En Tunisie, la pandémie épuise les soignants mais n'effraie pas les touristes

La Tunisie enregistre aujourd'hui l'un des pires taux de mortalité liée au coronavirus au monde. (Photo, AFP)
La Tunisie enregistre aujourd'hui l'un des pires taux de mortalité liée au coronavirus au monde. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

En Tunisie, la pandémie épuise les soignants mais n'effraie pas les touristes

  • Si les hôtels peuvent recevoir jusqu'à 50% de leur capacité habituelle, le service de réanimation de l'hôpital de Sousse affiche complet depuis des semaines
  • Début juillet, une responsable a indiqué que le système de santé tunisien s'était «effondré», une affirmation ensuite démentie par le ministère

SOUSSE : Quand l'hôpital de la station balnéaire de Sousse s'est trouvé quasiment à court d'oxygène, les médecins ont suivi anxieusement le trajet du camion qui devait les approvisionner. Sur la côte tunisienne, la flambée de Covid-19 inquiète les soignants mais ne freine pas les touristes.

La Tunisie, qui a peiné à trouver les doses de vaccins nécessaires avant que l'épidémie ne s'emballe de façon inédite en juillet, enregistre aujourd'hui l'un des pires taux de mortalité liée au coronavirus au monde.

Mais à quelques kilomètres de l'hôpital Farhat Hached de Sousse (est), des milliers de touristes -- pour beaucoup vaccinés -- continuent à profiter de la plage. Malgré la crise, le pays reste ouvert aux visiteurs et il n'y a pas de quarantaine pour les personnes, vaccinées ou non, arrivant avec des tours opérateurs.

Si les hôtels peuvent recevoir jusqu'à 50% de leur capacité habituelle, le service de réanimation de l'hôpital de Sousse affiche lui complet depuis des semaines.

"Quand on vous dit +dans trois heures, il n'y a plus d'oxygène+, ça stresse, on prépare des bouteilles partout", souligne le Dr Khaled Ben Jazia, chef du service de réanimation.

"Il y a deux jours, il ne restait plus qu'une heure d'oxygène, vous imaginez la catastrophe si on a une rupture? Je n'ai jamais été aussi stressé (...) on était chacun avec des bouteilles au chevet des patients, au cas où", raconte-t-il.

"Quand on a entendu la sirène de l'escorte qui accompagnait le camion (d'approvisionnement en oxygène), ça a été un soulagement. On est rentrés épuisés mais heureux", affirme le médecin.

 «A l'hôtel, tout va bien»

A l'hôtel Bellevue Park de Sousse, les clients ne sont eux pas inquiets. 

"J'ai eu mes deux vaccins", souligne Doris Brecking, touriste allemande de 71 ans bronzant au bord de la piscine. "A l'hôpital, il y a des gens malades, mais ici à l'hôtel, tout va bien avec le protocole sanitaire. Je n'ai pas eu peur."

La France, d'où arrivent de nombreux touristes, a placé la Tunisie sur liste rouge mais autorise quand même les personnes doublement vaccinées à s'y rendre sans motif impérieux, laissant la porte ouverte aux séjours touristiques. 

"Si je me retrouve là en quarantaine avec la petite...", s'était inquiétée avant de partir Stéphanie Wilmert, une Française venue du Luxembourg. "Mais l'envie de revenir ici était trop forte", confie-t-elle.

"Je ne me suis pas amusée à aller en ville (...) même si je suis vaccinée", indique la vacancière. "On avait oublié les masques, on avait tendance à dire +c'est bon, c'est fini+ mais non, ce n'est pas fini du tout."

Début juillet, une responsable de la Santé a indiqué que le système de santé tunisien s'était "effondré", une affirmation ensuite démentie par le ministère. 

«Situation précaire»

"On tient le coup, mais la situation est précaire, vu le manque de ressources humaines et de soutien logistique", souligne le Dr Zied Mezgar, chef des Urgences à Sousse.

"La catastrophe ne viendra pas de l'afflux de patients, mais de l'épuisement des soignants," estime-t-il. Son service a accueilli jusqu'à 50 malades, pour une équipe de sept personnes.

