La diaspora tunisienne en France entre soulagement et inquiétude

Le président Kais Saied a décidé de geler les travaux du Parlement pour 30 jours et de s'octroyer le pouvoir exécutif, «avec l'aide d'un gouvernement» dont il désignerait le nouveau chef. (Photo, AFP)
Le président Kais Saied a décidé de geler les travaux du Parlement pour 30 jours et de s'octroyer le pouvoir exécutif, «avec l'aide d'un gouvernement» dont il désignerait le nouveau chef. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 juillet 2021

La diaspora tunisienne en France entre soulagement et inquiétude

  • Kais Saied l'a fait, après une journée de manifestations visant notamment le principal parti au pouvoir Ennahdha, d'inspiration islamiste, en s'appuyant sur l'article 80 de la Constitution
  • «C'est la meilleure chose qui pouvait arriver car le pays traverse de graves difficultés sanitaires, politique et socio-économiques»

PARIS: Après la prise en main du pouvoir dimanche par le président tunisien, les membres de la diaspora tunisienne en France interrogés par l'AFP sont partagés entre soulagement et inquiétude d'une possible dérive autoritaire, face à la crise qui secoue le pays. 


Le président Kais Saied a décidé de geler les travaux du Parlement pour 30 jours et de s'octroyer le pouvoir exécutif, "avec l'aide d'un gouvernement" dont il désignerait le nouveau chef.


"C'est la meilleure chose qui pouvait arriver car le pays traverse de graves difficultés sanitaires, politique et socio-économiques", estime Farid Z., qui refuse de donner son nom de famille.


Ce Bordelais de 40 ans cite "la fuite des cerveaux" vers l'étranger, l'augmentation du chômage, des prix, la baisse du pouvoir d'achat ou encore la détérioration des services publics depuis plusieurs années. Et, beaucoup plus récemment, la crise sanitaire: la Tunisie fait face depuis début juillet à un pic d'épidémie de Covid.


Une crise multiple dont il rend responsable, comme d'autres personnes interrogées, les politiques au pouvoir depuis plusieurs années, accusés de clientélisme, corruption et de se livrer à des luttes de pouvoir bien éloignées des préoccupations des Tunisiens.


"La situation était arrivée à un point où j'attendais qu'il se passe quelque chose. Ce n'était plus tenable, il fallait bien que ça bascule. Comment? C'était la grande interrogation", déclare de son côté Dali Chammari, 40 ans également et qui vit en Provence. 


Kais Saied l'a fait, après une journée de manifestations visant notamment le principal parti au pouvoir Ennahdha, d'inspiration islamiste, en s'appuyant sur l'article 80 de la Constitution.


"Il en a fait une interprétation très personnelle", selon Dali Chammari. 


"C'est un coup d'Etat", balaie Kamel Jendoubi. Agé de 68 ans, ce militant des droits de l'Homme résidant à Calais, ancien ministre (février 2015-août 2016), estime que Kais Saied "engage le pays dans une direction incertaine et peut-être dangereuse, qui risque de porter un coup fatal au processus de démocratisation".


Pour Nadia Hammami, 38 ans et qui habite à Paris, "le désespoir réel des Tunisiens ne peut justifier qu'on prenne des décisions n'importe comment".


Alors que la décision du président a donné lieu à des scènes de joie dimanche soir en Tunisie, elle estime qu'il "instrumentalise les mouvements de rue pour s'octroyer tous les pouvoirs. Cela ne peut rassurer". 

«Sa personnalité pose question»
"Les gens aussi étaient contents du coup d'Etat de (Zine el-Abidine) Ben Ali en 1987", ensuite chassé du pouvoir en 2011 par la révolution, rappelle Nadia Hammami.


Pour la fille de Hamma Hammami, secrétaire général du Parti des travailleurs tunisien, et de Radhia Nasraoui, militante des droits de l'Homme en Tunisie, le pays "rentre dans une nouvelle crise: il faudra garder sous pression (le président) car il ne partagera pas le pouvoir".


Preuve de cette probable dérive autocratique, selon elle: le fait que la police ait fermé, lundi, le bureau de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera à Tunis, après avoir expulsé tous les journalistes sur place.


Cette menace est jugée exagérée par Omar Cherni, universitaire et militant des droits de l'Homme qui, à 70 ans, habite à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne): "Le peuple tunisien a acquis les leçons de la révolution (de 2011). Les masses descendues aujourd'hui dans la rue descendront de nouveau s'il confisque le pouvoir."


"Il n'y a pas de certitudes, il faudra que la société civile reste vigilante, ne pas lui donner un chèque en blanc même s'il y a de grandes chances qu'il n'évolue pas vers un régime autocratique", nuance Skander Elsekih, 38 ans et qui vit en région parisienne.


Dali Chammari serait également plutôt enclin à faire confiance au président Kais Saied, "très populaire" notamment parce qu'il s'est placé en dehors du système politique: universitaire puis commentateur politique, il n'avait jamais fait de politique avant son accession au pouvoir en octobre 2019.


"Mais sa personnalité pose question: il n'a jamais été clair sur son programme", ajoute-t-il. Une étape a été franchie, mais le soulagement est incomplet car tout le système est à revoir. On attend la suite."


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.