, pour défendre cette ligne transportant chaque jour entre 1.300 et 1.500 passagers. 62% sont des touristes, les autres effectuent leurs trajets domicile-travail, la ligne desservant aussi des zones plus industrielles vers Fos-sur-Mer.

En un siècle environ, la France, qui bénéficiait d'un réseau ferroviaire parmi les plus denses d'Europe dans les années 1930, a vu environ 20.000 kilomètres de lignes se fermer au service voyageurs, selon le géographe Etienne Auphan.

«Xénophobie» et acrobatie

Si rien n'était fait, la ligne de la côte Bleue risquait une fermeture définitive en 2023, a rappelé le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.

Mais cette ligne mythique construite entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle a finalement été sauvée par l'intérêt retrouvé pour le rail, en période de transition écologique, et par son riche patrimoine architectural.

23 tunnels, 18 viaducs: entre roche et mer, le chantier fut titanesque. Eboulis, chutes d'échafaudages ou de pierres, nombre d'ouvriers perdirent la vie, rappelle l'historien Louis Roubaud dans son livre "Le chemin de fer de la côte Bleue vers les plaines de la Crau".

Les constructeurs eurent recours massivement à des immigrés italiens, espagnols, portugais et kabyles d'Algérie, qui furent victimes de la "xénophobie traditionnelle", rappelle l'historien.

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Cette carte postale non datée montre des travailleurs lors de l'extraction de blocs pour la ligne de chemin de fer du train de la Côte Bleue, à L'Estaque, près de Marseille, dans le sud de la France. Handout / AFP

Dans son film Toni (1935), qui évoque la dure condition des immigrés en France, Jean Renoir a tourné une scène emblématique sur cette voie de la côte Bleue, sur l'impressionnant viaduc en acier de Caronte, à Martigues.

Achevée en 1915, la ligne compte des "chefs d'oeuvre de pierre" comme le viaduc des Eaux salées, qui relie deux collines sauvages grâce à une arche unique, en plein cintre, de 50 mètres, conçue par Paul Séjourné, ingénieur concepteur du gigantesque pont Adolphe à Luxembourg.

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Cette carte postale non datée montre les travaux de construction du viaduc du Verdon pour la ligne de chemin de fer du train de la Côte Bleue, à Martigues, près de Marseille, dans le sud de la France. Handout / Collection privee Roubaud / AFP

"Il est très important de valoriser ce patrimoine exceptionnel, mais sans oublier la dureté du travail de ceux qui ont construit la ligne", insiste Eric Barron.

Quelque 105 ans plus tard, SNCF Réseau a renouvelé 24 kilomètres de voies, en partie avec des matériaux recyclés, et sécurisé viaducs et parois. Des travaux acrobatiques.

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Cette photo prise le 20 mai 2021, montre la vue depuis le train de la Côte Bleue après son départ, près de Marseille, dans le sud de la France. CHRISTOPHE SIMON / AFP

"L’approvisionnement et l'évacuation des matériaux ont été réalisés par hélitreuillage et les travaux sur les versants rocheux faits en mode +alpiniste+", raconte à l'AFP Cécile Triolle directrice de projet.

Plus de 46 millions d'euros ont été investis, la plus grande partie par la Région (19 millions d'euros) et SNCF Réseau (14,4 millions). Une deuxième phase est prévue en 2026-2027 avec un investissement total prévu de 157 millions d'euros d'ici 2032.

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Les passagers profitent de la vue à bord du train de la Côte Bleue après son départ, près de Marseille, dans le sud de la France, le 20 mai 2021. Christophe SIMON / AFP

"Au-delà du pittoresque et du touristique, cette ligne est un atout extraordinaire pour diminuer l'empreinte carbone" des habitants de la métropole marseillaise, estime Henri Cambacedes, premier adjoint de Martigues, qui plaide pour encore davantage de trains dans la journée.


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
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  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
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  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

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Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

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La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.