L'annonce mercredi du chef du gouvernement Hichem Mechichi indiquant que le personnel hospitalier ne pourrait prendre aucun congé a suscité la colère parmi des soignants déjà à bout. 

Après un an et demi de pandémie, le tourisme, secteur clé en Tunisie puisqu'il représente entre 8 à 14% du PIB, a été laminé.

Alors "on doit s'adapter", souligne Nizar Marghli, directeur de l'hôtel Bellevue Park, qui a perdu un tiers de son chiffre d'affaires par rapport à 2019.

"Le pire est derrière nous", espère-t-il, comptant sur l'accélération prochaine de la campagne de vaccination.

Selon la Banque centrale tunisienne, les revenus du tourisme sur les six premiers mois de l'année ont baissé de 25% par rapport à l'an passé, une saison déjà difficile bien que le pays ait rapidement circonscrit la première vague de contamination.


Liban: un mort dans une frappe sur une voiture imputée à Israël

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors d'un bombardement israélien le 22 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (Photo de Jalaa MAREY / AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors d'un bombardement israélien le 22 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (Photo de Jalaa MAREY / AFP)
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  • La frappe a visé une voiture dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe
  • L'armée a formé un cordon sécuritaire tandis que des membres du Hezbollah inspectaient le véhicule

BEYROUTH: Une personne a été tuée dans une frappe imputée à Israël qui a visé mardi un véhicule dans le sud du Liban, loin de la frontière, ont indiqué un média d'Etat et un journaliste de l'AFP.

Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, il y a plus de six mois.

La frappe a visé une voiture dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe de l'AFP qui a vu le véhicule entièrement carbonisé.

L'armée a formé un cordon sécuritaire tandis que des membres du Hezbollah inspectaient le véhicule, selon cette source.

L'agence nationale d'information (Ani, officielle), a de son côté fait état d"un martyr" lorsqu'un "drone a visé une voiture dans la région d'Abou el Assouad, au nord du fleuve Litani".

Depuis environ une semaine, le Hezbollah, allié du Hamas, a intensifié ses frappes contre des sites militaires israéliens sur fond de tensions entre Israël et l'Iran.

Lundi, le Hezbollah a dit avoir visé un quartier général militaire dans le nord d'Israël avec des "dizaines" de roquettes Katioucha, "en réponse" à des raids sur des villages du sud du Liban.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre ont fait 377 morts du côté libanais, essentiellement des combattants du mouvement libanais ainsi que quelque 70 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir la zone de part et d'autre de la frontière.


Les Saoudiens obtiennent des visas de cinq ans dans le cadre de la mise à jour des règles de l'UE-Schengen

La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. (AFP)
La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. (AFP)
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  • La Commission européenne a adopté trois décisions d'application actualisant les règles de délivrance des visas à entrées multiples pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn
  • Les experts considèrent également qu'il s'agit d'un premier pas vers une dérogation à l'accord de Schengen

LONDRES : L'Union européenne (UE) a annoncé lundi l'assouplissement des règles en matière de visas pour les citoyens d'Arabie saoudite, d'Oman et de Bahreïn

La Commission européenne a adopté trois décisions d'application actualisant les règles de délivrance des visas à entrées multiples pour les trois pays du Golfe. 

L'annonce a été faite lors du forum de haut niveau UE-CCG sur la sécurité et la coopération régionales à Luxembourg, où le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, dirige la délégation saoudienne, qui comprend également l'ambassadeur auprès de l'UE, Haifa al-Jedea, et la conseillère du ministère des Affaires étrangères, Manal Radwan. 

La réunion a porté sur le renforcement de la sécurité et de la coopération stratégique entre les États du Golfe et l'UE, ainsi que sur l'évolution de la situation dans la bande de Gaza et ses environs et sur l'importance d'un cessez-le-feu immédiat. 

En vertu des nouvelles règles en matière de visas, les ressortissants vivant à Bahreïn, à Oman et en Arabie saoudite pourront bénéficier de visas à entrées multiples, ce qui leur permettra de se rendre dans l'UE plusieurs fois sur une période de cinq ans avec le même visa. 

Le code des visas actualisé fait partie d'un concept connu sous le nom de «cascade», une «approche harmonisée» de la délivrance de visas à entrées multiples ayant une longue durée de validité pour tous les demandeurs admissibles, y compris ceux qui voyagent pour la première fois. 

Pendant la durée de validité de ces visas, les titulaires bénéficient de droits de voyage équivalents à ceux des ressortissants exemptés de visa. 

Cette mise à jour vise à uniformiser les règles en matière de visas pour tous les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont les citoyens ont besoin d'un visa pour accéder à l'espace Schengen. 

La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. 

Elle s'inscrit également dans le contexte de la communication conjointe de l'UE sur un «partenariat stratégique avec le Golfe», qui couvre également les relations de l'UE avec le Royaume, Oman et Bahreïn. 

Les experts considèrent également qu'il s'agit d'un premier pas vers une dérogation à l'accord de Schengen. 

L'espace Schengen – qui comprend 29 pays européens et constitue la plus grande zone de libre circulation au monde – s'est étendu en février dernier à la Bulgarie et à la Roumanie, éliminant ainsi tous les contrôles aux frontières aériennes et maritimes. Une décision sur la suppression des contrôles terrestres sera prise ultérieurement. 

En novembre, les pays du Golfe ont annoncé leur intention de mettre en place un visa touristique unifié similaire à celui de Schengen, afin de rationaliser les efforts logistiques des résidents et des touristes. 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Tunis, Alger et Tripoli pour un travail commun contre «le danger» de l'immigration clandestine

Une photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre le président Kais Saied (au centre) organisant un mini-sommet du Maghreb aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) et du président du Conseil présidentiel libyen basé à Tripoli, Mohamed al-Menfi, à Tunis le 22 avril, 2024. (AFP)
Une photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre le président Kais Saied (au centre) organisant un mini-sommet du Maghreb aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) et du président du Conseil présidentiel libyen basé à Tripoli, Mohamed al-Menfi, à Tunis le 22 avril, 2024. (AFP)
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  • Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement «ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux»
  • Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement

TUNIS: Les dirigeants de la Tunisie, de l'Algérie et de la Libye sont convenus à l'issue d'une réunion consultative à Tunis de lutter ensemble contre les impacts de l'immigration clandestine et d'unir leurs positions et leurs discours sur cette question.

A l'invitation du chef de l’Etat tunisien Kais Saied, le président algérien Abdelmajid Tebboune et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi ont participé lundi à une première réunion consultative au Palais présidentiel de Carthage dans la banlieue nord de Tunis.

A l'issue de cette réunion, "les trois dirigeants sont convenus à la formation des équipes communes (...) qui seront chargées de sécuriser les frontières communes (des trois pays) du danger et des impacts de l'immigration non organisée", selon une déclaration lue par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar.

Ils ont aussi tenus dans cette déclaration commune à "unir les positions et le discours" dans leur traitement de ce sujet avec les autres pays "frères et amis concernés par ce phénomène", a ajouté le ministre.

Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux".

Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement.

Le principe d'une rencontre maghrébine tripartite, organisée tous les trois mois, avait été décidé par les trois dirigeants lorsqu'ils s'étaient vus en marge d'un sommet sur le gaz à Alger début mars.

Dans un communiqué, les trois pays avaient souligné "la nécessité d'unifier et intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, au service des intérêts" de leurs peuples.

Des médias marocains comme Hespress et Le 360 ont accusé l'Algérie de vouloir "former une alliance maghrébine contre le Maroc", son grand rival régional, et dénoncé une "manoeuvre destinée à faire croire que l'Algérie n'est pas isolée dans son voisinage".

Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a défendu ces initiatives comme destinées à combler un vide, alors que l'Union du Maghreb arabe (UMA), créée il y a 35 ans, est "dans le coma".

L'UMA a été fondée à Marrakech en 1989 avec l'ambition de renforcer les liens politiques et économiques entre Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie et Libye mais des tensions récurrentes entre Rabat et Alger ont provoqué une impasse et le dernier sommet des dirigeants remonte à 1994.